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Après le rail et les autoroutes…

Loi Mobilités : Macron offre les routes nationales au grand patronat

Après le rail, les aéroports de Paris, la loi Mobilités examinée en ce moment au Parlement ouvre la voie à une privatisation des routes nationales.

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En avril 2019 déjà, une potentielle privatisation des routes nationales avait fait la une de la presse suite à la publication d’extraits d’un rapport interne de sociétés d’autoroutes, datant de 2014 publiés par France Info, détaillant la volonté de ces dernières de s’accaparer les portions de routes encore publiques. Une information qu’à l’époque la ministre des transports Elisabeth Borne n’avait pas démenti. Aujourd’hui ces rumeurs sont confirmées et les premiers jalons d’une telle réforme en train d’être posés.

Il y a quelques jours en effet, deux amendements à la loi d’orientation sur les mobilités (LOM) ont été votés dans le cadre de l’examen de la loi à l’Assemblée nationale, qui posent les bases de cette privatisation. Déposé par le député LREM Joël Giraud, le premier permet de « « faire porter, par une délégation de service public, la création ou l’aménagement d’infrastructures à gabarit routier afin de faciliter, sécuriser ou fluidifier l’accès à une autoroute ou aux itinéraires qui la prolongent ». Il pourrait ainsi permettre de transférer aux sociétés d’autoroutes les portions des routes nationales qui jouxtent celles-ci.

Les sociétés d’autoroute dans leur très grande mansuétude annoncent avoir pour but de prendre à leur charge des routes nationales mal entretenues par le gouvernement. "Cela peut – et même doit – se faire sans peser sur les finances publiques, comme le permet les vertus de ce modèle ’made in France’. Le transfert de tout ou partie du réseau routier national est de nature à provoquer un choc budgétaire très significatif, soulageant le budget de l’État et pérennisant les capacités d’entretien du réseau", peut-on lire dans une note interne de l’Association des sociétés françaises d’autoroutes (ASFA) du 17 avril 2014 publié par France Info. A les entendre, une mission proche du service public. La recette varie peu pour le gouvernement selon les différents services publics. Vinci, Bouygues et consorts seraient donc avant tout de véritables bienfaiteurs publics ! En réalité, coupes de budgets et désengagement ne sont que les conditions pour justifier a posteriori une nécessaire prise en charge par le privé. La stratégie est la même pour les petites lignes de la SNCF, qui, souffrant des manques de budget sont de moins en moins empruntées, argument utilisé en retour pour les supprimer.

Véritable technique du pied dans la porte, cet amendement ouvre en réalité clairement la voie à une privatisation en bonne et due forme de l’ensemble des routes nationales, sur lesquelles lorgnent le grand patronat depuis des années. Selon le rapport interne de l’ASFA de 2014 – et sans grande surprise – les grandes sociétés d’autoroute visent bien l’ensemble du réseau routier national, représentant près de 10 000 kilomètres.

Ce projet s’inscrit dans la droite lignée des diverses privatisations dont Macron a été l’acteur, et qui sont au centre de son programme néolibéral. Aujourd’hui les premières victimes de ces privatisations seront les classes populaires, qui subiront de plein fouet les hausses des frais de péage auxquelles seront autorisées Vinci and co en contrepartie de cette prise en charge. Pendant leurs sept mois de mouvement les Gilets jaunes, dont la mobilisation est partie sur des revendications quant aux prix du gasoil ont revendiqué parmi leurs priorités le maintien des services publics. Contre la destruction des services publics, vendus au patronat, qu’ils soient routiers, ferroviaires ou aériens, seule une mobilisation de grande ampleur sur le terrain de la lutte des classes pourra faire reculer Macron. 


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