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#soutien4deMelle

Exclusion temporaire, mutation… 4 profs durement réprimés pour s’être mobilisés

Dans le contexte d'une rentrée de novembre sous haute tension sanitaire et avec un protocole qui n'a de "renforcé" que le nom, les personnels de l'Education opposent au caporalisme du ministre une résistance exemplaire. Mais son autoritarisme continue de faire des émules : à Poitiers, la Rectrice vient de prononcer des peines inédites pour les 4 de Melle, réprimés pour avoir contesté le passage en force d'une réforme dont personne ne voulait.

Christa Wolfe

5 novembre 2020

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Crédit photo : sauvons-lecole.over-blog.com

Des commissions disciplinaires paritaires, qui se sont réunies la semaine du 12 octobre, aucune décision de vote n’était sortie : toutes avaient voté à parts égales, voire pour certaines en faveur de l’enseignant, et la décision, après cette consultation, était laissée à la Rectrice. On aurait pu s’attendre à un allègement de la répression, la Rectrice acceptant de suivre les commissions : c’est le contraire qui s’est produit. Pour avoir fait usage de leur droit de grève, Sylvie sera donc déplacée d’office, Cécile sera exclue 15 jours, Aladin sera rétrogradé à l’échelon 1, et Sandrine écope d’un blâme.

On voit donc que la mise au pas des personnels est une méthode de gouvernement pour le ministre de l’Éducation nationale et, à Melle comme ailleurs, les directions n’hésitent plus à décider dans l’arbitraire le plus total. Quand on pense qu’il y a à peine trois semaines, les profs étaient choyés la larme à l’œil, comme des hérauts de la liberté d’expression... Le gouvernement sait être bavard et émotif quand il doit communiquer mais, à Melle, ses actes parlent d’eux-mêmes et montrent ce que le gouvernement attend réellement des professeurs : qu’ils se taisent ou qu’ils plient.

Répression de la contestation, répression syndicale, épuisement des personnels, mépris glaçant : la liste est longue des griefs qui s’accumulent et se répètent, puisque le but de la classe dominante est la destruction des services publics et que, pour ça, elle ira jusqu’à écraser tous les personnels qui veulent encore travailler dans des conditions dignes et avec des enseignements qui correspondent à leurs métiers. Pur idéologue, le ministre de l’Éducation a mis en œuvre sa réforme l’année dernière malgré les remontées des chefs d’établissements qui l’annonçaient impraticable et malgré les critiques des champs disciplinaires qui la savaient inadaptée. En janvier 2020, les mobilisations ont été générales et les refus d’organiser les E3Cdans des conditions parfois dangereuses pour les élèves ont été nombreuses : c’est avec l’intervention des forces de l’ordre que les examens ont pu se passer, traumatisant au passage les élèves le matin des épreuves.

Une illustration, s’il en fallait une, de la manière dont l’ensemble du gouvernement entend gérer la société : le projet de Macron nous offre l’avenir d’une caserne où on enrégimente tout le monde et où l’on va apprendre à "se tenir sage" à coups deviolences policières

En fait de sagesse, c’est la mise au pas et la répression que ce gouvernement cultive, pour l’étendre progressivement à tous les secteurs. Répression que le jeu des faux-semblants voltairiens du ministre de l’Éducation, qui se gargarise de la liberté d’expression alors qu’il réprime les enseignants contestataires, ne dissimule plus vraiment. Car derrière les beaux discours et les grandes déclarations, qui se sont multipliés depuis l’assassinat monstrueux de Samuel Paty, le constat est bien que l’Éducation nationale continue de punir avec force celles et ceux qui relèvent la tête et revendiquent de travailler dans des conditions dignes.


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