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Campagne de vaccination

Le Covid, maladie infectieuse la plus meurtrière de 2020 : mais que fait le gouvernement ?

En 2020, le Covid-19 aura fait plus de morts que la tuberculose, le SIDA, le paludisme ou la grippe, dépassant les 3% de la mortalité totale de l’année. Et encore une fois, la stratégie du gouvernement, qui vaccine la population au ralenti, est loin d’être à la hauteur.

Inès Rossi

31 décembre 2020

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Crédits photo : FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Lourd bilan en cette fin d’année 2020 ; le Covid-19, dont le premier mort déclaré datait du 11 janvier en Chine, a déjà fait plus de 1,8 millions de morts dans le monde, dont plus de 60 000 morts en France. À cela s’ajoute les nombreuses personnes ayant guéri du Covid mais qui en gardent des séquelles, et toutes celles et ceux dont la santé mentale et physique s’est dégradée au fil des confinements.

Avec ses 1,8 millions de morts en moins d’un an, le Covid-19 devient donc la maladie infectieuse la plus mortelle de 2020, ayant fait plus de victimes que la tuberculose, le paludisme, ou encore le sida. Elle représente plus de 3% des décès à travers le monde.

Et si le nombre de morts quotidiens n’en est plus à son point le plus haut en France, on compte toujours plusieurs centaines de morts du Covid-19 tous les jours.

Mais l’ampleur de l’urgence semble échapper au gouvernement, qui a lancé une campagne de vaccination qui avance à pas de lilliputiens. Après les masques, les tests, le gouvernement nous refait le coup de l’impréparation avec les vaccins.

En matière de vaccination, en effet, le moins que l’on puisse dire, c’est que la France est à la traîne par rapport à ses voisins européens. Au 30 décembre à 7h, seuls 138 vaccins avaient ainsi été délivrés en France, contre 42 962 vaccinations effectuées outre-Rhin au 28 décembre.

Pourquoi une telle lenteur ? Côté gouvernement, on assume, prétextant un suivi renforcé des patients vaccinés, et une certaine prudence pour ne pas brusquer les anti-vaccins ou indécis. « Je ne confonds pas vitesse et précipitation. Cet écart avec d’autres pays est assumé. A la fin du mois de janvier, nous aurons rattrapé ce décalage » assure Olivier Véran. Quand on repense aux promesses sur les campagnes de tests, on peut douter de cette déclaration…

Mais une avancée si lente fait craindre le pire au regard de l’avancée du virus, et notamment vis à vis de sa nouvelle variante qui, si elle n’est a priori pas plus mortelle, est beaucoup plus contagieuse. « Il n’est plus temps d’attendre », prévient ainsi l’Académie nationale de médecine dans un communiqué daté du 31 décembre.

Quant à l’hostilité aux vaccins, qui a certes une réelle influence dans la population, elle ne justifie pas le processus timoré du gouvernement, pour l’Académie nationale de médecine. Pire, ce dernier pourrait être contre-productif : « Adoptées pour rassurer une opinion publique gagnée par l’hésitation, ces précautions excessives risquent de susciter a contrario une incompréhension croissante vis-à-vis d’une campagne dont le coup d’envoi semble manquer de détermination. »

La réalité, c’est que la défiance envers les vaccins, que le gouvernement prétend ménager avec sa campagne, a été largement alimentée par sa propre gestion incohérente et pro-patronale de la crise sanitaire. À tel point que le nombre de personnes souhaitant se faire vacciner en France a récemment chuté, passant de 59 % en août à 40 % fin décembre, selon un sondage Ipsos.

Comme le rappelle le communiqué, « La France déplore plus de 64 000 décès par Covid-19, dont près d’un tiers dans la population à haut risque qui doit être vaccinée au cours des huit prochaines semaines. Face à ce constat, la campagne nationale d’immunisation doit être exemplaire dans un pays qui a tant contribué à l’élimination des maladies infectieuses par la vaccination. » Il n’est pas question ici de manquer de prudence, mais de mettre les moyens nécessaires dans une campagne de vaccination massive et rapide des personnes à risque en premier lieu, puis d’un maximum de gens. Une politique que le gouvernement n’est visiblement pas enclin à appliquer, au vu du lancement à la traîne de la campagne.


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