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Pour l’Etat israélien la poésie est du terrorisme

La poétesse palestinienne Dareen Tatour condamnée à 5mois d’emprisonnement pour un poème par Israël

« Qawim ya sha’abi, qawimhum » « Résiste mon peuple, résiste-leur » voilà le titre d’un poème qui vaut 5 mois de prison en Israël. La poétesse palestinienne, Dareen Tatour, a été condamnée ce mardi à une peine de 5mois de prison ferme et 6 de sursis pour incitation à la violence et au terrorisme.

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Crédits photo : Facebook / @dareen.tatour

« La plume est plus forte que l’épée » citation de Victor Hugo bien connu qui semble faire trembler l’Etat israélien. En effet, un tribunal israélien vient de condamner la poétesse palestinienne de 35 ans, Dareen Tatour, pour un poème qu’elle avait écrit en 2015 lors des affrontements sur l’esplanade des mosquées. Ce poème intitulé « Résiste mon peuple, résiste-leur » a été lu par la jeune poétesse sur une vidéo publiée sur youtube, et deux post facebook, lui valent 5 mois de prison ferme et 6 mois de sursis.

Les réseaux sociaux sont ultra surveillés par les services israéliens, comme des centaines d’autres Palestiens, Dareen en a payé les fruits. La jeune femme, arabe israélienne, est arrêtée le 11 octobre 2015 au petit matin chez ses parents à Reineh près de Nazareth. Après avoir été incarcérée sans connaître les raisons, ont lui apprend après 20 jours de captivité qu’on l’accuse d’ « incitation à la violence » et « au terrorisme » pour deux posts facebook et son poème posté sur youtube. Après 3 mois d’incarcération sans jugement elle est placée en résidence surveillée près de Tel-Aviv, à plus de 100 km de chez elle. Elle a interdiction de publier ses poèmes et d’utiliser internet.

Elle n’a été jugée que cette semaine et a donc été condamnée à 5 mois de prison ferme.

Comme elle l’explique en avril 2016, « On m’a envoyée en prison pour avoir écrit un poème. Mais la poésie est devenue la clé de ma porte vers la liberté et je vais m’accrocher à celle-ci jusqu’à la fin. »

L’Etat israélien qui réprime à tout va, n’hésite pas à pourchasser les palestiniens qui osent, ne serait ce, que libérer la parole et dénoncer les exactions du colonisateur israélien.

Cette condamnation arrive au moment où l’Etat israélien est secoué par une vague de protestation après l’adoption de la loi Etat nation du peuple juif qui, entre autre, ne reconnait plus la langue arabe comme langue officielle. Lors du procès, il y a eu des discussions autour de la traduction en hébreux de son texte. La jeune femme explique « Je me m’attendais pas à ce que la justice soit rendue. Dès le départ, le dossier était politique parce que je suis une Palestinienne et que je soutiens la liberté d’expression ». « C’est un État raciste et la loi sur l’État-nation juif prouve que l’apartheid existe ici. Ils ne me feront pas abandonner. Je ne suis pas la première prisonnière et je ne serai pas la dernière. Je continuerai. » En effet, comme elle le souligne très justement « J’ai été arrêtée et jugée à cause de la langue arabe et j’appelle tout le public arabe à continuer d’écrire et de s’exprimer dans notre langue. »

On peut compter sur la résistance du peuple palestinien qui a connu les massacres, les expulsions, la colonisation, les bombardements, les blocus, pour suivre au mot la jeune palestinienne. L’Etat israélien qui s’enorgueillit de son armée et de ses services a donc peur d’un simple poème écrit avec les tripes avec le cœur, devant les assassinats de jeunes palestiniens. Un poème de contestation est déjà de trop pour les sionistes qui cherchent par tous les moyens à étouffer les cris de tout un peuple. Mais cela fait 70 ans que l’Etat israélien tente vainement de le faire. A l’image de Mahmoud Darwish, le plus grand poète palestinien, qui a lui aussi connu les geôles israéliennes pour ses écrits, Dareen Tatour lutte pour la liberté, avec ses armes : les mots. C’est ce sentiment de liberté qui fait peur aux autorités israéliennes. Ces autorités coloniales doivent avoir en tête Mahmoud Darwish, exilé et qui est mort sans avoir pu refouler sa terre natale, qui disait ces mots « Sans doute avons-nous besoin aujourd’hui de la poésie, plus que jamais. Afin de recouvrer notre sensibilité et notre conscience de notre humanité menacée, et de notre capacité à poursuivre l’un des plus beaux rêves de l’humanité, celui de la liberté. »

Tant que la poésie vivra, tant que de jeunes palestiniennes et palestiniens continueront d’écrire de simple vers, la Palestine vivra, et ce, jusqu’à ce que la Palestine vaincra.


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