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Justice de classe

Goodyear : quand les patrons licencient à tour de bras, la « justice » condamne les sept salariés !

PSA, Carrefour, Pimkie, et bien d’autres. Les plans de licenciement pleuvent en France et des milliers de salariés sont menacés de se retrouver sur le carreau, sans plus de procès pour leurs patrons criminels. Et ce mercredi, la Cour de cassation a confirmé les peines d'emprisonnement avec sursis à l'encontre des sept ex-salariés de Goodyear Amiens poursuivis pour "séquestration" de deux directeurs de leur usine en 2014. Alors même que ces derniers ont retiré leur plainte, c’est le parquet, soit l’Etat, qui a décidé de confirmer les peines prononcées en janvier 2017.

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"La cour de cassation ne casse pas le jugement pour les 7 Goodyear....

Nous venons d’apprendre que la cour de cassation, malgré une position du procureur de valider notre démarche de recours et appuyant notre démarche de casser le jugement d’Amiens du 11 janvier 2017, celle-ci confirme le jugement.

Ce qui veut dire que les condamnations débutent ce jour. Les condamnations à de la prison avec sursis et 5 ans de mise à l’épreuve et casier B2 s’imposent aux condamnés.

Rien ne peut expliquer une telle décision, notre avocat à la cour était pourtant confiant .... Nous étudions un recours devant la cour européenne des droits de l’homme ... Cette confirmation du jugement de 2017 confirme surtout l’acharnement contre ceux qui luttent et s’opposent à la finance.

Nous sommes déçus mais pas KO, la mise à l’épreuve de 5 ans est un vrai problème pour les militants que nous sommes ....La CGT doit se dresser comme jamais au niveau nationale pour exiger l’arrêt de toutes les poursuites et en faire un combat nationale Avec la création d’une fédération de La Défense des militants avec des moyens humains et financiers à la hauteur des attaques !!!

Cette condamnation effective est un coup très dur porté à notre avenir professionnel, c’est aussi cela qu’ils cherchent en voulant nous détruire ... Vive la lutte, nous sommes aussi victimes du manque cruel d’unité, nous allons aller devant la cour européenne car jamais nous ne lâcherons, nous espérons que les instances vont prendre la mesure de ce que nous subissons et vont nous contacter pour nous aider à financer la procédure européenne ....

WAMEN Mickael
Un des 7 condamnés"

Telle est la réaction à chaud de Mickael Wamen, l’un des sept condamnés de l’usine Goodyear Amiens, suite à l’annonce du jugement de la Cour de cassation tombé ce mercredi 24 janvier.

Le 11 janvier 2017 dernier, réunis devant le tribunal d’Amiens, on apprenait aux côtés des 8 ex-salariés de Goodyear le verdict du jugement en appel : de 2 à 12 mois de prisons avec sursis requis pour 7 d’entre eux, la relaxe pour le huitième. Des peines moins lourdes que la menace de prison ferme qui planait au dessus de leur tête. Moins lourdes mais toujours extrêmement dures à l’encontre de ces salariés qui n’ont pour seul "tort" que de s’être battu contre la fermeture de leur usine, pour garder leur emploi pour eux et leurs familles.

Suite à la condamnation à de la prison avec sursis, à laquelle s’ajoutait 5 ans de mise à l’épreuve et l’inscription de leur peine au casier B2 (impossible après de retrouver un emploi), les salariés et leurs avocats ont décidé de se pourvoir en cassation pour obtenir la relaxe. Depuis janvier dernier, les salariés Goodyear sont donc repartis dans la bataille, médiatisant leur combat et déterminés à mener une lutte acharnée contre la justice et le gouvernement.

D’autant plus déterminés qu’il n’existe plus aucun plaignant : Goodyear comme les deux dirigeants "séquestrés" ont depuis retiré leur plainte. Mais la Cour de cassation a décidé de rejeter le pourvoi et de confirmer le jugement en appel : la condamnation est donc définitive. Les 7 Goodyear devront donc désormais purger leur peine et sont également condamnés au chômage : la double peine. Une condamnation hautement symbolique et politique à l’encontre de ces ex-salariés et grévistes, militants syndicaux de la CGT, devenus des symboles de la lutte contre les licenciements et les fermetures d’usines.

Aujourd’hui, alors que Macron compte poursuivre la politique de ces prédécesseurs en multipliant les plans de licenciement, cette condamnation sonne comme un avertissement pour celles et ceux qui osent relever la tête contre les licenciements d’autant plus facilités depuis le passage de la loi travail et des ordonnances.

Comme l’a écrit Mickael Wamen, il s’agit désormais d’organiser une riposte nationale contre cette condamnation et de continuer à réclamer la relaxe pour l’ensemble des condamnés, des militants syndicaux et de toutes les victimes de la répression patronale. Il s’agit également de garder le meilleur de la lutte qu’ont mené ces ex-salariés de Goodyear Amiens contre la fermeture de leur usine pour préparer celles à venir.


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