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Premiers licenciements sous Macron 2

General Electric : interdiction des licenciements, nationalisation sous contrôle des travailleurs !

Malgré son passage en deuxième position aux élections européennes, Macron a annoncé qu’il garderait le cap. Ce qui veut dire, en clair, encore de nombreux General Electric, Ford, PSA et autres fermetures de boîtes en perspective. Comment combattre cette destruction systématique qui décime les rangs des travailleurs ? Une question à laquelle nous devons apporter une réponse en toute indépendance de classe.

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Macron ne change pas de cap, fermetures et licenciements au programme

Macron, est sorti 2ème derrière le RN. Cela ne l’empêche pourtant pas de s’estimer suffisamment conforté par les résultats de la liste LREM pour affirmer haut et fort qu’il n’a pas de raison et aucune intention de « changer de cap ».
 
La démonstration, même si elle était déjà dans les tuyaux, n’a pas tardé : néolibéralisme et compétitivité obligent. Dès mardi soir, éclatait la nouvelle, probablement déjà connue de Macron, selon laquelle le groupe américain General Electric allait procéder à plus de 1 000 licenciements, notamment à Belfort. Il était clair que « garder le cap » ça voulait dire que, malgré les promesses, les engagements et les belles paroles, des centaines et des centaines de travailleurs continueraient à se retrouver sur le carreau, que des familles et des zones d’activité seraient mises à mal, comme c’est le cas aujourd’hui pour le millier de travailleurs menacés par la décision du groupe américain.
 
Pour l’heure, Macron est d’autant plus sur la sellette qu’il était ministre de l’économie au moment du rachat de la branche énergie d’Alstom par General Electric et avait donné son feu vert à l’opération. Dans les rangs des politiciens, Il est accusé d’être responsable de la situation par un certain nombre de ses adversaires comme Eric Coquerel ou Jean-Pierre Chevènement-pourtant-peu-soupçonnable-de-gauchisme, qui se paie le luxe de déclarer que « la philosophie de l’accord, c’est tout pour les actionnaires, rien pour les salariés et haro sur ceux qui se retrouvent sur le carreau. ».
 
Macron se défend, vis-à-vis d’eux d’avoir commis une « erreur » en avalisant cet accord. Mais c’est surtout auprès des travailleurs qu’il s’empresse d’essayer d’apporter des gages, par crainte du réveil d’un climat social où le feu couve sous la braise. En tant que chef de l’Etat et partie prenante historique de l’accord, Macron fait semblant de faire la grosse voix : mardi soir, il a assuré que le gouvernement sera « extrêmement vigilant » et pris la parole depuis Bruxelles pour demander à General Electric de « tenir ses engagements ».
 

Chronique d’un scénario capitaliste annoncé

 
Mais pour n’importe qui, un peu sensible au poids des contradictions, il est peu crédible qu’un Etat qui soutient par un train de réformes inégalé les entreprises du CAC 40 puisse se muer, d’un coup de baguette magique, en rempart pour les intérêts des travailleurs. Personne n’y croit, et surtout pas lui-même.
 
Ce scénario, que l‘on connaît bien et qui ressort à chaque opération de fermeture ou de délocalisation, a fait la preuve de la tendance de l’Etat à se défausser, a fortiori dans une période où l’idée même « d’Etat Providence » a fait long feu sous la pression d’un néo-libéralisme fait pour répondre à une logique concurrentielle exacerbée à l’échelle mondiale.
 
Car les relations de l’Etat français et de la générale Electric dont les licenciements en cause aujourd’hui ne sont qu’un épisode, est hélas une banale histoire d’opérations financières et de quête du profit qui se répète et répètera encore. En 2015, la branche énergie d’Alstom avait été rachetée par General Electric qui, à l’époque, misait sur les énergies fossiles. Avec la chute des prix de gros de l’électricité, des énergies renouvelables devenues compétitives et l’effondrement des ventes de turbines, l’opération s’est avérée moins juteuse que prévu. En parfait gestionnaire capitaliste General Electric licencie, et les gesticulations d’un Macron n’y changeront certainement pas grand-chose.

Ce n’est pas une fatalité, c’est un combat

Le pire ennemi des travailleurs, face aux licenciements de la General Electric et plus généralement face aux fermetures qui s’accumulent, serait le fatalisme qui finit par s’installer dans les têtes sous le poids des discours ambiants, et le défaitisme qui en résulte, y compris chez un certain nombre de responsables syndicaux.

Sur les épaules des travailleurs pèse une expérience qui, à force de renoncements, les enferme dans la théorie du « moindre mal », face à un capitalisme supposé tout puissant à « l’horizon indépassable ». Les réponses se résument à quelques scénarios que l’on envisage les uns après les autres, en désespoir de cause.

D’abord la course au « repreneur » qui s’avère le plus souvent soit incapable de reprendre, soit capable de reprendre à des conditions désastreuses pour les salariés avec un certain nombre de contreparties qu’il jette aux orties à plus ou moins brève échéance.
Autre solution, le recours à l’Etat comme bouée de sauvetage ou négociateur qui se défausse le plus souvent à brève échéance, lui aussi ou met au pot un financement dont les contreparties sont rarement tenues.

Dos au mur, et en dernier recours, il reste l’ultime défense : tant qu’à faire de crever, vendons notre peau le plus cher possible ». Ce sont alors les PSE accompagnés de diverses promesses qui révèlent, quelques mois ou années après, la misère et la détresse dans laquelle ils ont plongé bon nombre, voire la plupart, des travailleurs jetés dehors.

Et pourtant ces revendications sont très souvent accompagnées par des combats courageux, des grèves, avec un coût souvent important pour les travailleurs et leurs familles.
La démonstration est désormais faite que tant qu’une activité est entre les mains des patrons, les salariés, qui sont pourtant les seuls producteurs réels, ne sont que des variables d’ajustement destinées à maintenir le taux de profit maximum possible dans un contexte de concurrence exacerbée. Pourtant, ils voient bien tous les jours que l’usine, l’atelier, la grande surface où tout autre lieu où ils travaillent pourrait parfaitement tourner sans les patrons et leurs garde-chiourme.

Tant qu’à faire de lutter, de manifester, de faire grève, de se battre pour garder leur emploi, les travailleurs devraient aller jusqu’au bout de leurs revendications. Des revendications que portent les travailleurs dans un grand nombre de boîtes et que portent plus ou moins explicitement les gilets jaunes depuis des mois.

Aller jusqu’au bout des revendications, ça veut dire interdire les licenciements et opposer aux patrons qui veulent fermer boutique ou délocaliser la nationalisation de l’outil de travail sous la responsabilité collective des travailleurs. Ça veut dire refuser de payer des indemnités à des actionnaires qui n’ont tiré leurs profits que du travail des salariés qu’ils veulent mettre dehors. Ça veut dire, défendre concrètement sur le terrain un programme réellement « révolutionnaire ». 


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