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Marchand de sommeil

Double peine : 12 000 euros d’amende pour « occupation abusive » d’une cave de 9m2

Depuis 10 ans, Mathilda vivait dans une cave insalubre de 9m2. Cette situation intenable s'aggrave quand son propriétaire lui demande 700 euros de loyer au lieu des 500 initiaux. Trainée au tribunal pour « occupation abusive », la justice l’a condamnée à verser… 12.000 euros à son propriétaire.

Olga Hagen

26 octobre 2022

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Crédits : BFM TV

C’est une histoire qui semble sortie tout droit du Garofi, et pourtant. Cela faisait plus de dix ans que Mathilda*, auxiliaire de vie de 58 ans, louait cette cave au sous-sol d’un immeuble parisien. 9m2 d’obscurité, d’inondations et d’humidité, le « logement » était indiscutablement insalubre. Pourtant, le propriétaire lui louait 500 euros par mois, non déclaré. Et après dix années, il exige à sa locataire une augmentation du loyer, qui s’élève à… 700 euros. Celle-ci refuse, étant donné les conditions de vie du lieu : « Je ne peux pas payer plus de 500 euros pour une cave. Et c’est là qu’il m’a mise dehors » explique-t-elle auprès de BFM TV

Ainsi le propriétaire a décidé de la trainer en justice. Ce dernier, « ancien écrivain reconnu », explique qu’il ne lui a jamais loué, nie avoir perçu de l’argent et l’attaque pour « occupation abusive ». « C’est une chambre de service » qu’il aurait simplement « prêté il y a plusieurs années pour rendre service à un ami. », et il nie avoir reçu tout argent en liquide. Un argumentaire bien faible, et pourtant : la justice a finalement condamné à 12 000 euros d’amende… la locataire.

Si la préfecture de police de Paris a décidé de prononcer un arrêté d’insalubrité sur le lieu, le sort du procès contre Mathilda semble déjà scellé. Car cette histoire est loin d’être la première : sur Paris particulièrement mais dans de multiples villes, les marchands de sommeils sont monnaie courante, d’autant plus quand se loger est un parcours du combattant. Face à la pénurie d’offre de logements et la hausse des prix qui va avec, les personnes en situation de précarité se voient forcées d’assumer ces terribles conditions : en France, la Fondation Abbé Pierre comptait 4 millions de mal-logés en 2020, alors que l’Insee dévoilait un chiffre de 3,1 millions de logements vacants sur territoire - un record en 2021. Il est urgent de réquisitionner les logements vides et vacants, et d’exproprier l’ensemble des marchands de sommeil pour en finir avec ce business orchestré sur le dos des plus précaires !


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