A 9h ce lundi matin, plusieurs centaines de personnes étaient présents pour reprendre la Tiru d’Ivry, avec des grévistes du site, chargés de l’incinération des déchets en région parisienne, et des soutiens extérieurs, étudiants, cheminots, traminots ou énergéticiens mobilisés. Appelé par la section CGT du site, et soutenu par le Réseau pour la grève générale, ce rassemblement visait à reprendre le centre, délogé par la police à coup de disqueuse vendredi dernier pour permettre la réquisitions des grévistes.

Face à la tentative de l’État de casser la grève des éboueurs et des travailleurs des Tiru, qui a représenté un des points forts de la mobilisation, les grévistes ont donc répondu par une démonstration de solidarité avec un rassemblement réussi. Si la police a dans un premier temps tenté d’empêcher les grévistes de reprendre la Tiru, l’arrivée de nombreux soutiens et notamment d’une importante délégation de cheminots a permis de rentrer dans l’usine et d’organiser le rassemblement à l’intérieur de la Tiru. Au total, plusieurs centaines de personnes étaient présentes, avec un blocage filtrant limitant fortement l’arrivée des camions : un véritable pied de nez aux réquisitions !

Cette victoire symbolique contre les réquisitions a été largement saluée lors du rassemblement, dans un contexte de répression accrue du mouvement social. Alors que de nombreux intervenants, comme Cédric Liechti de la CGT énergie ou Anasse Kazib de Sud Rail, ont rappelé les nombreux cas de violences policières, de Sainte-Soline hier au cheminot éborgné à la suite de la manifestation de jeudi, tous ont insisté sur le fait que, confronté à un mouvement social historique, le gouvernement ne tient plus que par sa police.

« Avec les poubelles, les rues Paris n'ont jamais été aussi belles ! Il faut s’organiser dans des comités d’action pour construire la grève générale et plier Macron » @AnasseKazib à l'incinérateur de déchets d'Ivry #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/Uz4qfjXIoE

— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 27, 2023

D’où l’enjeu de venir en nombre pour soutenir les grévistes réquisitionnés, sur le modèle de ce qui a été organisé à la raffinerie du Havre par le réseau pour la grève générale. Adrien Cornet de la CGT Total Grandpuits est en effet revenu sur cette démonstration de force qui a permis de tenir face aux réquisitions et d’apporter du moral au grévistes du Havre, qui viennent de reconduire la grève cette après-midi.

.@AdrienCornet1, CGT Total Grandpuits : « la force des travailleurs, c’est la grève, et quand elle se fait attaquer, il faut la défendre. C’est pour ça qu’avec le @ReseauGrevGe on a organisé une délégation à la raffinerie de Normandie face aux réquisitions » #ReformeDesRetaites pic.twitter.com/nqHUClI5yg

— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 27, 2023

De nombreux étudiants étaient également présents, à l’image d’Irène de l’université Paris 8 qui a rappelé l’importance de dénoncer la répression et de s’organiser pour y faire face, à l’heure où le gouvernement essaie de terroriser la jeunesse avec des arrestations massives et des violences policières.

« Aujourd’hui c’est une victoire contre les réquisitions, on a repris l’usine ! On est en état de légitime défense sociale et légitime défense tout court. A #SainteSoline, ils ont attaqué les manifestants avec des armes de guerre, 4000 grenades ! " Cédric Liechti, CGT Energie pic.twitter.com/eM92YfcN6Y

— Révolution Permanente (@RevPermanente) March 27, 2023

Avec la présence de grévistes de la Tiru, et de soutiens extérieurs en grève dans le secteur des transports, de l’éducation, de l’énergie et des étudiants, ce rassemblement à Ivry a montré comment on pouvait s’opposer aux réquisitions et à la répression d’Etat. Une logique qu’il s’agit de généraliser partout, en formant des comités d’actions avec des représentants élus pour chaque site, usine ou fac mobilisée, pour s’organiser et se coordonner entre secteurs en lutte, pour étendre la grève et se défendre face à la répression. Pour discuter de cette perspective, le réseau pour la grève générale organise une première réunion de Comité d’action francilien ce lundi, auquel a invité Laura, cheminote, depuis la Tiru d’Ivry.

A l’issue du rassemblement, des sources internes notaient à 18h que l’occupation aurait tenu toute la journée et les grévistes appellent à du soutien demain matin à 9 heures pour la poursuivre. En parallèle, à Aubervilliers ce matin le garage a été bloqué et la police a réprimé le piquet, envoyant à l’hôpital au moins une personne présente. Une répression qui témoigne de la fébrilité de l’État qui s’en prend à des grèves qu’il y a urgence à continuer de soutenir très largement.

Pour cela, plusieurs rendez-vous sont appelés demain :