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Retraites

Grève de 48h dans les raffineries : « il faut un mouvement dur et massif pour renverser la table »

Mardi et mercredi, la grève de 48h appelée par 4 fédérations CGT a été très suivie dans les raffineries. Une réussite qui doit servir de point d’appui pour discuter plan de bataille, mais aussi programme et revendications, pour construire la grève reconductible.

Nathan Deas


et Yann Causs

9 février 2023

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Au lendemain de la troisième journée de grève contre la réforme des retraites, la grève de 48 heures les 7 et 8 février, appelée par la CGT de la pétrochimie, de l’énergie, des Ports et docks et des cheminots a été très suivie dans les raffineries. Déjà fortement mobilisés le 7, les taux de grévistes dans les raffineries se sont maintenus à des hauteurs élevées, entre 67% et 100%, selon les sites ce mercredi. Ainsi, du côté de Total, la raffinerie de Donges a comptabilisé 80 % de grévistes, celle de Feyzin 70 %, La Mède 90 % et enfin celle de Normandie 67 %. Du côté du dépôt de Flandres et sur le site Total Fluides Oudalle, 100 % de grévistes ont été constatés.

Du côté de l’énergie, après avoir baissé la production d’électricité de 4 500 MW ce mardi, les grévistes d’EDF ont maintenu ce mercredi une baisse de production d’environ 1 000 MW dans les centrales thermiques. Dans les ports et docks, plusieurs actions de blocages ont vu le jour, notamment sur le port de Rouen. Dans les transports, c’est surtout le trafic de TER qui a été perturbé avec un TER sur deux en circulation.

Quelques heures après l’annonce par Total d’un bénéfice historique sur l’année 2022, la journée a également été l’occasion pour les travailleurs grévistes des raffineries de s’adresser à d’autres secteurs dans la perspective d’un durcissement de la lutte contre la réforme des retraites.

C’est le cas par exemple à Donges, où une centaine de raffineurs ont bloqué la D100 ainsi que le chemin de fer. Face aux gendarmes qui ont tenté d’intimider les grévistes, ces derniers ont pu compter sur le soutien de plusieurs secteurs venus au rassemblement pour leur prêter main-forte. Parmi eux, les travailleurs portuaires de Saint-Nazaire, des travailleurs de l’énergie, de la SNCF, d’Airbus ainsi que de l’éducation. « Il faut un mouvement de masse pour imposer la victoire, un nouveau mai 68 ! Cette mobilisation contre la réforme des retraites peut être le détonateur qui peut permettre d’imposer un véritable rapport de force, de cesser de subir, de renverser la table » explique un raffineur en assemblée générale.

Du côté de la raffinerie de Total Normandie, les raffineurs ont reconduit la grève sur le quart d’après-midi à 86 % lors d’une AG où plus d’une centaine de dockers sont venus les soutenir, mais aussi des grévistes de la centrale nucléaire de Paluel. Alexis Antonioli, secrétaire du syndicat CGT de la plateforme de Normandie, se félicite d’une importante mobilisation chez les sous-traitants. « Les caméras sont tournées vers les corps de métier qui ont un impact très fort. Pour autant dans nos propres boites, il y a toute une partie des travailleurs qu’on n’entend jamais, mais qui pourtant sont fortement mobilisés : ce sont les sous-traitants. » commente-t-il.

Il ajoute : « pour mobiliser le plus largement possible, il est important de mettre aussi l’accent sur les salaires. La fin du mois vient avant la fin de carrière aujourd’hui. C’est une question également liée à la retraite, si les salaires n’étaient pas gelés depuis 20 piges, le financement, on en aurait en pagaille ».

Cette première grève de 48 heures très suivie dans les raffineries qui appelle à une suite. Une réussite qui constitue un point d’appui pour aller vers la grève reconductible, qu’il faudra construire par un plan qui cherche à entraîner l’ensemble des secteurs de notre classe, y compris les plus précaires, en défendant un programme qui réponde aux aspirations de l’ensemble des travailleurs et en développant l’auto-organisation à la base au travers d’assemblées générales. Alexis Antonioli de conclure : « il faut travailler avec les sous-traitants pour les emmener avec nous dans ces moments-là, un véritable mouvement de grève ancré ne peut que se construire qu’à partir de l’organisation site par site en discutant programme et plan de bataille. ». A bon entendeur.


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