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Nous ne voulons pas d’un autre Aylan à Paris

Les réfugiés syriens de la Porte de Saint-Ouen dans une situation sanitaire critique

Flora Carpentier Les réfugiés syriens sont chaque fois plus nombreux à camper en pleine rue à la Porte de Saint-Ouen dans le 18e arrondissement de Paris, à deux pas du périphérique. Aujourd’hui, ils sont une soixantaine de familles, hommes, femmes dont une femme enceinte de 8 mois, enfants dont des bébés et un nouveau-né, à vivre dans des conditions dramatiques, qui se dégradent de jour en jour : entassés dans des tentes qui prennent l'eau au milieu de la circulation et des déchets qui s’amoncellent, sans eaux ni sanitaires. Une épidémie de gale a été diagnostiquée, due au manque d’hygiène. Un médecin solidaire des familles, le docteur Patrick Bouffard, a alerté les médias sur le fait que la situation était médicalement très critique et qu’un risque vital était engagé pour les plus vulnérables.

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Un mépris criminel de la part des pouvoirs publics

Ce médecin très actif dans la solidarité avec les réfugiés de la Porte de Saint-Ouen dénonce l’inaction des pouvoirs publics comme relevant de la non-assistance à personne en danger. Et ce n’est pas faute d’avoir cherché à interpeler le gouvernement et la mairie de Paris sur leur situation. Organisés en Collectif, les réfugiés ont écrit à maintes reprises à la maire de Paris Anne Hidalgo, pour exiger le déploiement des moyens nécessaires pour leur régularisation et leur relogement. Depuis des mois, ils ne reçoivent en réponse que le mépris et la répression. Les grandes déclarations du Parti Socialiste quant à l’accueil des réfugiés n’y auront pas changé grand-chose. Le 13 septembre dernier, alors que certains d’entre eux avaient décidé d’occuper le square Marmottan à Saint-Ouen, afin d’attirer les médias et interpeler les pouvoirs publics, ils ont été violemment évacués par la police, qui a été jusqu’à confisquer plusieurs tentes.

Les réfugiés se heurtent aussi à l’hostilité de la RATP, qui a récemment entrepris de les parquer entre la chaussée et des barrières métalliques, pour ne pas gêner les bus. Le collectif de solidarité y a répondu par un courrier à la RATP, demandant de libérer l’espace des bus, pour que dans l’urgence, les réfugiés puissent s’y installer en toute sécurité. Il y a quelques semaines, un réfugié s’était déjà fait écraser le pied par une voiture. Mais comme si leur vulnérabilité en bord de route n’était pas suffisante, la RATP montre qu’elle a plus d’intérêt pour ses bus que pour la vie de ces enfants qui risquent à tout moment de se faire écraser.

Un réseau de solidarité, mais qui ne suffit pas

Un réseau de solidarité entoure les familles syriennes, recueillant et organisant les dons, et apportant un accompagnement sur le plan psychologique. Des personnels soignants de l’Hôpital Bichat, situé à quelques mètres, se mobilisent également, de même que l’association Médecin du Monde. Mais la solidarité de suffit pas. Il est scandaleux que ces réfugiés venus d’Alep ou d’Homs, qui ont fui la guerre en Syrie et réclame l’asile, se retrouvent condamnés à une précarité extrême et mettent leurs vies en danger dans un pays aussi riche que la France, « au pied d’un des hôpitaux les plus performants d’Europe », comme le signalait justement le Dr Bouffard. Il est grand temps que le gouvernement et la mairie de Paris réagissent et mettent en œuvre les moyens nécessaires pour accueillir dignement ces réfugiés, qui fuient des situations de guerre ou de misère provoquées par l’ingérence impérialiste. Il est grand temps également que les organisations du mouvement ouvrier se mobilisent en défense de tous les réfugiés, quelques soient les raisons qui les ont poussé à quitter leur pays, pour mettre fin à cette barbarie qui tue en Méditerranée et aux portes de l’Europe, mais pas seulement.


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