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Depuis mardi, les salariés de la raffinerie de Donges sont entrés en grève suite à l’annonce par le gouvernement des réquisitions de grévistes. Ces réquisitions ont en effet été vécues à raison comme une véritable attaque contre l’ensemble du monde du travail. Ce jeudi, ils ont de nouveau décidé de reconduire la grève jusqu’à mardi, jour de l’appel national interprofessionnel lancé par la CGT. Les taux de grévistes ne faiblissent pas, avec 70 % le midi et 80 % le matin.
Pour rappel, cette nuit, la direction de Total a reçu les organisations syndicales à Paris afin d’entériner un accord très éloigné des revendications portées par le mouvement, et pour tenter de reproduire la même méthode que chez ExxonMobil. Comme nous l’explique Arnaud, opérateur depuis 17 ans dans la raffinerie et délégué syndicale CGT : « la signatures des accords par la CFDT et la CFE-CGC, qui ne sont même pas dans le mouvement, a provoqué une grosse colère chez les grévistes. Donc on a reconduit ! ».
Pour lui, il est clair que Total s’est fait taper sur les doigts par l’exécutif : « On n’a jamais vu de négociations commencer à 22H. C’est évident que le gouvernement est acculé par ce mouvement, alors même qu’il a pour ambition de passer la réforme des retraites. C’est le moment de taper fort ! »
Ce matin, sur le piquet de grève, de nombreux secteurs du monde du travail sont venus apporter leur soutien aux raffineurs, bien loin de la propagande de l’Etat qui vise à monter la population contre les grévistes. « Il y avait des femmes de ménage, des travailleurs du transport, de la maintenance des centrales nucléaires, des profs des lycées professionnels, des agriculteurs… Les médias qui sont du côté du patronat et du gouvernement n’arrivent pas à nous diviser ! », explique le syndicaliste.
Ainsi, la grève est reconduite et même si pour le moment les grévistes n’ont pas acté l’arrêt complet de la plateforme, les expéditions restent bloquées. Pour Arnaud, si le mouvement continue, c’est dans l’optique de se préparer à une généralisation de la grève : « D’autres corps de métiers ont décidé de partir en grève, donc le but c’est de continuer pour eux, et maintenir la pression jusqu’à mardi pour faire converger les luttes. Jusqu’à mardi, on ne chargera aucun camion ! Si ça prend, on reposera la question de l’arrêt complet de la production. D’ailleurs, certains collègues sont déjà prêts à le faire. »
En effet, de nombreux secteurs ont appelé à rejoindre le mouvement de grève national mardi prochain, comme les cheminots du technicentre du Landy qui seront en grève reconductible dès le 17, ou encore les travailleurs des centrales nucléaires qui sont déjà en grève.
Alors que beaucoup de secteurs du monde du travail se posent la question de partir en grève, les raffineurs ne lâchent rien. Dans la raffinerie de Normandie, le mouvement également a été reconduit : la plateforme de la première raffinerie de France est toujours à l’arrêt.
La date interprofessionnelle de ce mardi doit être un appui pour lancer un véritable mouvement de grève générale et faire plier le gouvernement et le patronat : « On a toujours du mal à faire des dates communes, chaque secteur est en grève chacun son tour, mais là, mardi, on a une date commune sur les salaires. Il faut que tout le monde rentre, y compris pour se préparer à se battre contre la réforme des retraites. » conclue Arnaud.
