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Féminicides : Le rapport d’une députée LREM estime que « inscrire le terme dans le Code pénal serait contre-productif »

Fiona Lazaar, députée LREM, a présenté son rapport dans lequel elle juge « inutile » et « contre-productif » l’inscription du terme féminicide dans le Code pénal. Cette position s’inscrit dans la lignée de la politique féministe institutionnelle menée par le gouvernement.

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Ce mardi, la députée LREM du Val-d’Oise Fiona Lazaar, a révélé son rapport sur l’emploi du terme « féminicide ». L’objectif était d’évaluer la pertinence de l’ajout du terme dans le Code pénal. Selon elle, l’intégration du terme serait une opération trop délicate, « inutile », et « contre-productive », qui poserait des problèmes constitutionnels, et ne serait pas « juridiquement opérationnel ». Pourtant, elle revendique fermement l’emploi de ce mot hors des sphères militantes, pour que l’opinion publique et la justice s’en emparent, dévoilant un double discours fumeux.

Contre le féminisme institutionnel

Alors que les femmes subissent de plein fouet toutes les réformes anti-sociales du gouvernement Macron ; Schiappa est à la tête d’une campagne pseudo-féministe, qui tente de récupérer un électorat sur cette question qui anime de plus en plus le débat public. Cependant, on l’avait déjà vu avec le Grenelle, cette politique pseudo-féministe n’est qu’un leurre institutionnel, un intérêt de surface.

Dans le rapport de Fiona Lazaar, si d’un côté elle défend une utilisation plus récurrente du mot dans la société - le minimum pour revendiquer un semblant de féminisme ; elle considère d’un autre côté que le terme pourrait être anticonstitutionnel et contraire aux droits de l’homme et à l’égalité homme-femmes...

Son raisonnement s’appuie sur le fait que la constitution prévoit des droits égaux pour les hommes et les femmes, ainsi il serait anticonstitutionnel d’intégrer un aspect de la loi qui différencierait le meurtre d’un homme sur une femme, à celui d’une femme sur un homme, ou d’un homme sur un homme, etc. Par ailleurs, Fiona Lazaar ainsi que le reste du gouvernement, s’estiment satisfaits du système juridique actuel. Ils considèrent que les droits de la femme en France sont « complets », que les procédures ne manquent pas. Pourtant, on sait que les droits qu’ont les femmes sur le papier, sont loin d’être des droits dans la vie. Selon la députée : « il s’agit de nommer pour mieux agir, mieux prévenir, et mieux lutter contre les violences faites aux femmes. »

Si on s’en tient aux résolutions féministes du gouvernement, alors la question des féminicides est un débat sémantique, un problème isolé qui pourrait se régler par des débats et des réformes. Punir un à un tous les hommes qui tuent des femmes, ou mettre des amandes aux harceleurs de rue ne mènera à rien. Ces violences physiques prennent profondément racine dans tout un système d’exploitation et d’oppression, alimentées par les politiques d’austérités des gouvernements successifs. Elles sont la partie saillante d’un ensemble d’autres violences sociales, et ne peuvent pas être réglées comme un problème à part.

A quelques jours du 8 mars, rappelons que la lutte des femmes ne se limite pas à discuter de sémantique, de vocabulaire ou de constitution, ni à sortir dans la rue une fois par an, mais qu’elle doit se faire au rythme de la lutte des classes, dans un mouvement qui s’organise en dehors des institutions !

Crédits photo : DOMINIQUE FAGET/AFP


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