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confinement répressif

Eure-et-Loir. Des habitants verbalisés en allant faire leurs courses au supermarché le plus proche

En Eure-et-Loir, il vaut mieux aller faire ses courses à 40 minutes qu’à 10, quand la police verbalise selon ses propres règles. Les paradoxes d’un confinement répressif.

Sol Esterez

21 novembre 2020

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Le supermarché d’Angerville. Crédit photo : Florian Garcia/Le Parisien

Des achats de premières nécessités respectant leur confinement

Cette semaine, ce sont les habitants d’Eure et Loire qui ont subi la politique incohérente du gouvernement quant au confinement. En effet, comme le rapporte un article du Parisien, plusieurs d’entre eux ont été verbalisés en allant faire leurs courses. Pour cause, le supermarché le plus proche se trouve dans une région différente de la leur. 

Outre le fait que rien n’interdit un tel déplacement relatif à des achats de première nécessité, sans limite de 100 km ou de régions ; les résidents de Gommerville, Baudreville et Mérouville se sont vu contrôlés puis sanctionnés pour s’être rendus à Angerville. Les policiers postés à la frontière entre le Val-de-Loire et l’Ile-de-France ont donc une fois de plus sorti l’attirail répressif, en dehors même du cadre de la loi. En effet, le décret du 29 octobre 2020 n’a pas réitéré la limite des 100 km comme lors du premier confinement. 

De même pour Jacqueline, habitante de Aunay-sous-Auneau, qui avait rendez-vous chez le dentiste un peu trop loin au goût des forces de l’ordre.
Les verbalisés, de plus en plus nombreux et en colère, refusent de payer l’amende comme l’exprime au Parisien, cette habitante de Rouvray-Saint-Denis : « J’avais mon attestation et mon ticket de caisse. J’attends l’amende et j’irai au commissariat parce que ce n’est pas normal ». Des verbalisations que la gendarmerie a finalement annulé comme le rapporte Le Parisien.

Répression et absurdité : le confinement made in Medef du gouvernement

Alors que le gouvernement envisage de rouvrir les commerces pour les fêtes de Noël, certains se voient verbalisés pour aller au supermarché le plus proche quand l’autre option représente plus du double du temps de trajet. Un confinement répressif qui frappe les classes populaires sans base légale ni bon sens. 

Les contrôles et verbalisations, renforcés alors même que plus de 65 000 amendes avaient déjà été distribuées au cours des deux premières semaines, seuls outils de l’État pour faire respecter le confinement qui n’a de respectable que la démonstration claire des contradictions qu’il engendre.

 Lorsque le préfet des Bouches-du-Rhône s’exprime sur Europe 1 en annonçant « on va renforcer les contrôles là où vous ne nous attendrez pas  », la stratégie de la verbalisation pour la verbalisation paraît en effet limpide. 

Lorsque les travailleurs sont obligés d’aller bosser, exposés quotidiennement au virus, mais pas d’aller marcher à plus d’un kilomètre de chez eux, où de se rendre chez un ami, parfois collègue de travail vu la journée même, les objectifs du gouvernement de ne préserver l’économie et que l’économie sont mis en lumière. 
Lorsque les écoles, collèges et lycées laissés ouverts n’ont su bénéficier d’un protocole sanitaire décent ; il est sans équivoque que le sauvetage du gouvernement n’est pas porté en priorité sur la santé, excuse à l’hypocrisie pleine et entière exprimée par la multiplication de règles austères laissent entendre, du moins à la police, qu’il serait plus sûr d’aller au supermarché régional que le plus proche. 

Tout cela se traduisant par la fermeté et la multiplication des verbalisations, outil de contrôle du gouvernement qui par sa sévérité voudrait laisser à penser que la gestion de la crise est contrôlée en dépit des services publics qui aujourd’hui, à l’image des hôpitaux ne sont plus en mesure de supporter l’afflux des malades. En outre, pour beaucoup contaminés en allant travailler comme le rapporte Santé Publique France. 

Le confinement du gouvernement Macron continue donc sa répression, verbalisant et contrôlant les citoyens qui n’ont le droit plus que d’aller travailler au risque de se voir sanctionnés d’avoir dépassé une limite imaginée par des forces de l’ordre qui n’ont pour seule consigne que la fermeté. Face à l’attirail répressif et organisé d’un État qui ne vise qu’au maintien de l’ordre, il devient urgent de répondre par une mobilisation large et organisée à l’image des lycéens, professeurs ou encore personnels hospitaliers qui se refusent de continuer d’accepter une telle hypocrisie et inefficacité des mesures gouvernementales.


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