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Toujours plus de profit

Le groupe Tetra veut licencier 120 salariés sur le site Sidel à Lisieux

Avec un carnet de commande plein et un chiffre d’affaires en hausse, c’est avec stupeur que le 13 octobre les 120 salariés de Sidel à Lisieux ont appris le démantèlement de leur site. Les travailleurs appellent à une journée de grève devant le tribunal de Lisieux ce jeudi pour entamer un bras de fer avec le métallurgiste.

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« Le 13 octobre nous a été annoncée la fermeture simple de notre site comprenant 109 salariés et 10 alternants. Cela a été une annonce très brutale qui n’a pas du tout été faite humainement. » nous explique la représentante UNSA Valérie Cattenoz encore sous le choc. « A travers le démantèlement du site Sidel Lisieux c’est 120 familles qui sont attaquées ! C’est également tout le maillage industriel qui est menacé. » Le soutien de la population et des élus locaux aux travailleurs menacés est en effet sans équivoque face à la fermeture prévue pour fin 2023. Une annonce qui surprend d’autant plus que le carnet de commande du site est plein jusqu’en 2024 et que le chiffre d’affaires est en hausse.

Un carnet de commande plein, un chiffre d’affaires en hausse

Sidel, entreprise du groupe Tetra, est leader mondial dans les machines industrielles pour la fabrication de bouteilles en plastique. Il emploie 5 000 salariés à travers le monde. Chaque site Sidel conçoit un type de machine dans le métier de l’emballage, en France il y a 6 sites ; Octeville, Lisieux, Corcelles-lès-Cîteaux, Reichstett, Saint-Laurent-sur-Sèvre et Cognac. Il suffit de retourner sa bouteille de jus d’orange pour y retrouver le logo Tetra.

Les travailleurs de Sidel Lisieux en Normandie produisent des machines pour l’empaquetage et le filmage de bouteilles d’eau, de lait ou encore de shampoing. Nos produits du quotidien, sont réalisés par les machines que les travailleurs du site Sidel Lisieux conçoivent et réalisent : les fameuses « fardeleuses » qui vont permettre d’appliquer des films plastiques sur les contenants. Avec le démantèlement du site les machines devraient être envoyées vers le site Sidel de Corcelles-lès-Citeaux et vers l’Inde, bien loin donc du savoir-faire des travailleurs qui connaissent et maitrisent leur outil de travail depuis cinquante ans.

En parallèle de cette annonce, une autre similaire faites aux travailleurs du site Sidel de Reichstett en Alsace, laisse tout bonnement présager un démantèlement à terme de l’ensemble des sites Sidel France qui emploie plus de 1750 salariés sur le territoire, et la délocalisation de l’outil de travail vers des pays où les normes et l’exploitation des travailleurs permettront aux patrons du groupe d’engranger davantage de bénéfices. Face à cette menace les travailleurs doivent réclamer l’ouverture des livres de compte de l’entreprise et démontrer que non seulement le site est viable mais également qu’aucun motif économique ne justifie les licenciements.

« Ils ont symboliquement annoncé que 16 personnes pourraient partir avec les machines sur le site de Corcelles-lès-Citeaux, et la « création » de 54 postes sur le site d’Octeville-sur-mer. » un camouflet de plus aux travailleurs du site qui vivent et travaillent dans la région. Face à la violence des annonces et aux dégâts psychologiques sur les travailleurs les représentants syndicaux ont réclamé une expertise santé et sécurité, la direction l’a refusé et préféré assigné le CSE au tribunal ce jeudi. Un jour de grève avec rassemblement devant le tribunal est organisé en réponse.

« Nous n’avons pas l’habitude des débrayages, les travailleurs du site sont habituellement plutôt sages. Depuis l’annonce nous avons réalisés plusieurs jours de grèves et notre direction a dû changer par trois fois ! » nous explique Valérie, illustrant comment la perspective d’une grève dure et reconductible des travailleurs qui n’ont rien à perdre fait peur au patronat.

En annonçant le démantèlement des sites de Lisieux et Reichstett le patron du groupe Sidel cherche certes à accroitre ses profits mais également à envoyer un message aux travailleurs des autres sites, celui de ne pas faire de vague. Alors que l’inflation bondit et que la question de la nécessité de l’augmentation des salaires n’a jamais été aussi brulante, la direction du groupe aime à faire planer l’ombre de la terreur sur les travailleurs de l’ensemble du groupe. Pour contrer ces menaces de fermetures de site en cascade, une seule solution : la grève de l’ensemble des sites du groupe et la mobilisation du secteur de la métallurgie. En ce sens une coordination des différents sites Sidel commence à se monter pour préparer un plan de bataille afin d’inverser la vapeur face à un patronat qui n’hésite pas à saccager des vies pour réaliser davantage de profits. Un premier rendez-vous à ne pas manquer pour les soutenir : jeudi devant le tribunal de Lisieux.


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