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Régularisation de tous les sans-papiers !

Honteux ! La CFVU de Paris 8 refuse de garantir l’inscription des étudiants réfugiés !

Ce jeudi, la CFVU de Paris 8 a rejeté une motion proposée par l'organisation étudiante Le Poing Levé, qui visait à garantir l'inscription de tous les étudiants réfugiés, sans distinction de nationalité.

Le Poing Levé Paris 8

25 mars 2022

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Crédits photo : Wojtek RADWANSKI / AFP

Ce jeudi, en tant qu’élus étudiants dans la commission de formation et de vie étudiante (CFVU) de l’université Paris 8, nous avons proposé une motion pour que l’université s’engage à inscrire l’ensemble des étudiants qui ont fui l’Ukraine. Pour rappel, comme nous l’expliquions dans un précédent article, plus de 140 étudiant.es sont aujourd’hui dépourvu.es de la moindre garantie de pouvoir étudier l’année prochaine à l’université.

Ainsi, ces dernier.es, qui ont dû tout abandonner derrière eux après le déclenchement du conflit provoqué par l’invasion de l’Ukraine par Poutine, se retrouvent aujourd’hui complètement délaissé.es par l’État français. « Du jour au lendemain ils ont pris la route suite aux premiers bombardements, abandonnant leurs appartements et leurs affaires, n’emportant que le minimum vital et le peu d’argent qu’ils ont pu sortir des banques. Ils sont arrivés à Paris après des périples de plusieurs jours, de longues marches dans le froid, ils ont pour beaucoup vécu les violences racistes aux postes frontières et les camps de réfugiés. Ils souhaitent maintenant pouvoir poursuivre les études qui ont été interrompues par l’invasion russe, mais sont maintenus par l’État français dans une situation de précarité indigne. » écrivions-nous hier. L’université, elle, ne peut que les faire « patienter », dans l’attente de directives de la part du gouvernement.

En ce sens, il nous a semblé nécessaire d’agir pour aider ces étudiant.es qui sont en train de se confronter à l’hypocrisie du gouvernement français. Ce dernier, qui s’agite depuis le début du conflit pour apparaître comme un pays « accueillant », est bien loin de mener une politique proche de l’humanisme qui enrobe ses discours, mais bien plus fidèle à son racisme habituel, à l’image des derniers discours de Macron. Ainsi, pour ceux qui ne disposent pas de la nationalité ukrainienne, l’entrée sur le territoire est criblée d’embûches : « on ne peut même pas aller à la préfecture demander des papiers, sinon on a le risque de recevoir une obligation de quitter le territoire français ». témoignait Jack dans nos colonnes. Un autre ajoutait :« si tu n’as pas la nationalité ukrainienne, tu ne peux pas avoir de permis de travailler, tu dois travailler sans contrat ».

Nous avons donc proposé la motion suivante :

« La Commission Formation et Vie Universitaire de l’Université Paris 8 assure que tous les étudiants qui ont fui la guerre en Ukraine et qui demandent à intégrer l’Université y seront inscrits pour la rentrée de septembre, si nécessaire par voie dérogatoire, sans condition de nationalité. Elle demande leur régularisation, sans conditions de nationalité non plus, ainsi que l’augmentation des budgets dans l’enseignement supérieur afin de pouvoir accueillir dans de bonnes conditions ces étudiants, et l’abrogation de "Bienvenue en France" et de l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants extra-européens. La CFVU crée une commission dédiée au suivi de l’inscription des réfugié.es, à laquelle pourront participer les syndicats et associations étudiantes qui le souhaitent. »

Or, cette dernière a été entièrement refusée par la commission, invoquant le fait qu’elle ne pourrait pas garantir leur inscription car elle n’aurait pas une capacité d’accueil suffisante, d’une part, et que le problème serait d’ordre national, dépassant le cadre de la commission, de l’autre. Évidemment, le problème est même d’ordre international et dépasse de loin le cadre de cette commission, pour autant, l’université pourrait parfaitement se porter garante d’une future inscription pour ces étudiant.es, ce qui serait un premier pas pour les sortir d’une situation d’extrême précarité, comme le rappelait Alexis, étudiant et élu Le Poing Levé à la commission : « On peut pas s’adapter à ce climat raciste. Il y a une différence de traitement entre les réfugiés. Tous ont abandonné leur maison, leur vie, sont aujourd’hui dans une situation d’extrême précarité. », il ajoute « Voilà pourquoi on exige que Paris 8 assure leur inscription, Il leur faut le statut d’étudiant. Beaucoup d’entre eux risquent une OQTF. Ensuite, on veut un droit de regard sur le suivi de la situation, on a appris par hasard qu’il y avait 140 étudiants, aujourd’hui, on apprend qu’ils sont 150 ! »

En effet, il n’est pas possible de laisser ces étudiant.es dans une telle situation de précarité. La plupart d’entre eux ne possèdent pas la nationalité ukrainienne et sont donc exclue.s de la « protection temporaire » promulguée par l’État à destination des réfugiés de nationalité ukrainienne. Concrètement, les autres réfugié.es, pour la plupart d’origine d’Afrique du Nord, sont, pour le gouvernement, bon à rentrer chez eux, comme il le déclarait plus ou moins d’ailleurs. Du côté de l’université, impossible donc de leur apporter un réel soutien. Ces dernier.es seront redirigé.es vers la commission de dérogation en début d’année prochaine. Zéro garantie donc.

Évidemment, l’Université Paris 8 ne pourrait accueillir seule des milliers d’étudiants réfugiés venus d’Ukraine. C’est précisément la raison pour laquelle nous avons défendu en tant qu’élus le fait qu’elle prenne position publiquement, non seulement pour accueillir en son sein, mais aussi pour exiger au gouvernement plus de moyens, l’inscription de tou•te•s dans les filières de leurs choix dans l’ensemble des Universités, la régularisation des sans papiers et bien sûr l’abrogation du plan « Bienvenue en France » qui a multiplié par 15 les frais d’inscriptions pour les étudiants extra-européens.


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