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Chantage patronal et flexibilisation

Fnac. Chantage sur les salaires pour imposer aux salariés des semaines à 43h !

Si les salariés de la Fnac qui touchent 70% de leurs salaires en chômage partiel veulent être payés à 100%, ils doivent accepter de travailler parfois jusqu'à 43h par semaine et faire une croix sur des jours de congés payés et de RTT.

Sofia Malone

23 avril 2020

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En cette période de confinement, comme bien d’autres entreprises, la direction de la Fnac Darty s’organise pour faire payer à ses salariés l’arrêt de l’activité économique.

Ainsi, cette dernière tente d’imposer pour la reprise une modulation annuelle du temps de travail, précarisant et flexibilisant toujours plus ses salariés. En effet, l’entreprise envisage une baisse de fréquentation lorsqu’elle va rouvrir ses magasins.

Ainsi, elle tente de faire passer un accord qui va reconfigurer le temps de travail des salariés, introduisant des semaines basses, effectuées lors des baisses de fréquentation, et des semaines hautes, pouvant aller jusqu’à 43 heures par semaines. « Avec ce nouvel accord, je pourrais avoir certaines semaines à 25 heures et d’autres pourraient monter jusqu’à 43 heures » explique un salarié de l’entreprise. Cet accord est prévu pour durer un an, jusqu’au 10 mai 2021.

Le document émanant de la direction et que France Info s’est procuré déclare que cette dernière « garantie » : « que les semaines de 43 heures ne soient pas accolées et que les semaines hautes ne dépassent pas le nombre de huit semaines consécutives ». Mais ceci n’est en rien une garantie pour les salariés, qui vont devoir assumer des semaines avec une charge de travail et des cadences infernales. Une mesure aujourd’hui rejetée par les salariés et par quelques unes de leurs organisations syndicales, notamment la CGT.

De plus, cet accord tend également à « priver les salariés de jours de congés payés et de RTT », selon le communiqué de la CGT Fnac.

Pour faire passer cette attaque, la direction n’hésite pas à exercer un chantage sur les salaires. En effet, Marc Pietrosino de la CGT Relais à la Fnac a témoigné auprès de France Info : "L’entreprise veut qu’on accepte l’accord sur la renégociation de nos horaires de travail lors de la reprise de l’activité, si on veut recevoir la totalité de notre salaire.

En cette période de confinement, les salariés de l’enseigne en chômage partiel ne touchent que 70% bruts de leurs salaires. La direction a refusé jusqu’à présent de compléter les 14% du salaire qui n’est pas pris en charge par l’État. Et ce quand bien même celle-ci est « le premier grand groupe français à avoir bénéficié du dispositif de prêt garantis par l’État, en obtenant 500 millions d’euros de plusieurs banques. L’État garantissant 70% de ce prêt », toujours selon le communiqué de la CGT Fnac. Ces prêts venant « renforcer une trésorerie déjà solide et portent les liquidités du groupe à plus d’un milliard d’euros ».

Quand bien même l’entreprise fait des profits faramineux et qu’elle reçoit un prêt financier non négligeable de la part de l’État, celle-ci refuse donc de verser une indemnité supplémentaires à ses salariés qui font face à une perte de salaire considérable. Et l’on sait déjà, les témoignages ne manquent pas, que nombre de travailleurs se retrouvant aujourd’hui en chômage partiel font face à de grandes difficultés pour finir les mois, répondre aux besoins de leurs familles, de leurs enfants...

La direction, sans aucun scrupule, n’hésite donc pas, après avoir plongé ses salariés dans la précarité en refusant de prendre à leur charge la part du salaire non versé par l’État, à profiter clairement de cette précarisation dont ils sont responsables pour faire ce qu’ils veulent des salariés. Leur imposant des conditions de travail toujours plus précaires et dures.

Cette situation démontre une nouvelle fois que les milliards d’euros versés par l’État aux grandes entreprises, comme dans le plan d’urgence économique mis en place dans le contexte de la crise sanitaire, ne servent pas les intérêts des travailleurs mais sont uniquement mises en place pour sauver les profits et capitaux de ces entreprises. Des profits qu’ils tentent de préserver toujours au détriment des salariés et de leurs vies.

Concernant ce prêt de l’État, la direction de la Fnac a mis en avant qu’il servirait à « sécuriser la liquidité du groupe », et à « préparer la reprise des activités ». La « sécurisation » de leurs liquidités sont effectivement assurés. Concernant la reprise de l’activité, celle-ci se fait se fait encore une fois au détriment des conditions de travail des salariés, utilisés comme toujours comme variable d’ajustement pour préserver profits et économies du patronat.


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