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Conférence de paix ?

Irak, Syrie… Un bain de sang que les négociations de Genève ne pourront pas faire oublier

Ce jeudi à Genève s'est ouvert le « quatrième round » de négociations entre les représentants du régime syrien et l'opposition. L'objectif, qui semble loin d'être atteint : aboutir sur un accord pour entamer un processus de paix… mais aussi, pour l'ONU, tenter de reprendre la main après que le tandem Assad-Poutine a repris Alep dans un bain de sang en décembre dernier et a réussi par la suite à instaurer une trêve avec l’appui d’Ankara en mettant hors-jeu les Européens et Washington. Ces pourparlers se déroulent évidemment bien loin des premiers concernés : les populations locales, victimes d'une contre-révolution sans merci depuis 6 ans. Léonie Piscator

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Ce jeudi, pour la quatrième fois, des négociations se sont ouvertes à Genève entre le régime syrien et l’opposition. Lors de la dernière session, en avril 2016, tout comme les fois précédentes, les différents représentants avaient refusé de s’asseoir à la même table et en Syrie, dévastée par la guerre depuis 6 ans, la paix n’avait évidemment pas été ramenée. Derrière la volonté affichée d’entamer un processus de paix, un véritable bras de fer entre les deux parties est engagé, pour déterminer qui aura le contrôle sur la région. Les cartes ont été rebattues depuis leur dernière rencontre au printemps : le régime syrien et la Russie, avec l’appui de la Turquie et de l’Iran (dont des représentants s’étaient réunis en janvier au Kazakhstan pour des négociations), ont repris Alep dans un bain de sang. Quant à l’opposition dite modérée, elle ne contrôlerait plus que 13% du territoire, alors qu’une partie du pays reste aux mains de Daech. La Russie est dans la période, la grande gagnante du conflit, et a les cartes en main, ayant profité du « vide » laissé par les États-Unis. Le cessez-le-feu officiellement mis en place depuis décembre par les alliés d’Al Assad a en réalité été violé à de nombreuses reprises, en particulier dans la banlieue de Damas par l’armée du régime syrien.

L’ONU tente désormais de reprendre la main, bien que les pourparlers de paix sous l’égide de l’émissaire de l’organisation, Staffan de Mistura, semblent reposer sur des bases bien fragiles. Ce dernier se montre d’ailleurs pessimiste : « Est-ce que j’attends une percée immédiate ? Non, je n’attends pas de percée immédiate [...] mais le début d’une série de rounds ». Grande inconnue dans l’équation également : la position de la nouvelle administration Trump, qui manque encore de clarté sur ce dossier. Et si les négociations ont lieu bien à l’abri des regards, elles devraient notamment porter sur l’élaboration d’une nouvelle constitution dans la perspective de préparer de nouvelles élections présidentielles, ce qui revient à sauver la mise, si ce n’est d’Al Assad, au moins du régime baasiste.

Dans le même temps, les forces irakiennes, dans le pays voisin, auraient repris le contrôle sur l’aéroport de Mossoul, soutenues par la coalition internationale dirigée par les États-Unis, à grands renforts de frappes aériennes. Dans la ville, encore aux mains de Daech, de nombreux habitants commencent à mourir de faim, et les assauts qui ne vont aller qu’en s’intensifiant complètent ce noir tableau.

Mais que les négociations entre délégations aient lieu au Kazakhstan ou en Suisse, les grands absents restent les premières victimes : les populations locales qui meurent chaque jour sous les bombes de la coalition, pris en tenaille entre le féroce régime syrien et les forces tout aussi réactionnaires de Daech.


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