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Pour continuer la colonisation

Israël veut interdire les appels à la prière musulmans

Dimanche 12 février, le gouvernement israélien a approuvé un projet de loi visant à mettre fin aux appels à la prière musulmans sur l'ensemble du territoire, ouvrant ainsi la voie à son adoption définitive par le parlement. Ce projet, qui n'est pas tout à fait nouveau, suscite la colère des palestiniens qui accusent l'Etat israélien de chercher à faire disparaître toute trace de l'identité palestinienne. Ali Norbert

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Dans la nuit du 6 au 7 février 2017, les députés de la Knesset (Parlement israélien) votaient une loi légalisant les colonies « sauvages » israéliennes de Cisjordanie en permettant de déclarer comme israélien tout territoire privé palestinien sur lequel des israéliens auraient construit sans autorisation. Pour justifier ce projet de loi, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait déclaré que « toute la terre d’Israël appartient au peuple Juif. » C’est donc dans un même élan colonial que son gouvernement vient d’approuver un projet de loi visant à empêcher les appels à la prière musulmans sur le territoire israélien, Jérusalem-Est compris.

Présenté par la ministre de la justice Ayelet Shaked (membre du parti d’extrême droite Habait Hayehudi), la loi vise à empêcher les appels à la prière musulmans entre 23 heures et 7 heures du matin au nom de la « lutte contre les nuisances sonores. » Pourtant, un premier projet de loi avait été rejeté suite à la pression des milieux orthodoxes juifs en raison de ses conséquences sur les sirènes annonçant le début de shabbat les vendredis soir en début de soirée. Pour la minorité palestinienne restée sur le territoire israélien, qui constitue près de 20% de la population israélienne, ce projet est avant tout une provocation de plus et un pas de plus dans la disparition de la culture indigène et la judaïsation du territoire.

Depuis le début du 20ème siècle, la colonisation de la Palestine par le mouvement sioniste, puis par l’Etat israélien à partir de 1948, a pris de nombreuses formes tout en s’appuyant sur une idée simple : la Palestine appartenant au seul « peuple Juif », le Palestinien est un parasite ayant vocation à aller voir ailleurs. Depuis la « loi sur les absents » de 1950, permettant la nationalisation des maisons et terres des palestiniens ayant fui les combats ou ayant été expulsé par les milices sionistes durant la guerre de 1948, l’Etat d’Israël s’est doté d’un important dispositif juridique et politique lui permettant d’effacer toutes les traces de la présence et de l’identité palestinienne en Palestine : expulsions des palestiniens, annexion de territoires, hébraïsation des noms des localités, politique urbaine discriminatoire etc.

Depuis l’accession de Donald Trump à la Maison Blanche, le gouvernement israélien, composé de partis politiques de droite et d’extrême droite, peut se sentir couvert. Le nouvel ambassadeur en Israël nommé par le président américain, David Friedman, est un partisan bien connu de la colonisation israélienne. Il a déjà projeté de déplacer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, alors que la ville a été annexée illégalement par l’Etat israélien pour en faire la « capitale une et indivisible du peuple Juif. » De même, le président américain a également nommé son gendre Jared Kushner comme haut-conseiller. Cet homme d’affaire multimillionnaire est un fervent soutien des colons les plus radicaux en Cisjordanie et connus pour financer des infrastructures dans les colonies israéliennes. De quoi se sentir pousser des ailes pour l’extrême droite israélienne.


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