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Islamophobie

L’ex-Collectif contre l’islamophobie en France demande l’annulation de sa dissolution

L’ex CCIF a fait les frais d’une énième offensive islamophobe du gouvernement. Avant d’être dissous par décret, le collectif s’était auto-dissous. Mais le 31 janvier, le CCIF a déposé un recours contre sa dissolution.

Sadek Basnacki

4 février 2021

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Crédit photo : O Phil Des Contrastes

L’ex-Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a déposé un recours devant le Conseil d’État pour excès de pouvoir. Le but est de revenir sur le décret pris en Conseil des ministres en décembre dernier qui a prononcé la dissolution du CCIF.

D’après Le Monde, 1 222 membres du collectif ont fait le même recours pour dénoncer une « motivation politique » du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Le décret actant la dissolution du CCIF, était sans détour et montrait la volonté politique affichée du gouvernement de mener une offensive contre les musulmans ou assimilés comme tels. Dans ce décret il est noté qu’« en qualifiant d’islamophobes des mesures prises dans le but de prévenir des actions terroristes […] le CCIF doit être regardé comme propageant, cautionnant et contribuant à propager de telles idées » ou encore que la dénonciation d’actes islamophobes serait « de nature à attiser la haine, la violence ou la discrimination. » C’est ensuite la participation à des événements en non-mixité qui est considérée comme « provoquant à la haine, à la discrimination et à la violence […] »

Darmanin avait, après l’assassinat de Samuel Paty, dénoncé le CCIF comme étant lié à l’affaire puis avait surenchérie en expliquant que le collectif était « un ennemi de la République » et « une officine islamiste qui ne condamne pas les attentats. ».

L’ancienne association explique subir un « délit d’opinion » pour avoir dénoncé l’islamophobie de certaines mesures prises par le gouvernement. Dans son recours, le CCIF explique que « Rien, dans le décret de dissolution contesté, n’apporte matériellement la preuve de la provocation à la discrimination ou bien la preuve d’agissements en vue de commettre des actes de terrorisme ». Toujours, selon le CCIF, le gouvernement n’apporte aucune preuve ce qui, comme l’explique Le Monde, en soit « suffirait à lui seul à justifier l’annulation du décret dans la mesure où l’administration est tenue de motiver très précisément une décision qui porte atteinte à l’exercice de libertés fondamentales telles que la liberté d’expression et la liberté d’association ».

La bataille juridique du CCIF ne peut pas se suffire à elle-même, et doit être soutenue par la gauche syndicale et politique, qui s’est illustrée par son silence lors de l’annonce de la dissolution du collectif et plus largement face aux offensives islamophobes du gouvernement de Macron. Face à la gestion criminelle de la crise sanitaire, le gouvernement qui a peur d’une explosion sociale agite le chiffon « vert » de la menace islamiste pour justifier ses mesures racistes et libercitides. L’offensive islamophobe et la loi de Sécurité Globale sont les deux faces d’une même pièce face à laquelle notre camp social doit s’unir.


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