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Violences sexistes et sexuelles

Metz. L’université couvre un prof accusé de harcèlement sexuel, les étudiant.e.s se mobilisent

Les étudiant.e.s de Metz se mobilisent face à l’impunité dont profite un professeur de psychologie reconnu coupable de harcèlement sexuel et accusé de viol. Ce mardi 22, les étudiant.e.s ont mené une action de boycott de son cours suivie d’une Assemblée générale regroupant plus d’une cinquantaine d’étudiant.e.s

Tom Cannelle

25 février 2022

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Harcèlement sexuel à l’Université de Lorraine

Un professeur de psychologie à l’université de Metz ayant reconnu en entretien disciplinaire des faits de harcèlement sexuel sur des étudiantes, également accusé de viol, enseigne toujours. Il profite en effet du soutien de la Présidence qui préfère parler de « comportements inappropriés à plusieurs reprises envers des étudiantes ». L’université a décidé d’appliquer une pseudo-sanction : un abaissement d’échelon et une baisse de salaire pour une durée de 1 an. La direction estime avoir fait le nécessaire et assume totalement le fait que le professeur continue à dispenser ses cours à la faculté. Le Président de l’Université va même plus loin, en ne parlant que d’un seul cas, et d’un rapport « consenti » avec une étudiante alors que cette dernière accuse le professeur de viol !

Face à l’inaction de la présidence, la mobilisation des étudiant.e.s

Face au mépris et l’inaction de la présidence les étudiant.e.s ont décidé de se mobiliser et ont organisé une première assemblée générale avec plus de 220 étudiant.e.s notamment la promotion de psychologie concernée par cette affaire. Cette AG, a permis de faire annuler le cours. En effet, face à cette mobilisation, le professeur a préféré ne pas se rendre dans son amphithéâtre et de ne pas tenir son cours ! Une première victoire des étudiant.e.s qui ont décidé de faire une nouvelle action ce mardi 22 février. Cette fois ils et elles ont décidé d’attendre la venue du professeur, de se lever et de boycotter son cours.

Stop aux violences sexuelles et sexistes dans nos Universités

Cette affaire d’harcèlement sexuel n’est qu’une infime partie des cas de violences sexuelles et sexistes sur le campus. L’université de Lorraine est, en effet, un exemple en termes d’inaction face aux chiffres scandaleusement élevés de violences sexistes et sexuelles en son sein. En 2017, 400 étudiant.e.s déclaraient avoir déjà été victime de harcèlement, en 2020, le campus nancéen était secoué par un drame : une doctorante ayant mis fin à ses jours suite au harcèlement de son professeur lève le silence sur les agissement de ce dernier. Tout cela sans que l’Université de Lorraine ne prenne la moindre mesure d’écoute ou de protection des victimes et qu’elle continue de couvrir les agresseurs. Cette politique en matière de violences sexistes et sexuelles est le reflet de la façon dont l’université et des institutions en général traitent les cas de violences patriarcales.

Aujourd’hui, en effet, c’est 90 % des plaintes pour harcèlement sexuel qui sont classées sans suite, pour celles qui sont effectivement acceptées par la police, preuve qu’on ne peut ni compter sur la justice, ni sur la police dont le ministre lui-même est actuellement accusé de viol. Une justice qui préfère s’attaquer aux colleuses. Une police qui n’hésite pas à insulter ou harceler les femmes qui osent porter plainte, les réprimer, comme le 8 mars dernier.

Pour un 8 mars explosif

A l’approche du 8 mars, c’est d’une manifestation massive dont le mouvement à l’Université de Lorraine et le mouvement féministe en général a besoin. Pour que la démission du professeur accusé de viol et de harcèlement sexuel, ainsi que l’ensemble de nos revendications soient entendues par la présidence de l’Université et au-delà, c’est d’un rapport de force dans la rue dont nous avons besoin. C’est dans ce sens que l’AG a acté la participation aux prochaines manifestations notamment le 5 mars à l’appel de la Grenade, collectif féministe de Metz, mais également la participation massive à la manifestation du 8 mars, ainsi qu’une prochaine AG appelée le 3 mars pour discuter collectivement des modalités de ces dates de mobilisation.

C’est dans ces coordonnées qu’avec Du Pain et Des Roses et Révolution Permanente Metz, nous invitons l’ensemble des étudiant.e.s qui le souhaitent à venir discuter et réfléchir ensemble à comment construire un 8 Mars féministe internationaliste, antiraciste et révolutionnaire le 3 mars a 19h au troubadour à Metz.


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