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Violences policières

États-Unis. La police met un sac sur la tête d’un homme noir et le plaque au sol, il meurt asphyxié

Une nouvelle vidéo de violences policières et racistes aux États-Unis a fait surface. On peut y voir la police menotter un homme noir nu sous la pluie, lui placer un sac sur la tête, et le plaquer au sol jusqu’à ce que l’homme perde connaissance.

Lucy Red

3 septembre 2020

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Une semaine après l’attaque de Jakob Blake, criblé de balles par des policiers à Kenosha aux États-Unis, une nouvelle vidéo datant du 23 mars vient de faire surface. On y voit Daniel Prude, un homme noir, asphyxier à cause d’un sac que la police lui a placé sur la tête.

Le 22 mars, l’homme de 41 ans rend visite à son frère Joe dans la ville de Rochester. Cependant, selon Joe Prude, Daniel n’agit pas comme d’habitude et présente des troubles de santé mentale, c’est pourquoi il est emmené à l’hôpital, d’où il sort quelques heures après son arrivée. Dans la nuit du 23 mars, alors qu’il demande à son frère une cigarette, Daniel Prude s’enfuit par la porte arrière de sa maison. Joe Prude contacte alors la police dans l’espoir qu’on l’aide à retrouver son frère, qui n’a manifestement pas tous ses esprits. Il précise aux policiers que Daniel ne présente un danger que pour lui-même, et demande à ce qu’on ne le tue pas.

Lors d’une conférence de presse tenue par la famille le 2 septembre, Joe Prude déclare : « J’ai passé un coup de fil pour que mon frère reçoive de l’aide, pas pour qu’il se fasse lyncher »

La vidéo en question provient d’une caméra mobile portée par la police et est rendue publique à l’initiative de la famille de Daniel Prude le 2 septembre. Sur celle-ci, on peut y voir l’homme nu se conformer aux injonctions des officiers qui lui demandent de se mettre à terre, les mains dans le dos. Il est alors menotté et entouré par une demi-douzaine de policiers que l’on peut entendre rire, et qui lui place une cagoule blanche sur la tête, un dispositif dangereux censé protéger les agents de la salive d’un interpellé. En effet, ces cagoules ont été incriminé dans la mort de plusieurs prisonniers aux États-Unis et dans d’autres pays ces dernières années. Selon les policiers, le sac est placé sur la tête de Daniel Prude car, dans ses divagations, il dit avoir le coronavirus, et qu’il essaye de leur cracher dessus.

Alors qu’il demande à ce qu’on lui enlève, l’un des policiers pousse violemment la tête de Daniel Prude contre le sol avec ses deux mains pendant deux minutes, pendant qu’un autre place un genou sur son dos. Les policiers semblent s’inquiéter lorsqu’il cesse de parler et de bouger.

Les secours tentent de le réanimer sur place. Il sera finalement emmené à l’hôpital où il sera déclaré en état de mort cérébrale et décèdera le 30 mars après avoir été débranché. Une enquête est toujours en cours et l’autopsie conclue qu’il s’agit d’un homicide causé par "les complications d’une asphyxie dans le cadre d’une contrainte physique".

La famille de Daniel Prude demande à ce que les policiers, toujours en exercice, soient démis de leurs fonctions et mis en examen pour homicide. Son frère précise également que « c’est un meurtre de sang-froid ».

Cette nouvelle vidéo surgit dans un contexte de lutte historique contre les violences policières et racistes aux États-Unis et à travers le monde à la suite de la mort de Georges Floyd en mai dernier. Le mouvement social antiraciste a été ravivé à la suite de l’attaque de Jakob Blake, criblé de balles devant ses enfants le 24 août dernier et du meurtre de deux manifestants antiracistes par un milicien d’extrême droite.

En effet, nous ne pouvons que constater l’augmentation de ces violences extrêmes de la part de la police et des milices d’extrême droite, encouragées depuis des années par les discours et politiques réactionnaires, et notamment par le gouvernement de Donald Trump. Ces violences sont notamment dirigées à l’encontre des personnes noires aux États-Unis, en témoignent l’affaire Jakob Blake, ou le meurtre de Dijon Kizzee de 20 balles dans le dos.

La mort de Daniel Prude vient s’ajouter à la longue liste des meurtres commis par l’institution policière, pilier de l’État bourgeois. De tels crimes ont lieu non seulement aux États-Unis, où le racisme d’État est décomplexé, mais partout ailleurs, comme en France, notamment dans les quartiers populaires, où le racisme structurel se vit tous les jours. Dans un contexte de pandémie mondiale où les gouvernements tendent à être de plus en plus autoritaires et répressifs envers les classes populaires et les personnes racisées, il est important pour les classes populaires de lutter ensemble contre le racisme d’État.


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