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Matraque et vote électronique

La présidence de l’université de Grenoble réprime la mobilisation et tente de la discréditer

Alors que les étudiants de l’Université Grenoble Alpes, réunis en assemblée générale, ont voté à nouveau le blocage d’une partie des bâtiments de leur université, la présidence répond par la matraque et la mise en place d’un vote électronique à l’adresse de l’ensemble des communautés universitaires. Cette prétendue logique démocratique n’est en fait que le masque derrière lequel se cachent la répression policière (la police étant intervenue avant les résultats du vote) ainsi qu’une tentative de déstabilisation politique.

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Crédits photo : AFP

Leur démocratie et la nôtre

La consultation par voie électronique de tous les personnels et étudiants de la faculté est prétendument le seul moyen, selon la présidence, de recueillir l’avis de la majorité dite « silencieuse » et de jeter le discrédit sur la mobilisation en cours à l’Université.

Or il s’agit bien d’une tentative de déstabilisation politique qui s’inscrit en complément des offensives répressives et notamment policières décidées par cette même présidence. La question posée à l’ensemble des étudiants et personnels de l’UGA est la suivante : Êtes-vous favorable à la liberté d’accès aux bâtiments des étudiants et des personnels permettant notamment la mise en œuvre des examens dans des conditions normales à l’Université Grenoble Alpes ?

Il est évident que derrière la tournure malhonnête de la phrase se trouve la tentative de réduire l’ensemble d’un mouvement et ses aspirations à une question simple, orientée, non soumise à discussion et sans écho à la loi ORE ni à ses conséquences en matière d’accès à l’université, justement. Cette démocratie de posture a pour visée de dissoudre toute assemblée, toute force collective de décisions et de discussions, et de renvoyer chacun à son individualité, dans l’isoloir virtuel, sans débat. Contre la démocratie formelle du pouvoir institué, imposons la démocratie directe des luttes.

La lutte et ses moyens

Plus largement, l’opposition politique au mouvement contre la loi ORE dans les universités tente de s’organiser en se déclarant avant tout contre les blocages, et non pas pour la loi en question, qui vise à instaurer la sélection à l’entrée de l’université. Or cette posture est hypocrite car la lutte sans ses moyens est vidée de toute substance.

Il est évident que les étudiants mobilisés de l’université de Grenoble Alpes, comme partout ailleurs, ne sont pas « contre la liberté d’accès aux bâtiments » mais bien contre la loi ORE et que les moyens de cette lutte sont le blocage et l’occupation des sites universitaires, dans le but d’accumuler et d’organiser les forces nécessaires pour la victoire. Séparer la lutte de ses moyens pour tenter de l’en priver est une manière active de la réprimer. Mais la présidence de l’UGA va plus loin, puisque dans le même temps elle en appelle aux forces de répressions pour débloquer les sites, matraquer et gazer les étudiants mobilisés.

Ces grossières tentatives de justification politique reposent sur des référendums ou des consultations qui sont illégitimes, puisque les termes en sont confisqués et le débat verrouillé. Elles ne sont pas sans rappeler les référendums à l’initiative des gouvernements dont les issues défavorables les avaient conduit à en bafouer tout simplement les résultats, à l’instar de celui sur le traité constitutionnel européen en 2005. Ces tentatives doivent par conséquent ne laisser aucune illusion : pour ou contre, la réponse sera toujours la matraque.

Boycott des consultations électroniques, pour la démocratie directe des luttes !


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