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Financement libyen : quatrième mise en examen pour Nicolas Sarkozy

Nouveau rebondissement dans l’affaire du financement libyen en lien avec la course électorale à la présidence de 2007. L’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour « association de malfaiteurs » : c’est déjà la quatrième mise en examen dans l’affaire du financement illégal de campagne.

19 octobre 2020

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Ce vendredi 13 octobre, suite à quatre jours d’audition et plusieurs heures d’interrogatoire devant le pôle financier du tribunal judicaire de Paris, l’ancien chef d’état a été mis en examen pour « association de malfaiteurs » dans le cadre de l’enquête sur l’affaire des possibles financements en provenance de la Lybie. Dans ce dossier, Nicolas Sarkozy est déjà mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour « corruption passive », « recels et détournement de fonds publics libyens », ainsi que « financement illicite de campagne électorale ».

Cette affaire a été révélée par Mediapart en 2012, dans l’entre deux tours des élections présidentielles, avec un document qui attesterait du financement de la campagne de Sarkozy en partie par des fond provenant du régime libyen de Mouammar Kadhafi. Sarkozy et ses collaborateurs auraient bénéficié d’un versement de 50 millions d’euros.

Grâce à plusieurs requêtes de nullité, l’ex-président de la République avait jusqu’alors refusé de répondre sur l’affaire. Mais la cour d’appel de Paris a rejeté la plupart de ses recours le 24 septembre, permettant de relancer l’enquête et poussant Sarkozy à mettre fin à son silence.

Sept ans d’enquêtes se sont écoulés et les juges d’instruction, malgré le manque de preuves matérielles, ont réussi à cumuler plusieurs preuves qui certifient la thèse d’un financement illégal de la campagne par le régime libyen. Parmi ces preuves, des témoignages de dignitaires libyens et des virements suspects à des proches de l’ancien président, comme le cas de Thierry Gaubert, qui a reçu sur un compte caché aux Bahamas près de 500 000 euros, selon ce qu’a révélé Madiapart, et qui ont mené à l’heure actuelle à neuf mises en examen.

Mais Sarkozy n’en est pas à sa première

Cette nouvelle mise en examen pour « association de malfaiteurs » n’est pas la pire de toutes ses accusations. L’affaire des « écoutes » le poursuit depuis deux ans déjà et malgré les recours des avocats il risque un procès pour « corruption » et « trafic d’influence ». Il sera le premier président de la Vème république à être jugé pour corruption.

L’affaire Bygmalion implique Sarkozy, son équipe de campagne et l’UMP, soupçonnés d’avoir établi de fausses factures dans le but de dissimuler un dépassement des frais de campagne de 20,5 millions d’un plafond légal de 22,5 millions. Il a été renvoyé en procès devant le tribunal correctionnel.

Pendant sa présidence Sarkozy a fait des siennes. Concerné par l’affaire Tapie, l’enquête a démontré plusieurs rendez-vous entre Bernard Tapie et Nicolas Sarkozy. La ministre d’économie Christine Lagarde serait intervenue pour bénéficier Tapie dans le jugement pour le dédommagement des préjudices qui l’aurait suivi lors de la vente d’Adidas. Il est concerné aussi dans l’affaire des ventes d’hélicoptères au Kazakhstan, où des retro-commissions auraient été versées aux impliquées dans la vente de quarante-cinq hélicoptères pour un contrat de deux milliards d’euros. Sarkozy, chef d’État à l’époque a participé aux négociations avec le gouvernement kazakh. L’affaire des « sondages » dans laquelle, depuis l’Elysée plusieurs contrats irréguliers pour la fourniture des sondages ont été contractés auprès des sociétés de deux conseillers du chef de l’État à l’époque.

D’autres affaires l’impliquent d’une façon ou d’une autre comme l’affaire Karachi dans laquelle Sarkozy en tant que ministre du budget de Balladur, aurait versé des commissions importantes lors de ventes d’armes à l’Arabie Saoudite et au Pakistan. Ou encore l’affaire Bettencourt dans laquelle il a été mis en examen, l’affaire des voyages en jet et les pénalités des comptes de campagne, affaires qui se sont refermées suites à des non-lieux octroyés par la justice de classe.

« Quand un individu revient pour la 17ème fois devant le tribunal, il doit être puni pour l’ensemble de son ouvre » a tweeté Sarkozy en 2014, une belle preuve de démagogie au vu de son cassier judiciaire et de ses allées et venues devant le tribunal. Malgré cette nouvelle mise en examen, nous ne devons rien attendre de la justice. Cette justice partiale et de classe qui condamne et réprime avec sa police les gilets jaunes pour avoir manifesté, la même qui harcelle les jeunes dans les rues, les quartiers et qui condamne les syndicalistes qui ne baissent pas la tête. La seule justice en laquelle nous pouvons espérer, c’est celle qui viendra de l’auto-organisation des travailleurs et des secteurs populaires. C’est la justice qui viendra de la révolte contre l’impunité, la corruption et l’avarice d’un système politique aux abois.


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