Le 12 décembre 2010, Xavier Crubezy, « gardien de la paix », doit intervenir dans un foyer de travailleurs immigrés dans les quartiers nord de Marseille, suite à l’agression au couteau d’un habitant du foyer par autre résident, Mustapha Ziani. Celui-ci, dans un état psychologique instable selon la presse, s’était retranché dans sa chambre en refusant de se rendre puis en jetant une tasse sur le policier, et en menaçant de récidiver. Le policier, qui reconnaîtra lui-même que l’agresseur était « tétanisé », tire néanmoins au flashball. La balle atteint le thorax de Mustafa Ziani, lui provoquant une crise cardiaque. Il décèdera le lendemain.

L’enquête a prouvé que le policier était à 5 mètres de la victime lors du tir au lieu des 7 mètres réglementaires. De plus, le diagnostic des médecins a établi que la mort était bien causée par le tir de flashball. Cette arme qui a éborgné tant de jeunes est pourtant présentée comme non létale.

En novembre 2014, la justice affirmait qu’il s’agissait d’un homicide involontaire. En août 2015 l’affaire est renvoyée au correctionnelle, la justice estimant que le policier, bien que n’ayant pas respecté la réglementation, n’avait pas l’intention de tuer ou de blesser la victime. Le policier, quant à lui, plaide la « légitime défense », comme nombre de ces collègues quand il s’agit de se défendre face à des accusations de violences policières. Face au tribunal correctionnel, il était jugé pour homicide involontaire et risquait donc 3 ans de prison ferme au maximum... mais uniquement 18 mois de prison ont été requis contre lui !

Encore une fois, une justice à deux vitesse, encore une fois un policier meurtrier n’ira pas en prison. Mais, cette affaire soulève un autre problème : celle de l’utilisation des flashballs. On est maintenant sûr qu’ils peuvent donner la mort, mais tout aura été fait pour éviter de faire le procès de cette arme bien trop utile pour terroriser les populations immigrés et tous ceux qui s’opposent à l’Etat.