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Tous ensemble, grève générale !

Les raffineurs de Grandpuits aux côtés des grévistes RATP et SNCF : "Vous n’êtes pas seuls !"

42e jour de mobilisation à la RATP et la SNCF, un mouvement historique qui fait la démonstration à d'autres secteurs que le retrait s'obtiendra par la grève, reconductible ! Aux côtés des machinistes et cheminots ce matin, une délégation des raffineurs de Grandpuits, à l'arrêt depuis plusieurs jours, venue manifester aux côtés de l'avant-garde de la mobilisation depuis plus d'un mois.

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Une entrée dans la danse des raffineries qui se fait aux côtés de la SNCF et la RATP, un symbole fort du lien qui se noue dans la grève entre les principaux secteurs stratégiques du mouvement ouvrier. Et si ça n’est pas facile d’entrer en grève quand on est raffineur tant les pressions patronales sont importantes dans ce secteur, les travailleurs des raffineries de Grandpuits, de Donges, de Lavéra poussent progressivement à l’arrêt total de la production.

Aux côtés de ceux qui ont débrayé le pays entier, préparé la grève historique que nous sommes en train de vivre depuis le 13 septembre, les raffineurs se sentent soutenus, et ils rendent la pareille aux grévistes de la RATP et de la SNCF.

Quand un secteur stratégique s’adresse à un autre : le soutien des raffineurs aux grévistes de la SNCF et la RATP

Ca a commencé par une délégation de la coordination RATP-SNCF venue soutenir les raffineurs de Grandpuits lors d’une de leurs AG. Conscients de l’enjeu de généraliser la grève pour gagner, et déterminé à construire une politique en ce sens sans rien attendre des directions syndicales, la rencontre a permis de tisser des liens entre trois mastodontes du mouvement ouvrier.

Aujourd’hui, lors de leur AG quotidienne, les grévistes du RER B ont eu la surprise d’accueillir les grévistes de Grandpuits, la raffinerie d’Ile de France désormais en blocage total de la production depuis plusieurs jours.

"Vous êtes pas tous seuls, l’interprofessionnelle, elle pousse partout. On sort le minimum de produit depuis le 5 décembre", explique le camarade de Grandpuits, en apportant tout son soutien aux grévistes de la RATP, qui malgré la politique d’isolement du gouvernement, tient bon et parvient à instaurer un niveau de rapport de force qui permet à des secteurs plus en bernes de se jeter à l’eau également.

"On est dans les manifs depuis le départ, mais aujourd’hui il faut envoyer un message fort aux cheminots, aux travailleurs de la RATP, et à tous les gens qui sont en reconductible depuis le 5, pour leur dire : vous n’êtes pas tous seuls !" nous explique-t-il dans la manifestation. "C’est un vrai combat, ajoute-il, on va le mener jusqu’au retrait."

La généralisation de la grève est sur toutes les lèvres : "On essaye de généraliser, de se coordonner avec les ports et docks, etc. Il faut que, quand on décide de couper les expéditions, on décide de couper les expéditions tous ensemble."

"C’est passé à 700 stations en pénurie totale ou partielle", une démonstration que les salariés des raffineries peuvent jouer un rôle énorme dans l’instauration d’un rapport de force contre le gouvernement.

"Avec les camarades de la coordination RATP-SNCF on se réunit depuis le début de la grève, nous dit Laura, cheminote du Bourget en grève, et là on s’est dit qu’il fallait un message fort, il faut qu’on montre que le public et le privé, on est ensemble. Donc on a sollicité les raffineurs, qu’on est partis voir avec une soixantaine de grévistes, pour faire un cortège en tête de manif, un cortège RATP-SNCF-raffineurs. C ’est des secteurs qui jouent un grand rôle dans le blocage de l’économie."

Aucun doute sur la possibilité d’obtenir le retrait de la réforme pour le camarade de Grandpuits : "Bien sûr qu’on peut gagner ! Ça a été fait en Belgique, les Belges ont gagné, ça a été fait en 95, les Français ont gagné ; le gouvernement reculera si la grève est générale et massive ! S’ils n’ont plus de carburants aux pompes, s’il n’y a plus de transports, si les profs ne font plus cours et ne rendent plus les copies… Il faut que les travailleurs entrent dans une grève reconductible et illimitée tant que le projet n’est pas retiré !"

Aujourd’hui, avec 61% de soutien au mouvement de la part de la population, la présence de raffineurs aux cotés des grévistes de la RATP et de la SNCF est un acte très fort qui montre à l’opinion publique que les secteurs capables de bloquer l’économie sont déterminés à se battre ensemble, à commencer par un cortège commun lancé par la coordination RATP-SNCF en tête de manifestation.

Une convergence des raffineries avec le noyau de la grève que le gouvernement rêve de tarir

Il semblerait que la méthode Coué soit à la mode dans les bureaux de l’Elysée, tant le gouvernement essaie par l’intermédiaire des médias traditionnels, de véhiculer l’image d’une manifestation non seulement en baisse mais avec une ambiance de morgue. Si les journalistes prennent les quelques manifestants épars partis en éclaireurs sur le chemin de la manif pour les protagonistes d’un cortège de tête risible, c’est dans une ambiance de folie qu’a manifesté le cortège sur-déterminé de la coordination RATP-SNCF, avec en son sein la délégation des raffineurs de Grandpuits.

Une jonction de trois des secteurs les plus stratégiques du mouvement ouvrier, dont deux constituant le noyau dur de la grève et le dernier le secteur avec le plus de potentialités de paralysie du pays, en tête d’une manifestation de plusieurs centaines de manifestants. Une donnée importante pour comprendre l’état de la grève.

Si la manifestation témoigne de recompositions de la mobilisation avec l’entrée plus concrète de plusieurs nouveaux secteurs tels les avocats, les enseignants du supérieur ou encore les lycéens ; la détermination de ceux qui luttent depuis 43 jours de grève reconductible est remarquable et accompagne l’émergence de ces nouveaux protagonistes du mouvement. Une apparition en propre, de ces secteurs qui ont porté la mobilisation, avec une combativité hors norme, est un élément de la situation qu’aimerait oublier le gouvernement. Surtout quand ces noyaux de la grève, en défilant avec les raffineurs, sont en train d’influencer par leurs méthodes de lutte ces derniers. Les prémisses d’une seconde étape explosive de la grève ?


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