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Chronique football

Le fiasco du Real Madrid

L’équipe au budget milliardaire risque de passer une année sans gagner absolument rien. Un fiasco pour un club symbole de l’idée selon laquelle en foot, il n’y a que gagner qui compte.

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Le triple champion d’Europe en titre, superpuissance du football européen et mondial qui n’hésite pas à dépenser des milliards chaque année, vient de connaître une semaine catastrophique. Voilà la « Casa Blanca » éliminée ou distancée dans toutes les compétitions et qui s’apprête à vivre une saison... blanche.

4 buts à 1 et humiliation totale. Personne n’imaginait une telle déconvenue pour un club qui prétend être « le plus grand du monde ». C’est pourtant bien le score de la lourde défaite subie par le Real Madrid en 8ème de final retour de Ligue des Champions. Et sur sa pelouse, s’il vous plaît ! Voilà l’équipe aux 13 « Coupes aux grandes oreilles » éliminée à ce stade de la compétition pour la première fois depuis 2010 – c’était contre Lyon.

En face ? L’Ajax d’Amsterdam et ses 28 millions d’euros de budget, à des années lumière des Madrilènes. Une équipe qui – dans la ligné du plus illustre de ses joueurs Johan Cruyff - a toujours misé sur la jeunesse et le beau jeu pour faire rêver tous les fans de football et se construire un palmarès magnifique. Sur la pelouse du Santiago Bernabeu, les Néerlandais étaient d’ailleurs emmenés par leur capitaine, Matthijs de Ligt, 19 ans seulement (et déjà plus de 100 matches pros avec le club) et leur milieu de terrain Frenkie de Jong (21 ans), déjà vendu à prix d’or à Barcelone, pour la saison prochaine. L’Ajax, club populaire de la capitale des Pays-Bas, s’est toujours appuyée sur sa capacité à former des jeunes talents pour former une grande équipe, sans jamais recruter des joueurs à prix d’or. Même si, comme toutes les principales équipes néerlandaises, l’Ajax sert aussi de « tremplin » pour les « jeunes espoirs » qu’il va chercher ailleurs dans le monde, notamment en Amérique latine.

Mais le mal qui touche le club espagnol est plus profond. Le club a vu partir son entraîneur, Zinedine Zidane, ainsi que son meilleur joueur, Cristiano Ronaldo l’été dernier et ne s’en est pour l’instant pas relevé. Aucun joueur n’a pu prendre leur place et cela s’est particulièrement vu cette semaine, qui a vu les « Merengue », surnom des joueurs du club, perdre deux Clasicos consécutifs à domicile.

Les joueurs de Santiago Solari – entraîneur du club aujourd’hui en danger – se sont en effet inclinés deux fois de suite contre leur grand rival de Barcelone, le tout en seulement trois jours. Mercredi dernier, les coéquipiers de Lionel Messi se sont imposés (3-0) pour éliminer les Madrilènes en demi-finale de coupe nationale, avant de l’emporter à nouveau samedi en championnat (1-0), afin de distancer un de leurs principaux concurrents dans la course au titre. Barcelone disputera la finale de coupe contre Valence. Les Catalans possèdent également 12 points d’avance sur le Real (3e) en championnat et semblent très bien partis pour être champions. De leur côté, les Madrilènes ne gagneront aucun titre cette saison...

Et ils seraient d’ailleurs bien inspirés de se reprendre, quand on sait que seuls les quatre premiers du championnat espagnol se qualifient pour la Ligue des Champions la saison suivante. En troisième position, le Real Madrid possède une légère marge sur ses deux premiers poursuivants – là aussi deux grosses surprises. Derrière, Getafe et Alavès, dont les joueurs sont très peu connus du grand public, sont en train de réaliser une énorme saison si l’on songe à leurs budgets relativement modestes par rapport aux clubs milliardaires comme le Real ou le Barça. Le tout grâce à un jeu offensif et plaisant.

Le Real Madrid se déplacera notamment à Getafe fin avril, à quelques matches de la fin du championnat. Un match capital si la « Maison Blanche » ne veut pas vaciller encore plus. Nous ne sommes évidemment pas partisans de qualifier de « fiasco » ou d’« échec » la saison d’une équipe qui ne gagnerait pas un tournoi. Mais pour ces clubs milliardaires, qui écrasent les autres avec leur portefeuille, imposant en même temps l’idéologie du « gagner ou rien », il s’agit bien d’un échec cuisant, sur lequel nous ne pleurerons pas.


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