Si les États-Unis ont été le véritable point de départ de l’essor du football féminin, la France et l’Allemagne en sont le véritable fer de lance en Europe. Dans le sillage de clubs tel que Wolfsburg ou l’Olympique Lyonnais, le football féminin se fait progressivement une place dans une discipline jusqu’à présent exclusivement masculine et traînant une image machiste. Les différentes compétitions, nationales et internationales, sont aujourd’hui de plus en plus médiatisées dans les journaux sportifs. La retransmission des matchs et leur tenue dans les stades « des hommes » - tel que le match Olympique Lyonnais / Montpellier au Stade de Gerland le 20 Septembre 2014 par exemple – sont autant d’indicateurs tendant à dire que le football féminin est entré dans une nouvelle dimension, avec une image saine et qui se débarrasse, petit à petit, des clichés machistes qui gangrènent le monde du football en général.
Des avancées progressistes…
Les résultats positifs des clubs français en coupe d’Europe, ainsi que la qualité du jeu sont autant d’éléments qui expliquent, en partie, le développement du football féminin hexagonal. Cet essor a pour mérite de bousculer le monde masculinisé du football. Pour la première fois, l’iconique jeu vidéo FIFA permettra, dans sa version 2016, de jouer avec des équipes féminines (12 au total). Cette annonce est à la fois symbolique, car il traduit une véritable percée du football féminin dans le milieu du foot en général, mais découle aussi d’un intérêt économique. L’image positive véhiculée dans le foot féminin, et ce alors que la FIFA traverse une période de turbulences, devient dans ces coordonnées un atout marketing pour les développeurs du jeu. Mais les exemples le plus frappant de la féminisation du football français ont été les nominations de Corinne Diacre au poste de manageuse de l’équipe professionnelle du Clermont Foot (Ligue 2) au début de la saison 2014/2015 et de Pauline Gamerre, en 2011 au poste de présidente du Red Star qui évoluera en Ligue 2 la saison prochaine. Ces nominations ont eu l’effet d’une bombe et marque le début d’une nouvelle ère dans le monde du football professionnel, où les femmes ont enfin droit de cité.
... mais des limites tenaces !
Malgré ce vent en poupe, le football féminin reste marginalisé. Sans parler des différences économiques et médiatiques abyssale entre le foot masculin et le foot féminin, le football garde en son sein des relents machistes tenaces. Ainsi, l’écrasante majorité des équipes nationales et des clubs sont entraînées par des hommes. Les différents staffs techniques sont eux aussi à majorité masculine dans les équipes féminines. Il est donc indéniable que les attitudes et réflexes patriarcaux sont profondément ancrés dans le football. De plus, le football masculin et féminin sont traités comme des sujets distincts, comme s’il s’agissait de sports différents. Nous sommes encore loin de tournois organisés, au niveau professionnel, en mixité, et le chemin à parcourir pour sortir des carcans paternalistes et machistes dans le monde du football est encore long.
Le foot est un sport qui se joue à onze, et à la fin c’est les Allemandes qui gagnent
L’Allemagne s’est qualifiée, au terme de la séance de tirs au but, pour les demi-finales de la Coupe du Monde (1-1 ; 5 t.a.b à 4). Si la première période a été nettement à l’avantage des françaises, avec une énorme occasion pour Louisa Necib dès la première minute de jeu, les débats se sont équilibrés. Les bleues ont toutefois ouvert le score à l’heure de jeu, par une frappe détournée de Louisa Necib, trompant la vigilance de Angerer (64ème). Mais les Allemandes n’ont pas démérité et à la 83ème minute, suite à une faute de main de d’Amel Majri, Celia Sasic a égalisé sur pénalty. Durant la prolongation, les deux équipes se rendent coups pour coups, et Gaëtane Thiney, seule face au but, rate l’immanquable pour la France (117ème). La décision s’est donc faite dans la fatidique séance de tirs au but, et l’arrêt de Nadine Angerer sur la tentative de Claire Lavogez, pour le cinquième et dernier tir au but, envoi l’Allemagne dans le dernier carré.
