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Crise climatique

Incendies historiques, pénuries d’eau : un été pour nous rappeler l’urgence de tout changer

Avec la reprise de feux dans le Sud-Ouest et l’incendie en forêt de Brocéliande, la semaine passée a vu se poursuivre un été marqué par une sécheresse historique. La catastrophe climatique est déjà là, et il y a urgence à y faire face.

Paul Morao

15 août 2022

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Depuis un mois, les feux de forêts constituent l’arrière-plan dramatique d’un été marqué par un nombre historique d’incendies et des canicules à répétition en Europe. Ces derniers jours, les feux fixés provisoirement reprenaient ainsi en Gironde tandis qu’en Bretagne la forêt de Brocéliande s’embrasait à son tour, détruisant le site du tombeau du géant.

Après les méga-feux en Amazonie, en Californie et en Australie qui avaient marqué l’été 2020, les incendies l’année suivante en en Turquie ainsi qu’en Grèce et en Algérie, deux pays actuellement encore touchés par les feux, la France se retrouve donc cette année au cœur d’une des multiples conséquences du réchauffement climatique.

Aux incendies, qui ont monopolisé l’attention médiatique du fait de leur violence, s’ajoutent par ailleurs les nombreuses pénuries d’eau dans le pays. Vendredi dernier, la Meurthe-et-Moselle a été placée en situation « crise » du fait de la sécheresse qui frappe également les Vosges et la Savoie. La semaine dernière, plus d’une centaine de communes étaient privées d’eau potable, un chiffre qui pourrait plus que doubler.

Tous ces éléments ont encore une fois rendu sensibles à large échelle deux constats. D’abord, il apparaît évident que la catastrophe climatique est déjà là. Ensuite, il est clair que le gouvernement de Macron, comme ses semblables avant lui et comme celles et ceux à venir, fera tout pour nous y maintenir. Face aux incendies, le gouvernement a ainsi usé en juillet de ses stratégies habituelles.

Le mensonge d’abord, avec Darmanin se félicitant le 19 juillet dernier à propos des moyens aériens de disposer de « la plus grande flotte européenne ». Une déclaration rapidement démentie, tandis que dans le même temps, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers soulignait de l’affaiblissement des capacités d’intervention « mise à mal ces deux dernières décennies à cause de logiques financières » et évoquait une situation « similaire à la crise du Covid-19. » Le lendemain, Macron lui-même était obligé d’assumer l’urgence de renforcer ces moyens qui semblaient jusqu’ici moins prioritaires que les achats d’avions de chasse.

Les grandes messes inefficaces, destinées à gérer le chaos et les pénuries, ensuite. La semaine dernière, Elisabeth Borne a ainsi annoncé « un nouveau plan national d’adaptation » au dérèglement climatique qui « sera mis en concertation à la rentrée » et qui vient s’ajouter au « grand chantier » sur la forêt.

La catastrophe climatique n’a cependant pas fait dévier la macronie de ses priorités. Début août, dans un pays en flamme, Darmanin annonçait ainsi le lancement en octobre prochain d’un « grand débat » sur l’immigration au Parlement en guise d’apéritif à son projet de loi raciste. Pendant ce temps, Macron faisait fuiter le calendrier de son attaque historique contre les allocataires du RSA qui s’ajoutera, dans les mois à venir, à sa réforme de l’assurance-chômage XXL.

Face au constat d’un désastre climatique qui s’ajoute et renforce les multiples crises - économiques, sociales ou géopolitiques - qui frappent en premier lieu les travailleurs et classes populaires du monde entier, l’urgence est plus que jamais révolutionnaire. Pour faire face à la crise climatique, il faut une réorganisation rationnelle et écologique complète de la production. Pour cela, seule la prise en main de celle-ci par ceux qui font tourner le monde au quotidien dessine des perspectives à la hauteur.

En ce sens, loin de l’impasse des sommets internationaux, des batailles parlementaires érigées en stratégie ou des mesures d’incitation pour le patronat, Adrien Cornet, ouvrier chez Total, tirait en octobre dernier les leçons de la grève menée à la raffinerie de Grandpuits en alliance avec des militants écologistes :

« Sortir des énergies fossiles, réorganiser les transports, prendre les mesures radicales dont nous avons besoin n’exige pas moins qu’une révolution. On ne peut pas laisser au patronat les leviers de l’économie, et ce en particulier dans les secteurs stratégiques - énergie, transports - qui sont clés pour la transition écologique. Ils doivent être sous contrôle des ouvriers, et cette lutte révolutionnaire on doit la mener aux côtés des écolos, de la jeunesse, et de l’ensemble de ceux qui subissent les conséquences néfastes du système capitaliste. »

Des mots qui résonnent plus que jamais dans une situation climatique qui s’aggrave désormais de mois en mois. De même, alors que les incendies touchent l’Espagne, la Roumanie, la Slovénie, l’Algérie, et que les sécheresses sont depuis longtemps monnaie courante en Afrique, comme à Madagascar, le raffineur soulignait à l’époque la nécessité d’un combat « internationaliste et anti-impérialiste ».


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