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Pourtant la colère est là !

Échec du 27 octobre : la direction de la CGT est responsable, il faut un vrai plan de bataille !

Alors que de nombreux secteurs sont en grève pour les salaires et malgré une colère certaine face à l’inflation et la vie chère, la journée de mobilisation appelée par la CGT ce jeudi 27 octobre a été un échec. Plus que jamais, il faut définitivement en finir avec les discours de façade, les journées isolées et l’impréparation : c’est d’un plan de bataille bien plus conséquent, qui pose la perspective de la grève reconductible, dont nous avons besoin.

Ariane Anemoyannis

27 octobre 2022

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Appelée localement par la CGT, cette journée de mobilisation interprofessionnelle n’a pas permis de refléter l’immense colère dans le monde du travail sur la question des salaires. A Bordeaux, Amiens, Paris ou encore Toulouse, les chiffres de la manifestation étaient bien en-deçà de ceux du 18 octobre, qui bien qu’en demi-teinte, avait été une véritable date de grève dans le pays.

Si la direction de la CGT met la faiblesse de la journée sur le dos des vacances scolaires et « des hauts et bas » intrinsèques à toute mobilisation, la raison est plutôt à chercher du côté de l’impréparation de celle-ci d’une part, d’un appel à la mobilisation en plein milieu des vacances d’autre part et enfin de l’incapacité des journées sans lendemain à répondre aux aspirations du monde du travail. En effet, le 27 octobre était non seulement une mobilisation appelée uniquement par la CGT au niveau local, mais surtout une journée sans aucun appel à la grève. Ainsi, la fédération Cheminots invitait simplement les travailleurs de la SNCF à « poursuivre leur engagement » dans son communiqué relatif au 27 octobre. De son côté, l’Union départementale CGT de Bordeaux a même décidé de faire fi de toute manifestation, lui préférant un « déploiement » de quelques militants syndicaux Place Gambetta.

Mais n’en déplaisent aux éditorialistes bourgeois – qui se délectent de la faiblesse des chiffres annoncées par la police pour les manifestations de ce jeudi – les possibilités nées de la séquence de lutte dans la pétrochimie restent ouvertes. De fait, la grève reconductible des raffineurs a été le fer de lance d’un retour de la méthode de la grève dans les entreprises, qui inspire de nombreux travailleurs : à Airbus, la SNCF, Leroy Merlin, Daher, ou encore Safran, des grèves éclatent en effet pour des hausses de salaire. Une méthode qui porte ses fruits à l’instar de la victoire des grévistes d’EDF, qui ont obtenu une augmentation mensuelle de 200 euros de leurs salaires.

Or, face à la possibilité de donner des perspectives à ces mobilisations sur le terrain de la coordination et de la reconductible, la direction de la CGT cherche plutôt à « maintenir la pression » sur le gouvernement, selon les mots de Philippe Martinez au départ de la manifestation parisienne. Un objectif qui tend automatiquement à se satisfaire de journées de 24 heures mal préparées, alors « qu’une grève nécessite de la préparation, et doit frapper au bon moment » explique Anasse Kazib dans un précédent édito. En somme, la responsabilité de l’échec du 27 octobre incombe exclusivement à la direction de la CGT, qui se satisfait de sa politique de journées isolées et impréparées.

Autrement dit, au-delà des discours de façade, il s’agit d’imposer une démonstration de force au gouvernement, qui tente d’avancer ses pions quant à la réforme des retraites et se délecte de l’absence de plan de bataille conséquent. Pour cela, il est nécessaire de construire une véritable grève interprofessionnelle d’au moins 48 heures, pour bloquer le pays et les profits faramineux du patronat en coordonnant l’ensemble des secteurs en grève pour leurs salaires. Et pour contrer un patronat qui cherche à négocier des miettes boîte par boîte, l’enjeu est d’exiger une augmentation générale des salaires de toutes et tous, et leur indexation sur l’inflation.


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