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Ceux qui tuent, ceux qui soutiennent « le droit au retour »

Israël : faucons et opposants

Tandis que des tueurs sionistes s’adonnent impunément à des ratonnades anti « arabes », des opposants israéliens osent une manifestation de soutien pour « le droit au retour ».

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Depuis le feu vert donné par le gouvernement de Netanyahou, instaurant l’exclusivité de la citoyenneté israélienne aux seuls ressortissants « juifs », les faucons sentent pousser leurs ailes et multiplient lynchages et ratonnades « au faciès » contre les « arabes ». Simultanément, et malgré le péril encouru, des israéliens opposants au régime de Nétanyahou, révoltés par le sort fait aux Palestiniens, ont manifesté courageusement aux frontières de la bande de Gaza pour « le droit au retour » des palestiniens.

Des milices sionistes qui multiplient les lynchages

La chasse aux arabes par les groupes d’extrême droite israéliens n’est pas une nouveauté. Mais le tournant raciste et d’apartheid adopté ouvertement par le gouvernement donne une légitimité accrue à leurs exactions qui s’accroissent de jour en jour. Le journal Haaretz, troisième journal Israélien, leader de la gauche, rapporte le témoignage d’un jeune israélien, « juif oriental » dont l’aspect pouvait être confondu avec celui d’un arabe. Le récit qu’il fait de sa propre expérience, en plein Tel-Aviv, et du lynchage de trois arabes sur la plage d’Haifa est terrifiant et devrait, comme il le dit lui-même, « déclencher l’alerte, sonner le beffroi depuis les pages les plus sombres de l’histoire juive ». (Traduction Lionel R. pour CAPJPO-EuroPalestine)
Première expérience, il y a deux ans, en plein centre de Tel Aviv, en marge d’une manifestation entourée de flics. Alors qu’il tentait avec un copain Mizrahi (juif oriental) comme lui de séparer deux chiens au milieu d’un groupe de passants affolés, des flics, les prenant pour des arabes, se sont rués sur eux. Ils les ont attaqués violemment au point qu’ils s’attendaient à ce qu’un coup de feu éclate. Ils n’ont eu comme solution que de crier très fort pour faire reconnaître leur accent. Les flics se sont effectivement immédiatement retirés. Il raconte que « c’est tétanisés par la peur que nous rentrâmes chez-nous. Je me souviens de ce soulagement d’avoir eu le bon accent, le bon patronyme sur ma carte d’identité, pour être sain et sauf dans l’Israël d’aujourd’hui ».

Une issue beaucoup plus grave pour la deuxième scène dont il a été témoin il y a quelques jours sur la plage de Haifa et qui concernait, cette fois-ci de « vrais arabes » israéliens. Un groupe de nervis d’extrême droite les aborde en leur demandant s’ils étaient arabes. Sur leur réponse affirmative, « ils furent roués de coups très violents de la part de ces miliciens en action qui usèrent de bâtons, de chaînes, ainsi que de couteaux. Ces jeunes Juifs accompagnèrent leurs coups d’insultes, en criant " La plage est interdite aux chiens et aux Arabes". »

Seuls l’intervention d’un passant et l’appel de la police ont sauvé ces promeneurs tranquilles d’un lynchage qui, aux dires de ce jeune témoin, aurait pu aller jusqu’à la mort. Mais faut-il s’en étonner dans un pays où la législation classe les arabes à un rang inférieur aux juifs, où certains dirigeants incitent ouvertement à la haine raciale, et où le silence étouffe les plaintes des victimes.

Opposants israéliens qui soutiennent « le droit au retour »

Contraste des extrêmes, opposition lâcheté et courage. Tandis que des milices arrogantes et sûres d’elles tabassent des arabes, des manifestants Israéliens se sont rendus, en prenant de lourds risques, de l’autre côté de la barrière qui enferme les palestiniens de la bande de Gaza. C’était le 24 août, jour de la 22ème manifestation pour la liberté et le droit au retour des réfugiés.

Soutenir les gazaouis, que l’on soit israélien ou pas, c’est s’exposer immédiatement à la violence des armées d’occupation dont les tirs à balles réelles sur les gazaouis qui s’approchent des « frontières » n’ont rien à envier aux ratonnades des milices d’extrême-droite. Elles n’ont évidemment pas manqué de brutaliser les militants israéliens qui malgré ces violences ont réussi à se faire voir des palestiniens et agiter sur les hauteurs des drapeaux en signe de soutien.

Ces troupes d’occupation, auxquelles ils ont dû s’affronter, sont le bras armé d’un Etat expansionniste qui ne reconnait justement aucune frontière, ni celles de 1947, octroyées par l’ONU, ni celles résultant de sa propre guerre en 1967. Défendre le « droit au retour » c’est bien, pour l’Etat sioniste et son armée passer du côté de l’ennemi. C’est bien parce qu’il veut anéantir définitivement tout droit au retour que l’Etat d’Israël est désormais passé d’une politique de conquête territoriale à une politique d’extermination et que Gaza est devenu le lieu d’un véritable nettoyage ethnique que ne font que prolonger, de manière plus sporadique les ratonnades de Tel-Aviv, d’Haïfa ou d’ailleurs.


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