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Londres

L’appel du pied de Macron : "Pourquoi investir en France ?"

Après avoir affirmé vendredi dernier ne pas aimer les fonctionnaires, le néolibéral Emmanuel Macron s’offrait cette fois, jeudi 24 septembre, un pèlerinage à Londres dans l'espoir de séduire un maximum d'investisseurs et chefs d'entreprises britanniques. Cette opération, sobrement intitulée « Why invest in France ? », avait pour principal objectif d'attirer les investisseurs sur le sol français, s'inscrivant ainsi dans les pas du premier ministre Manuel Valls qui y expliquait déjà l’année dernière "My government is pro business". Comme un air de déjà-vu... Paul Carson-Saher

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« Pourquoi investir en France »


Serait-ce la nostalgie de son passage à la banque Rothschild qui a poussé Emmanuel Macron, actuel ministre de l’économie et des finances, à faire un tour à la City, sacro-saint lieu de l’ultra-libéralisme ? Dans le pays où les contrats « zéro heures » font le bonheur du patronat britannique, Macron a trouvé l’occasion de décliner la politique de son gouvernement dans l’espoir d’attirer massivement les investisseurs, encore un peu frileux pour parier sur les entreprises françaises. On se souvient pourtant du cri de cœur de Manuel Valls, de ce vigoureux « J’aime l’entreprise ! » prononcé en août 2014 devant un Pierre Gattaz visiblement ravi. Macron aurait-il tenté de renouveler le même message outre-Manche ?

Plus de flexibilité, moins de contraintes, voici donc la tonalité générale du discours offert à la finance londonienne. Précisant que le coût de la main d’œuvre était inférieur à celui de l’Allemagne, Emmanuel Macron a choisi de vanter les nouveaux « atouts » de la France, un pays devenu bien plus « compétitif » grâce aux contre-réformes du gouvernement Hollande, notamment à travers le pacte de responsabilité qui pèse aujourd’hui sur le dos des travailleurs.

Au-delà du business, Emmanuel Macron a aussi réitéré le fait de ne pas aimer la fonction publique et a lâché de manière totalement péremptoire : « Les jeunes ne veulent pas être fonctionnaires, ils veulent créer des start-up. », formule qui s’inscrit dans la droite lignée du débat organisé en temps réel par le « think tank », vendredi dernier.

Une opération séduction plutôt bien réussie


Sensibles à ces alléchantes perspectives, les patrons semblent avoir été globalement séduits. Alexandra Renisson, de l’Institute of Directors (Medef anglais), abordait même Macron avec une certaine touche d’esprit : "Monsieur le ministre, vous pratiquez couramment le langage du business, et pas seulement la langue anglaise."

En complément de sa parfaite maîtrise de l’anglais (surtout celui de la City), Macron n’y est pas allé de main morte pour achever de les convaincre, et a pu compter sur des renforts de poids. George Weston, le patron du discounter textile irlandais Primark, a en effet vanté le succès de ses cinq magasins français. « Nous redoutions des difficultés avec les collectivités locales », a-t-il reconnu. Il explique ensuite que tout se serait finalement bien passé, la marque low-cost emploiera bientôt « 4.000 personnes » dans l’Hexagone.

Le patron britannique continue ensuite en appuyant les contre-réformes que Macron a lui-même mis en place, notamment sur l’ouverture des magasins le dimanche : « On peut même ouvrir certains dimanches, ce qui n’est pas toujours le cas en Allemagne ». Macron termine finalement son speech en critiquant la législation sur le temps de travail, manifestement trop stricte à son goût, projetant ainsi les futures contre-réformes du gouvernement Valls qui visent à remettre en cause les 35h, en encourageant clairement les accords entreprise par entreprise. Pour un gouvernement en plein discrédit, sur fond de record du nombre de chômeurs supplémentaires à la fin du mois d’août, l’accélération des contre-réformes leur semble vital pour démontrer au MEDEF qu’il est bien la bonne « solution » pour 2017. Et pour cela, tous les moyens sont bons, y compris flirter avec le patronat britannique pour obtenir son appui...


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