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Sur la 9ème circonscription

Législatives : zoom sur la circonscription du 13ème arrondissement de Paris

A l’image de la présidentielle, ces élections législatives illustrent au niveau local, malgré des particularités, la recomposition majeure du champ politique hexagonal. En ce sens, l’offensive macronienne visant à obtenir la majorité absolue à l’Assemblée Nationale compte bien donner le coup de grâce au PS et à dynamiter LR. A Paris, cela s’exprime particulièrement, notamment dans la 9e circonscription. A cheval avec le 5ème arrondissement, elle comprend trois quartiers administratifs du 13ème arrondissement : celui de la Salpêtrière, celui de la Gare et Croulebarbe.

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Historique. On n’avait pas vu cela depuis 2002, autant de candidats aux législatives : 7.882 au total pour 577 sièges, soit à peu près 14 par circonscription. A Paris, dans les 18 circonscriptions que compte la capitale, ce ne sont pas moins de 374 candidats qui se présentent. Soit un peu moins de 21 candidats par circonscription. Ce nombre pléthorique de candidat est notamment dû à l’émergence de La République en Marche, qui a dynamité le paysage politique sur fond de crise des partis traditionnels et du bipartisme. Par ricochet, les baronnies du PS comme de LR, se déchirent et provoquent la candidature d’une multitude de candidats dissidents. Face à ce big-bang, les dissidents comptent bien profiter de l’opportunité pour faire partie, maintenant ou plus tard, du « renouvellement ».

A Paris, Macron en tête dans 12 circonscriptions sur 18

 
A l’image de l’Île-de-France, les électeurs parisiens avaient placé Emmanuel Macron en tête du premier tour de la présidentielle, le 23 avril. A Paris, le candidat d’En Marche a réalisé près de 35% des voix et il est arrivé en tête dans 12 circonscriptions sur 18. De quoi faire craindre une débâcle dans les rangs socialistes et républicains, qui dominaient alternativement les circonscriptions parisiennes. En 2012, le PS avait conquis 10 circonscriptions en plus de deux pour son allié EELV, quand l’UMP en avait remporté six. A l’issue de ces législatives, les deux camps, qui structurent le bipartisme traditionnel, pourraient bien être réduit à trois ou quatre élus chacun. « On est face à un Blitzkrieg mené avec une intelligence redoutable », note dans Le Monde le patron de la fédération PS Emmanuel Grégoire.

Dans la 9e circonscription, exit Jean-Marie Le Guen (PS)

 
Ainsi, le rouleau compresseur mis en place par Macron pour faire place neuve a défait plus d’un député qui se pensaient pourtant « macron-compatibles ». Dans la 9e circonscription, Jean-Marie Le Guen, l’ancien secrétaire d’Etat à la francophonie, a jeté l’éponge après avoir espéré qu’il n’aurait pas de candidat La République en marche face à lui. Après 20 ans de mandat, le Vallsiste de la première heure n’a pas voulu prendre le risque d’être défait par un adjoint (PRG) à la mairie du 13e arrondissement, investi par LREM, Buon Huong Tan, chef d’entreprise. Le candidat macroniste pèsera potentiellement 34,33%. Il affrontera Martin Lagane, candidat du PS (11,76%) soutenu par Le Guen, et Laure Esquieu, la candidate LR (17,26%). En terrain hostile, le FN (6,66%) présente Corinne Berthaud.

Pour « remplacer le PS », LFI mise sur Raphaël Qnouch

 
Dans sa stratégie visant à « remplacer le PS », Jean-Luc Mélenchon compte bien essayer de semer le trouble à Paris, plus particulièrement dans les populaires 19e et 20e arrondissements, où il dépasse les 30 %. Pour cela, et alors que LFI a contribué à marginaliser totalement le FN à Paris, le mouvement compte bien se poser comme une force de contrepoids contre Macron à l’Assemblée Nationale. Dans la 9e circonscription, et alors que le torchon brule entre Mélenchon et Pierre Laurent, LFI et le PCF présentent des listes distinctes. Raphaël Qnouch (titulaire), appartenant au mouvement de gauche radicale Ensemble ! Paris, et Agnès Falabrègues (suppléante) ont été officiellement investis par LFI (24,64%). En difficulté, le PCF présente Jean-Noël AQUA (titulaire) et Anne Le Loarer (suppléante).

Face à Macron et ses ordonnances, 2 listes d’indépendance de classe, le NPA et LO

 
Pour imposer une majorité absolue à l’Assemblée Nationale, Macron compte bien faire un carton plein dans les circonscriptions parisiennes. Pour cela, LREM vise à obtenir nationalement au moins 289 sièges de députés. Fort de cette probable majorité, Macron compte gouverner par ordonnance pour notamment imposer la casse du code du travail, dès cet été. En un sens, voter pour des candidats LREM, c’est voter pour donner les pleins pouvoirs à Macron. Face à ce gouvernement au service du patronat, l’extrême-gauche présente deux listes. Dans la continuité de la candidature de Poutou, le NPA présente le cheminot Benoît Chazerand (titulaire) et Elsa Marcel (suppléante), étudiante. Lutte Ouvrière présente Joël Brossat (titulaire) et Myriam Embareck (suppléante), cheminote.

Voter pour préparer la riposte ou pour éviter « les manifestations » ?

 
Loin du renouvellement de la classe politique, ce sont des nouveaux politiciens professionnels, que Macron compte bien former pour dépasser les vieux partis traditionnels, le PS et LR. A Paris, dans la 9ème circonscription, c’est même un chef d’entreprise, Buon Huong Tan, qu’a investi Macron. Sous le sceau de la « société civile », c’est à un grand recyclage auquel on assiste. Tel est le grand « renouvellement » de Macron. Pour y faire face, LFI veut « remplacer le PS » et vise à se constituer comme l’opposition de gauche à Macron sur le terrain strictement parlementaire. Et cette stratégie va jusqu’à mettre les luttes en sourdine, comme l’a récemment déclaré Jean-Luc Mélenchon au travers d’un tweet : le vote LFI nous épargnera « des heures de marche et des manifestations ».

Avec le NPA, et ses candidats Benoit Chazerand et Elsa Marcel, préparons la riposte !

 
Pour construire une réelle opposition à Macron et ses ordonnances, il s’agit, loin de se placer sur le terrain strictement parlementaire, de commencer à bâtir les convergences nécessaires, notamment entre travailleur et étudiant. Face au rouleau compresseur macronien, c’est bien d’un plan de bataille dont nous avons besoin. Dans ce sens, les candidatures du NPA à ces législatives se veulent le porte-voix des exploités et des opprimés, pour commencer à émettre l’idée que c’est à nous de prendre nos affaires en main. Ainsi, le bulletin NPA pour Benoit Chazerand et Elsa Marcel est un vote pour préparer le combat. Il s’agit d’un vote pour commencer à nous préparer aux affrontements à venir sur les lieux de travail et les lieux d’études, dans la continuité de la bataille contre la loi Travail.

Ainsi, face à Macron et à la casse du code du Travail par ordonnance, ce n’est pas de nouveaux « frondeurs » ou d’un « nouveau PS » dont nous avons besoin, mais bien d’un plan de bataille pour préparer la riposte anti-Macron !


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