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Extrême droite

Meurtre de Federico Aramburu : un militant d’extrême-droite ami de la fachosphère recherché

Federico Martín Aramburu, ancien rugbyman argentin de réputation internationale, a été tué par balles à la sortie d’un bar parisien samedi 19 mars. Trois personnes sont soupçonnées, dont un ex-membre du syndicat étudiant d’extrême droite Groupe Union Défense.

Martin Leroye

21 mars 2022

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Crédits photo : Loïk Le Priol (à droite) aux côtés de Julien Rochedy & de Jean-Eudes Gannat

Sacré deux fois champion de France avec le Biarritz Olympique, l’ex-joueur de rugby Federico Martín Aramburu a été assassiné par balle dans le 6e arrondissement dans la nuit du vendredi au samedi 19 mars. Selon les informations recueillies par Le Point, cet assassinat a fait suite à une altercation entre les deux joueurs et trois autres personnes dans le bar le Mabillon, où Aramburu et son ami et ancien coéquipier Shaun Hegarty ont subi des insultes racistes, telles que « vous n’êtes pas d’ici » « on est chez nous ».

Une fois l’altercation passée, les deux rugbymans ont quitté le bar à pied sans savoir qu’ils étaient suivis. Selon un témoignage révélé par Le Parisien, « un homme blond passe en courant devant eux et une jeep conduite par une femme s’arrête à leur niveau. Une bagarre a éclaté entre le sportif et un autre homme. Ils sont tombés devant le magasin Geox. Une troisième personne s’en est mêlée et le sportif était aux prises avec deux adversaires. C’est à cet instant qu’un tireur a ouvert le feu depuis la voiture. Puis l’un des bagarreurs tire lui aussi sur le rugbyman ».

La femme qui conduisait la voiture a été identifiée par la police et est actuellement en garde à vue. Toujours selon Le Point, les images de vidéosurveillance ont permis d’identifier l’auteur des tirs qui ont entraîné la mort du rugbyman : Loïk Le Priol, un militant d’extrême droite proche du RN déjà connu pour des actes particulièrement violents, et actuellement en cavale.

L’auteur présumé du meurtre du rugbyman n’en est pas à son coup d’essai : il a récemment comparu devant la justice pour des actes de torture à l’encontre d’un ancien membre de sa propre organisation, datant de 2016. En effet, d’après des révélations de Mediapart, Loïk le Priol et quatre autres membres du syndicat d’extrême droite Groupe Union Défense -dont Logan Dijan, Chef du GUD à Paris- auraient passé à tabac, menacé d’un couteau et humilié en vidéos leur ancien camarade. Dans la vidéo, Le Priol passe son temps à l’invectiver, révélant bien ses idées politiques nauséabondes : « C’est toi l’idole du fascisme ? C’est toi le patron du GUD ? Mais t’es personne regarde-toi ! », « Le peu de Français que t’avais en toi tu ne l’as même pas porté tes couilles », revendiquant avoir « buté plus d’un mec » alors qu’il servait comme commando-marine dans l’armée française, ou encore faisant référence à l’organisation « Hammerskin », organisation néo-nazie revendiquée.

L’audience de cette affaire a été reportée deux fois, et d’après StreetPress Loïk le Priol fait l’objet d’un contrôle judiciaire qui lui interdit de venir à Paris. Placés en détention provisoire avec Logan Dijan après cette agression, les deux ont finalement été libérés après avoir payé une caution de 25 000 euros. Une complaisance de la part de la justice, d’autant plus que, selon Mediapart, cet argent a été viré par la société Financière AGOS, contrôlée par Axel Loustauque, secrétaire départemental du RN dans les Hauts-de-Seine, qui était à l’époque le trésorier du micro-parti Jeanne, créé en 2010 par des proches de Marine Le Pen.

Une complaisance à l’égard d’un homme accusé de faits particulièrement graves filmés en vidéo, qui n’aurait pas hésité à tirer à six reprises sur le rugbyman internationalement connu. Une complaisance qui en dit long à l’heure où les attaques de l’extrême droite se multiplient, comme lors du meeting de Zemmour à Villepinte, où l’on a vu la police et la justice travailler main dans la main avec des groupes d’extrême droite, réprimant ensemble des manifestants venus protester contre cette idéologie raciste et xénophobe.


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