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33 millions de chômeurs ?

Face à la crise, le gouvernement américain manie la carotte et le bâton

Face à la crise sanitaire et économique, le gouvernement des États-Unis prennent des mesures visant à relancer l’économie capitaliste. Mais aucune des solutions proposées ne permettra d’endiguer le chômage de masse et la crise sociale, dans un pays où les travailleurs ne bénéficient d’aucune protection.

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Lors d’une rencontre avec les sénateurs, le secrétaire du Trésor états-unien a annoncé que le taux de chômage dans le pays pourrait passer 3,5 à 20 % de la population active. Un taux deux fois plus élevé qu’après la crise des Subprimes qui, selon toutes les prévisions des économistes, est alarmiste et relève avant tout d’une stratégie politique, visant à justifier l’ensemble des mesures prises par le gouvernement pour « stimuler » l’économie capitaliste.

Après une phase de déni total de la part de Trump quant à l’ampleur de la crise, le gouvernement américain cherche désormais à mettre en place un plan de relance drastique, chiffré à 1000 milliards de dollars.

Premier poste de dépense et mesure la plus médiatisée, 250 milliards de dollars réinjectés dans l’économie réelle par le biais de chèques envoyés à chaque foyer du pays. Une mesure essentiellement cosmétique, qui vise en premier lieu à canaliser la colère grandissante de travailleurs exposés à une précarité immense et qui ne bénéficient d’aucune protection sociale. Aux États-Unis, le chômage partiel n’existe pas, les frais médicaux par famille se chiffrent souvent en dizaines de milliers de dollars et, à titre d’exemple, les inscriptions aux allocations chômage ont été multipliées par 27 dans l’Ohio en un mois. Divisé par les 330 millions d’habitants recensés dans le pays, le chèque promis par Trump dans chaque foyer relève ainsi du simple argent de poche, et plutôt que d’endiguer le chômage de masse et la précarité, il s’agit surtout d’endiguer la vague de colère et de lutte qui pourrait suivre la crise sanitaire.

Ainsi, le chiffre de 20 % de chômage annoncé par le secrétaire du Trésor semble avant tout être un moyen de mettre la pression sur le Congrès pour s’assurer de son soutient et mettre en place un plan de relance d’urgence. Plan dont le principal objectif, derrière quelques annonces cosmétiques et populistes, est de sauver le grand patronat et d’éviter à tous prix que ce soient les capitalistes qui paient la crise en cours.

Après la crise de 2008, où le taux de chômage s’était élevé à plus de 10 % de la population active aux États-Unis, le principal objectif de l’État avait été de sauver de la faillite les principales institutions financières et les très grandes entreprises. Grâce à la « Loi de stabilisation économique d’urgence de 2008 », 700 milliards de dollars ont d’abord été utilisés pour acheter des titres de créances hypothécaires qui risquaient de faire défaut, ce qui a permis de tirer d’affaire les banques, les fonds spéculatifs et les fonds de pension qui les détenaient. Un plan dont l’objectif premier n’était pas de sortir de la précarité les millions de travailleurs plongés dans la misère mais de renouveler la confiance dans le système bancaire mondial et de limiter pour les actionnaires et le patronat les effets de la crise financière. Si une infime partie de ces 700 milliards a servi notamment empêcher que certaines maisons de particuliers soient saisies, l’immense majorité de cet argent est allé directement dans les poches des plus riches qui se sont accordé des primes démentielles pour se féliciter d’avoir sauvé l’économie capitaliste.

Crédits photo : Susan Walsh/Associated Press


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