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Les frontières tuent

Karim, réfugié mort dans la rue, le gouvernement est responsable

Jeudi 8 mars dernier, on apprenait la mort dans la rue d’un réfugié statutaire d’origine soudanaise, Karim Ibrahim. Un drame qui nous rappelle l’hypocrisie de l’opposition que mobilise le gouvernement entre des « réfugiés » qu’il faudrait accueillir et des « migrants économiques » à expulser.

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Vendredi dernier on apprenait par le BAAM qu’un migrant d’origine soudanaise était mort la veille, devant un centre d’accueil Emmaüs de la Chapelle à Paris. Dimanche, une centaine de personnes se réunissaient pour rendre hommage à l’homme, connu et apprécié dans le quartier, décédé sur la bouche d’aération où il dormait pour se protéger du froid.

Dans Libération on en apprend plus sur l’histoire de Karim Ibrahim, réfugié qui, comme tant d’autres, essayait de survivre dans la rue. L’histoire d’un homme passé par l’Erythrée et le Darfour, et traumatisé par la guerre. Une trajectoire qui, en creux, dessine les effets de la politique répressive du gouvernement et semble faite pour démontrer à quel point la loi asile-immigrations de G. Collomb sera meurtrière.

Car, en effet, Karim Ibrahim avait obtenu le statut de réfugié en appel auprès de la CNDA. On connaît aujourd’hui la volonté du gouvernement d’attaquer le droit d’asile en réduisant par exemple le délai d’appel en cas de refus de la demande d’asile de 1 mois à 15 jours. La mort de Karim Ibrahim nous rappelle que, même en obtenant le statut de réfugié au terme d’un parcours du combattant, les moyens mis en œuvre sont si faibles qu’ils ne garantissent pas la survie des personnes « accueillies ». Privé d’un suivi psychiatrique à la hauteur de son traumatisme, Karim Ibrahim était pris dans une addiction à l’alcool qui aurait nécessité qu’on prenne soin de lui.

L’histoire de Karim Ibrahim nous rappelle, s’il le fallait, que même pour les exilés qui réussissent, en dépit de la politique offensive du gouvernement contre le droit d’asile, à obtenir le statut de réfugié, le salut n’est pas assuré. Un exemple qui met en lumière l’hypocrisie de Macron et de son ministre G. Collomb, qui jouent, pour défendre leur politique, sur l’opposition entre des « réfugiés » qu’il conviendrait d’accueillir et des « migrants économiques » qu’il faut expulser.

Comme le rappellent fréquemment les représentants de collectifs de sans-papiers « les demandeurs d’asile d’aujourd’hui sont les migrants économiques de demain ». Il s’agit de lutter contre cette division promue par le gouvernement pour justifier ses mesures répressives. Pour Macron comme pour Collomb la vie d’un exilé, réfugié ou non, coûtera toujours trop cher. Les sceptiques du « Ni Le Pen, Ni Macron » peuvent faire le deuil du candidat plus progressiste que Le Pen, et, qui sait, rentrer dans la bataille ?

Crédits Photo : Edouard Caupeil


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