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Mouvement ouvrier

Grève reconductible au technicentre SNCF du Landy : « Il faut qu’on tape fort, très fort »

En grève depuis ce lundi matin pour leurs salaires, les travailleurs du technicentre du Landy en Seine-Saint-Denis étaient une centaine à se réunir en assemblée générale et ont voté la reconduction. Un mouvement qui s'inscrit dans la situation ouverte pas la grève des raffineurs.

Maelle Hills

17 octobre 2022

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Crédits photo : Révolution Permanente

Le technicentre du Landy, dont dépend la l’entretien des trains de la gare du Nord, compte cette semaine près de 560 grévistes sur les 700 techniciens du site. Les grévistes revendiquent 400 euros d’augmentation des salaires, des embauches et une revalorisation des primes de nuit afin que tout le monde puisse toucher une prime de 20€/ nuit à partir de 50 nuits, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

La mobilisation, massive, dépasse celle de 2019 contre la réforme des retraites : « C’est la première fois que je vois autant de gens qui se mettent en grève au Landy » nous confie Stéphane sur place.

Les grévistes sont unanimes sur le sujet : la charge de travail est trop importante pour les travailleurs du centre et le manque d’effectif se sent au quotidien. Les salaires sont trop bas pour attirer les embauches et même pour convaincre les techniciens de rester. « A force de tirer sur le bas pour augmenter la productivité, on a une charge de travail trop importante pour l’effectif, même des gars qui sont là depuis vingt ans se barrent à cause des salaires » explique un autre technicien. L’année dernière la SNCF a en effet enregistré 1200 démissions. Cette charge de travail trop importante a déjà des effets : à peine la grève commencée, quatre Eurostars ont dû être annulé faute de personnel possible pour les réparer, et d’autres trains pourraient rapidement être annulés.

Le salaire moyen sur le technicentre est de 1400-1500 euros nets hors primes, un salaire à peine au-dessus du SMIC et qui n’a pas été revalorisé depuis huit ans, jusqu’à une augmentation de 1,4% négociée dans l’année à cause de l’inflation. Les grévistes réclament aujourd’hui 400€ d’augmentation, une somme qui leur permettrai simplement de suivre l’inflation, car, comme l’explique Philippe : « quand on va faire des courses, on s’aperçoit que le caddy il diminue par rapport au même prix ». Ce sont donc bien des augmentations de salaire qui sont réclamées et non des primes supplémentaires, qui ne garantissent pas aux travailleurs de cotiser pour la retraite notamment.

L’augmentation des salaires est ainsi une revendication qui touche l’ensemble de la population et de la classe ouvrière. C’est donc aussi dans cette optique que les cheminots se mobilisent : suivre et soutenir les raffineurs de Total et d’ExxonMobil dont ils partagent les revendications mais aussi construire un véritable rapport de force qui puisse arracher ces augmentations au niveau national.

Comme le dit Stéphane : « On a décidé de se mettre en grève reconductible, de rejoindre aussi les raffineurs parce qu’ils nous ont montré la voie, c’est important aussi de leur montrer qu’on est là et le salaire ça concerne tous les secteurs de travail. Les cheminots ont a une force de mobilisation et de blocage qui est quand même importante donc on pouvait pas regarder les raffineurs et EDF […] de notre petite fenêtre, fallait qu’on prenne la fenêtre de tir qui s’ouvre aujourd’hui. »

La reconduction de la grève a donc été votée jusqu’à la prochaine assemblée générale, qui aura lieu demain, par près de 170 de grévistes réunis en assemblée générale. Pour la suite l’enjeu est de construire un rapport de force qui permette d’arracher une hausse des salaires au niveau national, explique Karim, délégué SUD Rail après l’AG : « il va falloir raccrocher d’autres entreprises pour construire un mouvement d’ampleur, parce que ça nous concerne tous, pas seulement les cheminots. Aujourd’hui, il y a des patrons qui font du pognon comme pas possible, les chiffres du CAC 40 n’arrêtent pas d’exploser. Il va falloir un meilleur partage des richesses, et nous donner notre dû aujourd’hui ». Alors que d’autres technicentres, comme le technicentre Sud-Est européen ont voté la grève lundi, le mouvement est donc en passe de s’élargir à la SNCF.


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