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Toujours plus de mépris

Les écoles parmi les principaux de foyers de contamination, mais Blanquer reste muet

Couvre-feu de 21h à 6h, augmentation du budget de la police, mais mains libres pour les entreprises et toujours aucune mesure ni moyens supplémentaires pour les hôpitaux. Quant aux écoles, un des principaux foyer de contamination depuis la rentrée scolaire, ni Macron, ni même Blanquer, n’ont dit un mot dessus.

Sofia Malone

15 octobre 2020

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Crédit photo : Olivier Corsan pour Le Parisien

Ce mercredi soir, dans son allocution, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un couvre-feu dans plusieurs grandes villes, de 21h à 6h du matin, créneau horaire durant lequel il sera impossible de circuler librement, sous peine d’avoir une amende. Une mesure qui vise, une énième fois, à placer la responsabilité de la circulation du virus du côté des individus, qui ne respecterait pas les mesures sanitaires. Pour cela, Macron n’a pas hésité à mentir ouvertement, expliquant que « les contacts privés » seraient « les contacts les plus dangereux ». Des déclarations mensongères qui tentent, tant bien que mal, d’étouffer la responsabilité du gouvernement, de sa gestion catastrophique de la crise, à l’égard du rebond épidémique en cours. 

Un enfumage, qui attaque nos libertés démocratiques et permet par ailleurs au gouvernement de renforcer et légitimer son arsenal répressif, avec augmentation des moyens pour la police, des amendes et des contrôles, très peu crédible. Encore très récemment, le 7 octobre dernier, les chiffres de Santé Publique France montraient que les principaux clusters se trouvaient dans les entreprises et les établissements et universités. En effet alors que le milieu familial élargi représente 6,4% des clusters identifiés, les entreprises représentent quant à elles 25% des clusters sur la période de mai à octobre, contre 21,2% pour le milieu scolaire et universitaire, et 11,3% pour les hôpitaux.

Depuis début octobre, les établissement scolaires et universitaires sont devenus un des foyers de contamination majeur, et représentait 35% des clusters en cours d’investigation toujours d’après Santé Publique France. Pour cause, une rentrée scolaire sous le signe de l’impréparation la plus totale et du manque de moyens, financiers et humains. Un manque de moyens auquel se confrontent chaque année les enseignants, personnels et élèves, du fait des attaques constantes des différents gouvernements contre l’éducation publique, à coup de coupes budgétaires, de dégradations des conditions de travail et d’accueil, de précarisation des statuts, de réformes antisociales qui tendent à calquer de plus en plus la gestion de l’école sur celle des entreprises.

Un manque de moyens structurel qui, en période de crise sanitaire, fait encore plus de dégâts puisque les classes surchargées, les locaux exigus, le manque d’effectif, de moyens financiers, rendent impossible le respect de tout protocole et mesures sanitaires à la hauteur, qui permettraient de minimiser les risques de contaminations. Face à cette réalité, qui était déjà dénoncée par les enseignants lors du déconfinement et de la rentrée du 11 mai, le gouvernement et son ministre de l’éducation, Jean Michel Blanquer, ont fait le choix clair de n’accorder aucun moyen supplémentaire pour faire face à la situation, ce au mépris de la vie de l’ensemble des personnels d’éducation, des élèves et par extension de leur famille et entourage.

Alors que le gouvernement ne cesse de donner, dernièrement au travers de son dit plan de « relance », des milliards au patronat et toujours plus de moyens aux forces de répression, l’éducation ne figure toujours pas parmi ses priorités. Le seul cadeau que ce dernier a offert aux enseignants – et non pas aux élèves qui devaient se fournir eux-mêmes ! – sont des masques dont la protection est insuffisante et qui sont traités à la zéolithe d’argent, un biocide considéré comme toxique pour la santé humaine et l’environnement !

De plus, les seules réponses apportées par Blanquer et le gouvernement à la colère des enseignants face à la crise actuelle au sein de l’Education Nationale et la situation sanitaire empirant de jour en jour, ont été d’une part de tenter de masquer et nier la réalité en supprimant la notion de cas contact , d’autres part de créer d’autres (faux) problèmes en participant à l’offensive réactionnaire sur les tenues républicaines.

Encore une fois, mercredi soir, le gouvernement n’a apporté aucune réponse face à la situation, de plus en plus alarmante, des établissements scolaires. Dans la continuité de sa politique depuis le début du quinquennat et de la crise sanitaire, Blanquer affiche une énième fois son mépris à l’égard des personnels de l’éducation et des élèves. Pour imposer une autre réponse à la crise en cours, sanitaire mais aussi économique, il devient donc de plus en plus urgent et nécessaire de commencer à se coordonner pour imposer une autre solution à la crise. Pour que ce ne soit pas aux travailleurs, à la jeunesse, aux élèves, de payer les frais de l’irresponsabilité et des choix politiques du gouvernement, qui priorise encore une fois l’économie et la répression au détriment de notre santé.


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