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Pas de négociations, retrait immédiat !

Laurent Escure, dirigeant de l’UNSA veut amender la réforme ! Non, « la régression sociale ne se négocie pas » !

La direction de l’UNSA a retourné sa veste. Si Laurent Escure, le secrétaire général de l'UNSA, affirmait au mois de juin ne pas être « demandeur de cette réforme systémique », il s’est illustré lors d’une intervention au micro de BFM TV par une proposition de "période de transition", afin de "prendre le temps" et que "les générations de 1973 à 1978 soient épargnées". Cette volonté d’amender la réforme est en totale opposition avec ce que portent les travailleurs à la base de l’UNSA, notamment à la RATP, qui exigent le retrait total d’une réforme. La régression sociale ne se négocie pas !

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Crédit photo : Philippe LOPEZ/AFP

Si la direction de l’UNSA n’a jamais caché son intention de négocier la réforme, signant ainsi un communiqué à la veille du 5 décembre intitulé les « deux fers de l’action », négociation jusqu’au bout, et mobilisation corporatiste le 5 décembre dans certains secteurs, les déclaration au micro de BFM-TV de Laurent Escure tranchent singulièrement avec l’avis des travailleurs à la base qui s’inscrivent dans un mouvement de grève reconductible massif dans la durée, en particulier à la SNCF, à la RATP et chez les enseignants.

Quand des milliers de travailleurs se sont engagés dans une grève reconductible pour obtenir le retrait de la réforme des retraites, la direction de l’UNSA, au travers Laurent Escure, explique que son organisation se bat pour "le maintien des droits acquis sous l’ancien régime" mais aussi pour la mise en place d’une "période de transition", afin de "prendre le temps", et que "les générations de 1973 à 1978 soient épargnées".

Pourtant, les revendications qui émanent des différentes Assemblées Générales sont claires : la raison pour laquelle la grève a débuté, c’est parce que la réforme ne convient à personne. Comme l’expliquait Adel, pourtant syndiqué UNSA, lorsqu’il intervenait devant les étudiants de l’Assemblée Générale de Nanterre : « ce qu’on ne veut pas pour nous, on ne le veut pas pour vous non plus (...) la régression sociale ne se négocie pas ».

En effet, le combat que mènent les grévistes aujourd’hui est le combat de tous, celui pour que les générations futures aient un avenir digne. En ce sens, les travailleurs rejettent massivement la perspective de sauver leur retraite sur le dos de celle de leurs enfants et ne se laissent pas convaincre par la perspective d’une "clause du grand-père".

Ainsi, comme l’expriment beaucoup de travailleurs, syndiqués ou non, ils se battent pour un retrait total et appellent à la rupture des négociations.

C’est également le cas d’un certain nombre de syndiqués UNSA, dont les revendications semblent bien loin de celles présentée par Laurent Escure. En effet, celui-ci insiste aussi sur le fait que "le contrat social des personnes de la RATP et la SNCF soit garanti’ et exige la mise en place de "reconstruction de carrière". En ce sens, il s’oppose fermement à ce qu’il appelle des "convergences politiciennes". Pourtant, c’est tout le contraire qui s’exprime sur les piquets depuis jeudi : des enseignants et des étudiants viennent bloquer les dépôts de bus, des cheminots et agents RATP participent aux assemblées générales des universités, des rencontres SNCF/RATP puis interprofessionnelles regroupent les colères et sont très réussies.

Ces récentes déclarations du secrétaire général de l’UNSA, qui ont suscité la colère de nombreux grévistes et syndiqués de la base, rappellent la nécessité de s’organiser en Assemblée Générale pour que la grève appartienne à ceux qui la font. Les travailleurs qui luttent doivent élire leurs propres représentants et construire des cadres qui leur permettent de fixer les modalités de lutte qui permettront de vaincre le corporatisme que les directions syndicales cherchent à imposer. Car ce combat, comme le disait encore une fois Adel, conducteur du RER A et syndiqué UNSA, c’est le combat "pour une autre société". Et comme il le rappelle aux cotés de Laura lors de l’assemblée générale du Bourget ce lundi, "On a voté la reconductible jusqu’à vendredi, donc les annonces du gouvernement on s’en fout, ce qu’on veut c’est le retrait du projet de réforme, on le combat et on fera la grève tant qu’il le faudra, on est déterminés !". Ce n’est pas à Laurent Escure de décider des revendications, d’exiger une "période de transition" ou encore de diviser entre les différents corps de métiers entrés dans la bagarre ensemble et qui vaincront ensemble.


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