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Grève dans l'aéronautique

Face au mépris de la direction, 100 % d’ouvriers grévistes à Sabena pour le 2ème jour

Deuxième jour de grève pour les travailleurs de Sabena Technis à Cornebarrieu près de Toulouse. Le sous-traitant dans la peinture aéronautique a de nouveau enregistré 100% d’ouvriers grévistes, y compris les intérimaires. Alors que la direction campe sur ses positions et commence à manœuvrer pour ne rien céder, les grévistes reconduisent samedi.

Seb Nanzhel

7 octobre 2022

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Crédits photo : Révolution Permanente Toulouse

Vendredi 7 octobre, les travailleurs de Sabena Technics à Cornebarrieu, près de Toulouse, entraient dans leur deuxième jour de grève. Une mobilisation inédite qui marque la première grève de l’histoire de l’entreprise. Alors que la direction ne veut rien céder sur les augmentations de primes exigées par les travailleurs mobilisés, les grévistes restent déterminés et reconduisent samedi.

Face à l’inflation et à des salaires et des primes au rabais, y compris par rapport à d’autres entreprises du même secteur, les travailleurs sont partis en grève le jeudi 6 avec la totalité des ouvriers, y compris les intérimaires, qui ont eux aussi déposé leurs outils.

Comme nous l’écrivions récemment : « même des primes basiques, qui existent dans les autres boîtes du secteur, n’existent pas chez Sabena Technis. Ainsi les grévistes revendiquent une prime « décapage » qui existe ailleurs mais pas ici. En 6 ans, les augmentations générales ont été de… 50€ ! ». En plus de cette prime décapage, revendication qui s’est changée en une prime d’insalubrité au fil de la grève afin d’en faire bénéficier le plus grand nombre, les grévistes exigent une prime Macron à 1500€ ainsi qu’une prime kilométrique.

De son côté, la direction campe sur ses positions. A l’issue des négociations qui avaient lieu dans l’après-midi, elle a maintenu une prime Macron à 500 euros maximum et a seulement accordé une prime kilométrique de 84€ par mois. Une prime arrachée par la lutte mais qui reste dérisoire par rapport aux augmentations généralisées des prix dans un contexte de forte inflation. Alors que lors des négociations de jeudi, la direction a fait mine d’avancer une prime insalubrité qui avantagerait un nombre plus important de salariés que la prime décapage, elle a aujourd’hui fait marche arrière. Elle refuse par ailleurs toute négociation autour d’une quelconque augmentation des salaires, s’obstinant à les cantonner aux périodes de NAO. Elle a toutefois été forcée à rapprocher la date de ces NAO à décembre, alors qu’elles étaient initialement prévues pour juin 2023.

Signe que la détermination des grévistes l’inquiète et l’impacte fortement, la direction a également commencer à manœuvrer. Elle a ainsi sorti les avions des ateliers, potentielle tentative de confier les travaux de peinture suspendus par la grève à d’autres sous-traitants ou à des donneurs d’ordre de l’aéronautique, afin d’honorer d’une manière ou d’une autre les commandes. Une manœuvre qui montre la difficulté dans laquelle est placée la direction de Sabena par la grève, mais qu’elle tentera tout, quitte à perdre largement plus que ce qu’elle aurait eu à débourser en répondant favorablement aux revendications des grévistes, pour ne pas y accéder.

Contre ce mépris et ces manœuvres de la direction, les grévistes ont choisi de reconduire la grève à samedi. « On est présents et on est capables de faire bouger les choses !  », affirmait ainsi une gréviste sur le piquet. Alors que l’inflation ronge sur les salaires de tous les travailleurs, et que plusieurs secteurs partent dans des grèves très suivies, à l’image de Sabena, de la pétrochimie, ou encore des ouvriers de PSA, c’est par la coordination de ces secteurs et l’extension du mouvement à d’autres qu’il sera possible de faire plier le patronat et le gouvernement. Dans le sens de la coordination et de la solidarité entre différents secteurs, Fred et Benjamin, cheminots ainsi que Simon, ouvrier dans l’aéronautique sont venus apporter leur soutien aux grévistes. « Je viens soutenir les camarades de la Sabena, qui suivent une grève exemplaire, […] par rapport au coût de la vie et à l’inflation, ils ont vraiment besoin de cette prime  » explique ainsi Fred.

Alors que partout la colère gronde, face à des salaires qui stagnent et des prix qui montent, plusieurs sites de l’aéronautique toulousain hésiteraient à partir en grève. La grève exemplaire de Sabena Technics pourrait ainsi devenir la pointe avancée d’un mouvement plus large qu’il est nécessaire de coordonner. Une raison de plus, s’il en fallait, de soutenir les grévistes en participant à leur caisse de grève et en venant sur leur piquet samedi 8 octobre !


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