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COVID-19

9ème vague du Covid. En macronie, c’est l’impréparation et l’austérité qui priment

Ces dernières semaines, la France est confrontée à une résurgence des cas de Covid-19. Si pour l'instant, la neuvième vague ne préfigure pas une situation aussi critique qu'on a pu connaître par le passé, elle vient de nouveau éclairer l'impréparation de la macronie, qui découle de décisions politiques : entre la santé et l'austérité, le gouvernement a fait son choix.

Erell Bleuen

9 décembre 2022

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Crédits photo : Teresa SUAREZ /POOL/AFP

Avec la neuvième vague du Covid-19, la France face à une situation de « triple-épidémie »

Depuis la mi-novembre, la France est confrontée à une résurgence des cas de Covid-19 sur son territoire. Ces dernières semaines, toutes les courbes sont à la hausse : au jeudi 8 décembre, la moyenne sur sept jours atteignait 59 340 cas, tandis la barre symbolique des 100.000 cas était dépassée ce mardi 6 décembre.

Des augmentations qui se répercutent sur les services hospitaliers puisque ce jeudi 8 décembre, plus de 21.000 personnes étaient hospitalisées et plus de 1200 patients se trouvaient en soins critiques -une hausse de 10 % sur une semaine. D’autant que ces chiffres, qui attestent d’une circulation intense du sous-variant d’Omicron BQ.1.1 devenu désormais majoritaire dans l’Hexagone, seraient « sous-estimés » selon Santé Publique France, le mouvement de grève des biologistes ayant réduit le nombre de tests réalisés.

Mais si la crainte que les contaminations atteignent un pic au moment des fêtes de Noël est grande, c’est parce la remontée des cas de Covid-19 se couple à une épidémie de bronchiolite et de grippe, faisant redouter « qu’on assiste à un cocktail explosif durant cet hiver ». C’est ce qu’expliquait à France 3 Benjamin Davido, infectiologue : « Ce n’est pas une épidémie, mais trois qui vont se succéder. D’abord on a la présence de la bronchiolite qui existe aussi chez l’adulte, suivie du rebond actuel du Covid, et puis la grippe qui pointe le bout de son nez. Côté vaccination, moins de 10% des plus de soixante ans sont complètement protégés. Côtés gestes barrières, les masques qui nous avaient protégés aussi d’infections respiratoires comme la pneumonie, disparaissent peu à peu. On va affronter sans protection véritable ces maladies hivernales avec une situation hospitalière qui reste en souffrance ».

L’impréparation du gouvernement fait (de nouveau) peser un risque sur la population

La situation actuelle fait non seulement craindre à un approfondissement de la crise dans le secteur hospitalier, mais représente également un danger pour les personnes à risque face au Covid-19, en premier lieu les personnes âgées et les personnes immunodéprimées. Selon RMC, une soixantaine de clusters ont été identifiés dans les EHPAD sur l’ensemble du territoire, soit une augmentation de 25 % en une semaine. Ce, alors même que le ministère déclarait en début de semaine que seuls 21 % des résidents avaient une couverture vaccinale complète.

Et la faiblesse de la couverture vaccinale dépasse les résidents des EHPAD : selon Le Monde, « au 28 novembre, 9,4 % des plus de 80 ans et 7,2 % des 60-79 ans avaient reçu une nouvelle injection, soit deux millions de doses distribuées depuis le 3 octobre ». Des chiffres alarmants face à la recrudescence des cas, que Jocelyn Raude, professeur en psychologie de la santé, décrit comme une « banalisation du risque pandémique » qui « a pris deux ans ».

Seulement, la responsabilité de cette « banalisation » repose non pas sur la population, mais bien sur la macronie. Après avoir levé les restrictions quant au Covid-19 en mars dernier, le gouvernement n’a eu de cesse de banaliser le virus, cherchant notamment à utiliser la « victoire » contre la crise sanitaire comme argument de vote pour les élections présidentielles. Récemment, face à la hausse des contaminations qui oblige le gouvernement à se saisir de nouveau du sujet, les macronistes se sont limités à des « appels solennels » : la semaine dernière, Elisabeth Borne appelait à porter le masque dans les transports, et le ministre de la Santé François Braun incitait la population à aller se faire vacciner lors d’une conférence de presse ce vendredi sur BFMTV. Autant de symptômes d’impréparation, qui montrent qu’une fois de plus, le gouvernement ne se saisit de la situation sanitaire que lorsque que la crise est déjà là.

Entre la santé de la population et l’austérité budgétaire, la macronie a fait son choix

En réalité, après avoir traité la pandémie par la coercition pendant deux ans, la macronie a tenté de faire assimiler le virus à une « simple grippe ». Dans cette visée, suite à la levée de la mesure autoritaire de la vaccination obligatoire, le gouvernement n’a jamais mis en place une campagne d’information et de prévention systématique, pourtant essentielle pour inciter la population à continuer à aller se faire vacciner. Ainsi, des syndicats de pharmaciens témoignaient il y a quelques jours encore du manque de « consignes claires » pour « dire qu’on peut vacciner tout le monde ».

Aussi, la neuvième vague vient se coupler à l’épidémie de grippe et de bronchiolite, qui vient approfondir la crise du secteur hospitalier, elle-même due aux politiques austéritaires du gouvernement Macron. Depuis quelques semaines, l’épidémie de bronchiolite est venue saturer des services de pédiatrie dans de nombreux établissements de santé, provoquant la colère des soignants qui se sont mis en grève en novembre dernier contre le manque de moyens humains et matériels. Des mobilisations auxquelles le gouvernement n’a évidemment pas répondu.

Ainsi, si pour l’instant la neuvième vague du Covid-19 ne préfigure pas une situation aussi critique qu’on a pu connaître par le passé, elle vient rappeler que la pandémie reste une question de santé publique cruciale, et met en lumière l’impréparation constante de la macronie, qui découle de choix politiques : entre la santé et l’austérité, le gouvernement n’a cessé de prouver de quel côté il se rangeait.


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Erell Bleuen

Twitter : @Erellux

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