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Violences Policières

Dissimulations : la police se couvre après avoir brisé le crâne d’une fille de 5 ans au LBD

L’enquête ouverte suite à la grave blessure à la tête de Meryem, 5 ans, par un tir de LBD en marge de la répression policière à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) en 2020 avait été classée sans suite par le parquet en avril 2021 au prétexte que le tireur n’avait pas été identifié. Hier, le père de la victime a porté plainte pour « violences volontaires sur mineur de moins de 15 ans avec usage d’une arme par personne dépositaire de l’autorité publique ».

Lucien Valduga

3 janvier 2022

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GILLES LEIMDORFER/AFP

Dans un article publié hier sur le site du Parisien, le père de la fillette a indiqué avoir déjà porté plainte une nouvelle fois pour « violences volontaires sur mineur de moins de 15 ans avec usage d’une arme par personne dépositaire de l’autorité publique » et devrait aussi en déposer une seconde pour faux et usage de faux. 

En effet, si le dossier fourmille d’éléments à charge contre les policiers, qui se sont contredit plusieurs fois et ont dissimulés des éléments à l’IGPN, la procureure de la république de Versailles, Maryvonne Caillibotte semble avoir préféré couvrir les agents en question, plutôt que de chercher à faire la lumière sur cette affaire.

Meryem, 5 ans, avait été grièvement blessée à Chanteloup-les-Vignes, dans le quartier de la Noé, le 4 avril 2020, pendant le premier confinement, lors d’une intervention extrêmement violente de la police en plein après-midi, pour contrôler une moto supposément volée (« supposément » car le vol de la moto n’a jamais pu être établi et l’enquête a déterminé qu’elle appartenait bien au jeune qui l’a pilotait). 

A la suite de l’intervention, des affrontements ont éclatés entre des jeunes du quartier et la police, durant un cours laps de temps, les policiers armés ont tiré pas moins de 14 balles de LBD et 9 grenades lacrymogènes. 

Parmi ces tirs, une balle a violemment touché la tête de cette petite fille qui s’est effondrée aux pieds de son père. Selon le témoignage de la tante sur Facebook, l’enfant était présente sur les lieux accompagné d’une partie de sa famille, pour prendre l’air et sortir les poubelles. 

 La fillette a été prise en charge à l’hôpital Necker à Paris (XVème) où elle a été opérée d’une fracture du crâne avec hémorragie des méninges. Cette blessure va nécessiter un suivi médical et psychologique jusqu’à l’âge adulte, voire à vie avec une possible infirmité permanente. 

La famille a assez rapidement retrouvé la balle de LBD qui a touché Meryem et l’a confié à l’IGPN, chargée de l’enquête suite a la plainte de la mère contre X pour « violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique ». 

L’analyse de la balle en caoutchouc va alors révéler la présence d’un ADN masculin exploitable, mais la procureure de la République chargée de l’enquête ne va pas juger « nécessaire de faire procéder à des recherches aux fins d’identification » selon un procès verbal de l’IGPN. 

Pourtant, « Une telle expertise aurait pu permettre d’identifier si cet ADN correspondait à celui d’un des policiers tireurs […] le parquet de Versailles a tout mis en œuvre pour protéger le policier qui a fracturé le crâne d’une fillette de 5 ans, c’est scandaleux » rapporte l’avocat de la famille Me Yassine Bouzrou au Parisien. 

Yassine Bouzrou a publié sur Twitter une vidéo de l’intervention, filmée par des policiers, où on voit clairement l’un d’entre eux tirer à hauteur d’homme depuis l’intérieur du fourgon déjà sur le départ. Un vidéo sous-titrée par son auteur « On a vu comment ça se passez (sic) du côté des jeunes maintenant on voit comment ça se passe chez la police », nouvelle démonstration de l’impunité généralisée des agents de la violence d’état. 

Pire encore, toujours selon les journalistes du Parisien qui ont pu avoir accès au dossier, cette vidéo avait été dissimulée dans un premier temps par les policiers, mais elle est apparu seulement plus tard sur les réseaux sociaux. Lors de son audition, seulement trois jours après les faits et avant l’ajout de la vidéo au dossier, le tireur n’avait jamais évoqué son acte, mentant délibérément pour se couvrir. Réinterrogé à la suite de cette nouvelle preuve, le policier reconnaît le tir, qu’il considère cependant comme « réglementaire ». 

Aucune investigation supplémentaire, aucune poursuite contre le policier et ces collègues pour la dissimulation de la vidéo et le mensonge face a l’IGPN, une nouvelle démonstration de l’impunité qui règne autour des violences policières y compris lorsqu’elle touche des enfants pour qui l’avenir est compromis par la répression quotidienne que vivent les habitant.e.s des quartiers populaires. de la volonté de la justice de couvrir la police. 


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