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Les gueules cassées du mouvement

Les gilets jaunes ont perdu 17 yeux suite à des tirs de flash-balls

La liste des mutilés par la police dans le mouvement des gilets jaunes est longue. On compte une centaine de blessés "graves", dont 17 éborgnés.

Cécile Manchette

17 janvier 2019

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Des hommes et des femmes qui ont été blessés au niveau des yeux suite à des tirs de LBD. Aujourd’hui, la presse comme les grands médias ne peuvent plus éviter la question des violences policières. Du côté des gilets jaunes émerge de plus en plus la question de l’organisation pour se protéger, se défendre, et des revendications pour exiger l’interdiction des armes de répression.

Grâce au travail de recensement des violences policières depuis novembre par le collectif contre "les violences d’Etat", "désarmons les", et celui du journaliste indépendant David Dufresne, nous avons accès à une liste non exhaustive des blessés du côté des gilets jaunes. Le travail d’enquête et de recherche de ces derniers a permis de recenser les cas les plus graves : sur son site, désarmons-les enregistre 97 blessés graves dont 17 éborgnés et 4 mains arrachées. Des chiffres largement inférieurs du côté du ministre de l’intérieur et de la police qui ne reconnaissent que "six victimes d’infirmités permanentes".

Toujours selon le même collectif, les blessures graves, c’est à dire des "fractures des os, la perte totale ou partielle de membres ou l’incrustation dans les chairs d’éclats de grenade", ont été à leur grande majorité causées suite à des tirs de LBD (lanceur de balle de défense). A savoir que le "lanceur de balles de défense", successeur du flashball, est interdit dans de nombreux pays.

Depuis deux mois, à la fin de chaque samedi, jour de manifestation des gilets jaunes, des vidéos et des photographies circulent témoignant des violences policières à l’encontre des manifestants. Des images qui sont loin de la réalité de Castaner qui a déclaré ce lundi 14 janvier n’avoir "naturellement [...] jamais vu un policier ou un gendarme attaquer un manifestant ou attaquer un journaliste". Mardi 15 janvier, face à l’ampleur de ces violences, les grands médias comme France 2 et TF1 ont été obligés de consacrer une partie de leur JT à cette question . Ceux là même qui une semaine plutôt dénonçaient "l’ultra violence" de Christophe Dettinger, se faisant les défenseurs des forces de police.

Afin de montrer l’ampleur et la gravité des blessures, une campagne d’affichage dont on ne connait pas l’auteur a été lancée à Bordeaux. Dessus, on reconnait les membres du gouvernement dont le visage a été mutilé : Emmanuel Macron avec la bouche ensanglantée ou encore Christophe Castaner et Marlène Schiappa éborgnés. Une façon d’alerter publiquement sur la répression et les mutilations exercées à l’encontre de la population par les forces de police, niées par le gouvernement, et encouragées par des membres de la classe politique, comme Luc Ferry . Une manière aussi de montrer que ces violences parce qu’elles s’exercent sur des gilets jaunes, des personnes "lambdas", qui aujourd’hui réclament le droit de se révolter et de manifester pour leurs droits, sont invisibilisées et banalisées. Il y a les vies et les corps qui comptent, et ceux qui ne comptent pas.

En réponse à ces violences, dans une vidéo  publiée ce mercredi 16 janvier, plusieurs mutilés par des armes de répression lors de la mobilisation des gilets jaunes, appellent à faire de l’acte XII - le 2 février - un jour de mobilisation pour l’interdiction des lanceurs LBD, et des grenades de désencerclement de type GLI-F4, contenant de la TNT, un agent explosif. Une réponse politique à la répression policière visant à terroriser la population qui se révolte contre les injustices sociales. 


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