×

Non aux sanctions économiques !

Guerre en Ukraine : les États-Unis interdisent l’importation de pétrole russe

Joe Biden a annoncé mardi que son administration allait interdire les importations de pétrole Russe. En déclarant cyniquement qu'il le faisait au "nom de la liberté", il affirme que les États-Unis en sont moins dépendants que leurs alliés européens, mais avoue cependant que cette mesure aura des "coûts intérieurs".

9 mars 2022

Facebook Twitter

© Jim Watson, AFP

Dans la lancée des sanctions économiques contre la Russie qui tombent chaque jour de la part des pays européens, Joe Biden vient d’annoncer lui aussi l’interdiction des importations de pétrole. Le projet ? « Mettre à genou l’économie russe ».

Pourtant, les sanctions déjà appliquées dans différents pays mettent à genou les classes populaires avant tout, qui subissent de plein fouet l’inflation. En France, le prix du carburant atteint des sommets sans précédents par exemple, et touche directement ce qui reste de nos salaires, et donc le pouvoir d’achat.

Les Etats-Unis ont la différence de posséder de nombreuses ressources en pétrole : Biden affirme lui-même que « Les Etats-Unis produisent davantage de pétrole que tous les pays d’Europe réunis. Nous pouvons prendre cette mesure alors que d’autres ne le peuvent pas. » En revanche, la question de cesser les imports en aluminium et nickel serait, elle, un risque plus considérable, et c’est sans doute ce pourquoi il n’a pas dit un mot sur la question. Le mystère plane donc de savoir jusqu’où iront les sanctions : est-ce un geste seulement « symbolique » pour ses partenaires européens, ou Biden est-il prêt à assumer les conséquences en interne s’il va plus loin dans cet embargo économique ?

En outre, il ajoute « nous nous coordonnons avec nos partenaires en Europe pour développer des stratégies à long terme afin de réduire leur dépendance à l’énergie russe », sous entendant même qu’un nouveau marché semble s’ouvrir pour les Etats-Unis : les capitalistes pétroliers pouvant donc pleinement se faire à la situation.

Mais même si leurs ressources en pétrole sont suffisantes, la diminution directe de la concurrence sur le marché internationale pose de fait une augmentation des prix. Dès le 6 mars, lorsque le secrétaire d’État états-unien Antoni Blinken a déclaré qu’ils discutaient de cette interdiction d’importation avec l’Union européenne, le prix du West Texas Intermediate (WTI), le pétrole brut de référence américain, a grimpé de plus de 9%. Le cours du Brent a grimpé à près de 140 dollars le baril, soit le double du prix du 1er décembre, avant de retomber à 123 dollars le 7 mars.

Ainsi, pour s’assurer une ressource en pétrole sans une explosion des prix, Biden négocie actuellement avec le Venezuela – qui a pourtant subi des années de sanctions de la part du Nord – la possibilité d’acheter du pétrole. Il y a quelques jours également, l’accord sur le nucléaire avec l’Iran semblait avancer, assouplissant ses sanctions - également imposées par les gouvernements impérialistes successifs - mais il a été bloqué cette fois-ci en raison des exigences de Poutine, qui souhaitait que les sanctions concernant l’Ukraine n’affectent pas son commerce avec le pays perse.

Ces derniers jours, les frictions entre l’impérialisme européen et l’impérialisme états-unien se sont intensifiées en raison des divergences au sujet des sanctions, notamment en ce qui concerne les fameuses importations de gaz et de pétrole. Le chancelier allemand Olaf Scholz a déjà déclaré que l’interdiction de ces importations "mettra en danger la sécurité énergétique de l’Europe", et Boris Johnson s’est exprimé dans le même sens.

Parce que ces sanctions, comme celle de l’exclusion de 7 banques russes du système de transactions internationales SWIFT, touchent avant tout la population et notamment la population russe qui n’a pas demandé cette guerre, il faut une fois de plus les dénoncer et dénoncer leur répercussions.

Et tandis que Biden dit ne pas vouloir « subventionner la guerre de Poutine », rappelons le rôle central de l’Otan dans ce conflit criminel, qui mène une politique impérialiste d’encerclement de la Russie depuis des décennies. Une nouvelle occasion de crier « Ni Poutine, Ni Otan » en exigeant le retrait des troupes russes de l’Ukraine, ainsi que celles de l’Otan de l’Europe de l’Est. Et bien sur, la fin immédiate des mesures de sanctions économiques envers la Russie, qui touchent en premier lieu les populations !


Facebook Twitter
Frappes iraniennes : le soutien des pays arabes à Israël marque un nouveau rapprochement

Frappes iraniennes : le soutien des pays arabes à Israël marque un nouveau rapprochement

Attaque contre l'Iran : Israël limite sa riposte mais les tensions persistent

Attaque contre l’Iran : Israël limite sa riposte mais les tensions persistent

Génocide à Gaza : des armes, des affaires et des complices

Génocide à Gaza : des armes, des affaires et des complices

Etats-Unis. A l'université de Columbia, la répression du soutien à la Palestine s'intensifie

Etats-Unis. A l’université de Columbia, la répression du soutien à la Palestine s’intensifie

28 salariés de Google licenciés pour avoir dénoncé le génocide en Palestine

28 salariés de Google licenciés pour avoir dénoncé le génocide en Palestine

Veto à l'adhésion de la Palestine à l'ONU, ou l'hypocrisie des Etats-Unis sur les « deux États »

Veto à l’adhésion de la Palestine à l’ONU, ou l’hypocrisie des Etats-Unis sur les « deux États »

Argentine : Les sénateurs augmentent leurs salaires de 170% en pleine crise économique

Argentine : Les sénateurs augmentent leurs salaires de 170% en pleine crise économique

Invasion de Rafah : comment la bourgeoisie égyptienne tire profit des menaces d'Israël

Invasion de Rafah : comment la bourgeoisie égyptienne tire profit des menaces d’Israël