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Tenir pour élargir

Grèves dans les raffineries : face au chantage de Total, ne rien céder !

Après les importations, les libérations de stocks, les fake news, la direction de Total manœuvre encore et toujours pour casser la grève. Alors que Pouyanné affirme ouvrir des « négociations », il appelle la CGT à la « levée des blocages » pour y participer. Face aux chantages et autres ultimatums, les travailleurs ne doivent rien céder.

Nathan Deas

12 octobre 2022

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Après trois semaines de grève chez Exxon et deux semaines de grève chez Total, le mouvement de grève dans la pétrochimie pour les salaires se poursuit. Face à la concrétisation des menaces du gouvernement et au lancement d’une procédure de réquisition en direction des grévistes d’Exxon, mercredi, les grévistes ont répondu en reconduisant le mouvement ce jeudi.

Dans la raffinerie TotalEnergies de Donges, l’annonce a mis le feu aux poudres. Aussi, la deuxième raffinerie du territoire en termes de volume (plus de dix millions de tonnes de pétroles transitent par le site chaque année), jusqu’alors extérieure au mouvement, est rentrée dans la bataille. Un élargissement de la grève qui pourrait être de nature à intensifier sérieusement le bras de fer en faveur des grévistes.

« Levée des blocages » : Le chantage de Total pour affaiblir le rapport de force !

Dans ce contexte, du côté de la direction de TotalEnergies, ce qui prime, ce sont les chantages et les ultimatums adressés aux grévistes. Dans un communiqué publié mardi, la direction a annoncé « une réunion de concertation et d’échanges, demain après-midi » avant d’en préciser les conditions. Y étaient conviés « les syndicats représentatifs aux bornes du Socle Social Commun et qui ne participent pas au mouvement de grève actuel » ainsi que la CGT à la condition qu’elle « lève tous les blocages de sites avant demain midi » .

En d’autres termes, Total appelle à une négociation avec des syndicats triés sur le volet, en l’occurrence ceux qui n’ont pas appelé à faire grève. En outre, avec l’ultimatum adressé à la CGT, la direction de Total cherche à mettre un coup de pression pour interrompre la grève dans l’objectif d’affaiblir le rapport de force engagé par les grévistes depuis plus de deux semaines.

Face au chantage, ne rien céder

La manœuvre a plusieurs objectifs. Le premier est bien entendu de semer le doute au sein des grévistes alors que la grève tient bon malgré l’énorme pression politique du gouvernement et des patrons de Total et d’Exxon Mobile. Le deuxième est de briser la grève. Céder, même un peu de terrain au patronat pour obtenir une très hypothétique négociation ne peut qu’affaiblir non seulement le rapport de force pour la négociation mais jusqu’à la dynamique de la grève.

Comme à Exxon mardi dernier, ce chantage honteux sur les négociations pourrait préfigurer la signature d’un accord dans le dos des grévistes avec des syndicats traitres.

Dès lors, le maintien de la grève et du rapport de forces s’annonce décisif. Et cela d’autant plus, que de premières réquisitions ont été officialisées ce jeudi pour quatre grévistes d’ExxonMobil sur le site de Gravenchon et que pareille mesure pourrait être mise en place, dans les prochains jours, pour les travailleurs de Total.

Répression, chantage : le gouvernement, Total et Exxon ont peur de l’extension du mouvement

En réalité, pour le gouvernement et les directions de Total et Exxon, l’heure est à la fébrilité. En effet, la grève des travailleurs de la pétrochimie a pris au dépourvu les classes dominantes. L’extension du mouvement de grève, ce mercredi, comme en témoigne le renfort de travailleurs de plusieurs stations-essence du réseau Argedis, filiale de Total, qui ont annoncé rejoindre le mouvement à partir de mardi, est susceptible de changer radicalement la situation.

D’autant plus que d’autres secteurs pourraient rejoindre le mouvement en cours. Dans le nucléaire, la maintenance de cinq réacteurs est actuellement à l’arrêt. Jeudi, plusieurs assemblées générales seront organisées pour décider de la suite du mouvement. A Rennes, des salariés de l’usine Stellantis ont à nouveau débrayé mardi. Plusieurs organisations syndicales se sont également solidarisées avec les grévistes, notamment l’UL CGT du Havre et les dockers du Port de Marseille.

De ce point de vue, alors que s’exerce une importante pression à la base, une journée de grève interprofessionnelle semble se dessiner la semaine prochaine, pour le 18 octobre. Si celle-ci devrait prendre une nouvelle fois la forme d’une journée de grève "carrée " de 24h, il s’agit d’un important point d’appui pour imposer une réelle journée de grève qui puisse être à même de bloquer l’économie du pays, en jonction avec les raffineurs. Alors que la lutte des travailleurs de la pétrochimie a montré la voie de la grève reconductible pour les salaires, plus que jamais, il ne faut rien céder !


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