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Postier révoqué. Du jamais vu depuis 1951

Pour Yann, contre la répression

Correspondant A Bercy, mardi 5 mai, plus de 300 personnes se sont rassemblées au pied du ministère pour réclamer la réintégration de Yann. Fonctionnaire de la poste, syndicaliste à SUD PTT 92, il est le premier militant révoqué de la fonction publique depuis 1951. « Pas pour rien » : Yann rappelait ce qu’on lui reprochait, à savoir le fait d’être militant, car la direction de La Poste le révoque bien pour fait de grève.

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La grève de 2014 dans les Hauts-de-Seine en toile de fond

Pour avoir pris la parole dans les locaux de La Poste et s’être adressé à des non grévistes, pour être allé voir ses collègues dans leurs bureaux « sans autorisation », c’est bien pour cela que Yann a subi cet acharnement de la part de la direction de la Poste. Une révocation derrière laquelle c’est toute une équipe syndicale combative qui a fait face à une douzaine de procédures disciplinaires, à 4 licenciements prononcés et cassés par l’inspection du travail ou les prud’hommes.

En 2014, après 173 jours de grève sur cinq communes des Hauts de Seine (92), la victoire des salariés de la Poste contre la précarité, contre les réorganisations désastreuses, a laissé une porte ouverte à la résistance : une brèche insupportable pour les dirigeants du plus gros licencieur de France (100 000 postes depuis 2000). Depuis la démonstration de détermination et de courage des postiers du 92, ce sont de nombreuses luttes qui ont fleuri à La Poste dont celle, historique et exemplaire de Basse-Normandie qui a entraîné plus de mille travailleurs et travailleuses dans la grève dans une zone réputée peu combative. Leur lutte est d’autant plus un précédent qu’ils ont fait reculer la direction, dans la plupart des bureaux, sur l’arnaque de la pause méridienne.

Un rassemblement unitaire réussi

A l’initiative du syndicat SUD PTT 92, le rassemblement à réuni des délégations de nombreux syndicats SUD (commerce, finances publiques, rail, fédération PTT, prise de parole d’Eric Beynel) mais aussi CGT (PTT, Jean-Pierre Mercier pour la CGT PSA, Carrefourmarket) et enfin du NPA (avec la prise de parole d’Olivier Besancenot), de Lutte Ouvrière (intervention de Nathalie Artaud), et Ensemble (FdG).

300 personnes, c’est la base pour le renforcement du lancement de la campagne pour la réintégration de Yann. C’est la perspective qu’ont posé les militants de SUD PTT 92. L’ensemble des organisations présentes étaient appelées à participer à une réunion dans les jours qui viennent pour poursuivre et amplifier la campagne actuelle contre la répression.

Au-delà de la campagne pour la réintégration de Yann, c’est la solidarité entre syndicats à la base, dans les luttes, entre différents secteurs, qui est ressortie comme une nécessité face aux attaques du patronat du privé comme du public ainsi que du gouvernement et face au niveau incroyable d’acharnement répressif à l’encontre de la classe ouvrière et de ses militants.

Une campagne contre la criminalisation du mouvement social

De nombreuses prises de parole ont souligné les expériences des différents secteurs par rapport à la pression patronale et judiciaire. Le cas de Gaëtan, militant du syndicat Solidaires étudiant.e.s et du NPA à Toulouse, a notamment fait l’objet de plusieurs interventions. Déjà, pour le Premier Mai, un point fixe commun dans le défilé parisien liait le cas de ce militant condamné à 6 mois de prison dont 2 fermes, pour avoir manifesté après la mort de Rémi Fraisse, et celui de Yann. Les peines qui les visent mènent aujourd’hui à une campagne commune contre la répression. C’est dans cet esprit que peut se construire un front large pour défendre le mouvement social, et ce du militant au simple manifestant, face aux attaques de la bourgeoisie.

Il s’agit d’une question de droits démocratiques et d’expression fondamentale dans la France de l’après-Charlie. Comme le soulignait Olivier Besancenot (porte-parole du NPA) lors du rassemblement, à l’heure de la loi de renseignement qui promet des mesures policière extrêmes contre ceux qui inquiéteraient les « intérêts économiques de la France », c’est le mouvement ouvrier qui est ciblé.

C’est en ce sens également que les initiatives contre la répression, comme celles du 1er mai et du 5 mai, doivent se poursuivre et s’amplifier. Pas de prison pour Gaëtan ni aucun manifestant ! Pour la réintégration de Yann, contre la criminalisation des syndicalistes !


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