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Nantes

Fête de la musique. L’inquiétante disparition d’un jeune homme suite à une charge policière

A Nantes, ce vendredi 21 juin lors de la fête de la musique la police à réprimé durement des jeunes participants à une soirée techno sur le quai Wilson. Suite à une charge de CRS, 14 personnes sont tombées dans la Loire et un jeune homme est porté disparu.

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A Nantes, la Fête de la Musique ne doit pas être bruyante. En effet ce vendredi 21 juin alors qu’un groupe de personnes fêtait la musique autour d’un sound system posé sur le Quai Wilson, la police a gazé et tabassé les fêtards pour arrêter la soirée.

Alors que l’autorisation tacite concernant la musique allait jusqu’à 4h du matin, c’est vers 4h30 que les forces de répression ont chargé la foule, usant de gaz lacrymogène et de grenades de désencerclement, déclenchant un mouvement de foule. Le Quai Wilson n’étant pas muni de garde-corps, plusieurs personnes sont alors tombées dans la Loire.

Une répression violente injustifiable

Depuis dimanche matin, les éléments qui se multiplient concernant l’opération policière dessinent une situation où la police a fait usage de la force de façon totalement disproportionnée. Le préfet s’est défendu en affirmant que : « Les forces de l’ordre interviennent toujours de manière proportionnée. Mais face à des individus avinés, qui ont probablement pris de la drogue, il est difficile d’intervenir de façon rationnelle. »

Ainsi, si les policiers prétendent avoir répondu à des « jets de projectiles », comme ils l’ont souvent fait pour justifier les interventions les plus violentes lors des manifestations des Gilets jaunes, la répression qu’ils ont déployé ce vendredi soir apparaît comme aussi irrationnelle qu’injustifiée. Des vidéos montrent ainsi les quais couverts de gazs lacrymogènes et les policiers en train de matraquer violemment des fêtards.

Interrogé par Le Figaro, un témoin qui est par ailleurs tombé à l’eau à l’occasion de la charge, explique : « Le public avait encore envie de s’amuser. (…) Un des DJ a essayé de tenir un peu plus longtemps, en laissant le son, la police l’a contraint à éteindre. Puis il a remis la musique. Nous spectateurs, on a commencé à protester contre la police parce qu’on voulait continuer à danser. Le DJ a mis une dernière chanson sur laquelle tout le monde a chanté. C’est là que la police a commencé à gazer tout le monde. Les jets de projectiles, dont certains médias ont parlé, je ne les ai pas vus, je ne sais pas s’il y en a eus. Ce que je sais, c’est qu’avec les lacrymos, tout le monde s’est dispersé. Moi j’ai voulu m’écarter aussi, mais je voyais rien. J’ai posé un pied dans le vide et je suis tombé à l’eau. »

La disparition inquiétante d’un jeune homme et les mensonges de la Préfecture

Interrogée sur la soirée, la Préfecture a commencé par mentir en minimisant le nombre de personnes tombées à l’eau, affirmant à Presse Océan que seuls trois cas avaient été relevés, avant de donner le chiffre de dix, puis de s’aligner finalement sur le chiffre de quatorze donné initialement par les pompiers. Dans ce cadre, l’IGPN a été saisie par Christophe Castaner himself, ce lundi 24 juin à propos de l’opération.

Une évolution sous la pression de la disparition d’un jeune homme de 24 ans, Steve, qui se trouvait sur les lieux. Une disparition d’autant plus inquiétante que d’après l’une de ses amies, interrogée par France Inter, Steve ne savait pas nager. « Je ne comprends pas, on faisait la fête, on dansait. La méthode qui a été utilisée a été bien trop violente », a-t-elle dénoncé.

Assez de vies brisées

Alors que les milliers de blessés de 7 mois de mobilisation des Gilets jaunes ont mis sur le devant de la scène des violences policières jusqu’alors cantonnées aux quartiers populaires, où elles s’expriment quotidiennement et tuent régulièrement, la répression violente et injustifiable qui s’est déchaînée vendredi soir pourrait avoir fait une nouvelle victime.

Les recherches se poursuivent encore pour retrouver le jeune homme, mais quel que soit le dénouement, la responsabilité de la police et de ses méthodes répressives apparaît écrasante, et la charge injustifiable. D’ores et déjà, d’autre personnes tombées à l’eau ont ainsi pu témoigner comme Jeremy qui explique : « Si les pompiers n’étaient pas arrivés rapidement, je crois que je ne serais pas là, comme cet homme, aujourd’hui. J’étais à 4-5 mètres sous le quai, avec une corde glissante dans les mains. Je n’aurais jamais pu regagner le quai seul. Pendant quelques minutes, j’ai clairement cru que c’était fini, que j’allais mourir ».

Crédit photo : FRANCK DUBRAY / OUEST France


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