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Bientôt Sarnez, Bayrou et Pénicaud ?

Exit Ferrand, Bye Bye Goulard. Effet boule de neige des affaires au gouvernement

Avant-hier Richard Ferrand, hier Sylvie Goulard, aujourd’hui, qui sait, François Bayrou ou Muriel Pénicaud… la valse des démissions sur fond d’affaire s’est enclenchée au sein d’un gouvernement qui avait fait de la « probité » et du renouveau des pratiques politiques son principal atout marketing. Alors que le remaniement s’annonce, ce mercredi, il est encore temps de tout changer… pour que rien ne change !

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Richard Ferrand empêtré dans ses combines immobilières frauduleuses et Sylvie Goulard, ministre des armées, mise en cause dans des emplois fictifs liés à son parti, le Modem, viennent de sortir du gouvernement. Mais, il y a sortie et sortie tout comme des affaires qui arrangent le gouvernement et d’autres dont il se passerait bien.

Emploi fictif au Modem : l’occasion du recentrage LREM de l’exécutif

C’est une situation du premier type concernant le cas de Sylvie Goulard, membre du Modem et actuel ministre des armées : celle-ci dit renoncer à son poste pour pouvoir « démontrer [sa] bonne foi librement » au sujet de sa mise en cause dans le cas des affaires d’emplois fictifs qui touche le Modem. Une démission sous pression ? C’est fort possible, d’autant que cette dernière pourrait entrainer dans sa chute celle des autres ministres Modem, devenus trop encombrants pour l’exécutif qui dispose d’une majorité suffisante à l’Assemblée pour se passer d’une coalition LREM-Modem. Pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe, l’occasion est presque trop belle : déjà, après le premier tour des législatives et les prévisions d’un raz de marée bleu-Macron, il y avait eu les remontrances de Philippe à François Bayrou au sujet d’un coup de fil malvenu à Radio France pour faire passer sous silence un reportage concernant les affaires du Modem. Et alors que le remaniement approche, la démission de Goulard semble être un signe annonciateur de la sortie de François Bayrou et de Marielle de Sarnez, tout respectivement garde des Sceaux et ministre des affaires européennes, et tout deux au Modem. D’ailleurs, Marielle de Sarnez a déjà fait savoir qu’elle n’excluait pas de quitter le gouvernement.

Sortie non désirée : Ferrand et Pénicaud

Pour Ferrand, le proche du président, cela s’est fait par la grande porte : en prenant la place de président du groupe la République en Marche à l’Assemblée, l’exécutif s’offre un recyclage qui lui permettra de verrouiller un groupe parlementaire puissant, mais inexpérimenté et que le climat des affaires pourrait rapidement dissipé. Les multiples rebondissements de l’affaire Ferrand aura eu raison de l’entêtement du gouvernement à garder le ministre de la cohésion des territoires au sein de l’exécutif. Une décision prise à contrecœur, mais qui pourrait bien profiter au principal intéressé, désormais couvert par l’immunité parlementaire…

Enfin, dernière affaire en date, la mise en cause de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, dans une affaire de favoritisme impliquant Business France, dont elle était présidente à l’époque et Havas, un grand groupe de communication chargé d’organiser une soirée de rencontre entre Emmanuel Macron et des patrons français à Las Vegas en janvier 2016. C’est très certainement cette dernière affaire qui a fait repousser la date du remaniement gouvernementale. Elle joue un rôle de clef du voute pour la réforme du Code du Travail, première attaque aux droits des travailleurs auquel le gouvernement s’est attelé pour les prochains mois. Et elle y planche depuis déjà plusieurs semaines, aux côtés d’Edouard Philippe. Cette nouvelle affaire devrait poser un dilemme à l’exécutif. Alors que des perquisitions ont été menées ce mardi dans les bureaux de Business France et d’Havas, la conserver au sein de l’exécutif voudrait dire prendre le risque de voir la polémique enfler, y compris jusqu’à toucher la présidence elle-même. A contrario, s’en débarrasser signifierait s’éloigner des remous tout en risquant de mettre en péril l’avancée de la contre-réforme et d’envoyer un signal de fragilité aux opposants actuels et futurs à la loi Travail.

Les affaires qui secouent les membres du gouvernement sont plus ou moins gênantes. Certaines offrent une occasion en or de se débarrasser des ministres les plus indésirables et désormais inutiles. Dans le cas Ferrand et Pénicaud, elles s’avèrent d’autant plus dérangeantes qu’elles peuvent fragiliser le gouvernement de combat antisocial qu’a concocté Macron et déjà, font craqueler la façade, à peine rafraichie du pseudo-renouvellement.

Crédtis photo : RFI Pierre René-Worms


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