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Corruption

Le Cornu, Dupond-Moretti : les affaires de soupçons de conflits d’intérêt s’accumulent en Macronie

Ces derniers temps, il est de plus en plus difficile de trouver un membre du gouvernement qui n’a aucun problème avec la Justice. En effet, le Ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu et Éric Dupond-Moretti sont tous deux visés par des enquêtes pour « prise illégale d’intérêts », s’ajoutant à la longue liste des macronistes pris dans les conflits d’intérêts.

Lucien Valduga

13 janvier 2021

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Cela couvait depuis plusieurs semaines déjà. Le vendredi huit janvier dernier, le procureur général près la Cour de cassation François Molins indiquait dans un communiqué vouloir ouvrir une information judiciaire pour prise illégale d’intérêts contre Éric Dupond-Moretti. Cette enquête fait suite à la plainte émise par l’association Anticor et à celles déposées le 16 décembre dernier par trois associations de magistrats : l’Union Syndicale des Magistrats, le Syndicat de la Magistrature et Unité Magistrats SNCM – FO.

Les plaintes reprochent notamment au Garde des Sceaux d’avoir diligenté plusieurs enquêtes à l’encontre de magistrats auquel il avait eu affaire en tant qu’avocat avant sa nomination au gouvernement, et qu’il avait alors dénoncé. Ce mercredi 13 janvier, la Cour de justice de la République (CJR), seul organe du pouvoir judiciaire habilité à juger les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions, a donc ouvert une information judiciaire à l’encontre de Dupond-Moretti suite à l’avis favorable rendu vendredi dernier par sa commission des requêtes.

La commission d’instruction de la CJR va donc dès aujourd’hui commencer son enquête, avec au cœur de son investigation l’affaire « des fadettes ». Cette histoire remonte à septembre dernier, lorsque Dupond-Moretti ordonne une enquête administrative à l’égard de trois magistrats du Parquet National Financier (PNF). Ces derniers avaient, en 2014, lors d’enquêtes autour de l’affaire Paul Bismuth et d’une possible taupe au sein du PNF, exploité secrètement les factures détaillées des communications téléphoniques (fadettes) de plusieurs avocats et d’au moins un magistrat. Moretti avait alors dénoncé ce qu’il jugeait être des « méthodes de barbouze » et déposé plainte contre ces magistrats. Une fois nommée Garde des Sceaux, s’il a dans un premier temps retiré sa plainte pour « éviter tout conflit d’intérêt », l’ouverture quelque semaines plus tard d’une enquête administrative semble montrer le contraire. Katia Dubreuil, présidente du syndicat de la magistrature accuse ainsi le ministre d’avoir « cherché à se faire justice lui-même ».

i cette affaire était annoncée depuis un certain temps, ce n’est pas le cas de l’enquête ouverte aujourd’hui contre le ministre des outre-mer Sébastien Lecornu. En effet, en même temps que l’affaire Moretti, le PNF vient d’ouvrir une enquête préliminaire dans le cadre d’une éventuelle prise illégale d’intérêts (leitmotiv principal des membres de ce gouvernement) du ministre.

L’affaire remonte à 2016/2017, période durant laquelle Lecornu était président du département de l’Eure et où il siégeait parallèlement au conseil d’administration de la Société d’autoroute Paris-Normandie (SAPN). Ce siège au conseil d’administration lui a permis de toucher entre juin 2016 et juin 2017 un total de 7874 € bruts de « jetons de présence » selon Le Monde. Problème évident, durant la même période, en tant que Président de la région, notre bon ministre a dû arbitrer plusieurs délibérations de la collectivité sujet de la SAPN. De quoi caractériser le conflit d’intérêts, et permettre au gouvernement de compter désormais près d’une dizaine de membres en prise avec la justice.

De nouvelles affaires qui viennent s’inscrire dans la pure tradition des casseroles du macronisme, dont les trois ans de mandat ont déjà été particulièrement chargés en affaires de corruptions et mise en examen. Richard Ferrand, soupçonné de détournement de fonds public, de prise illégal d’intérêt et d’emplois fictifs ; François de Rugy, ministre des homards et autres sèche-cheveux en or ; le « maladroit » Alain Griset et son précurseur Jean-Paul Delevoye, spécialiste de l’omission de conflits d’intérêts dans sa déclaration à l’HATVP ; Jean Michel Blanquer et son syndicat lycéen maison etc… La liste se fait plus longue chaque semaine et il reste encore un peu de temps à Emmanuel Macron pour compléter son bingo de la corruption et peut-être valider son record au Guinness Book ?


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