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"Convention de la droite"

Discours anti-immigration de Macron : l’extrême-droite se sent pousser des ailes, LR tâtonne

Si une « Union des droites » pourrait devenir crédible à terme pour permettre à la droite d’exister face à Macron, ou pour faire face à une intensification de la contestation sociale, elle ne représente pas encore une perspective crédible pour la majorité de la droite.

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Convention de la droite : une alternative encore marginale au macronisme

Samedi dernier, dans le quinzième arrondissement de Paris, se tenait une « Convention de la droite ». Réunissant diverses franges et figures de l’extrême-droite, du Rassemblement national à Eric Zemmour en passant par Marion Maréchal Le Pen, Jean-Yves Le Gallou ou Robert Ménard. La discussion portait sur la perspective d’une éventuelle « union des droites ».

Ainsi, pour penser « l’alternative au progressisme », l’ensemble des interventions ont mobilisé des thèmes fétiches de l’extrême-droite. De l’aveu même d’Erik Tegnér, organisateur de l’événement et « jeune loup » du parti Les Républicains, anciennement au Front National, les débats se sont en effet cristallisés autour « de l’islam, de la fiscalité, de l’identité, de l’immigration ».

Si les thèmes étaient traditionnels, la radicalité des débats a quant à elle était remarquée, à l’image du discours d’Eric Zemmour évoquant le « grand remplacement » et comparant l’Islam au « nazisme », au point de susciter une polémique en lien autour de la diffusion en totalité et en direct de ses propos sur LCI. et l’ouverture d’une enquête pour « injures publiques et provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence ».

Pourtant, par-delà le « choc » médiatique autour de ces propos, il convient de rappeler que leur radicalité assumée n’est pas sans lien avec le tournant récent du gouvernement sur ce sujet. Ces dernières semaines, Emmanuel Macron a en effet lancé une offensive sur l’immigration, en attaquant notamment l’AME..

Ainsi, pour Erik Tégner, ces prises de position du gouvernement sont une invitation pour la droite à assumer un positionnement plus radical, contre le « progressisme ». La « Convention de la droite » voudrait ainsi être un laboratoire d’un repositionnement possible de LR, comme son organisateur l’a rappelé à Valeurs Actuelles : « Contrairement à ce qu’on dit, l’objectif n’était pas de faire l’union des droites. Depuis trois jours, on ne parle pas de la guerre Marine - Marion, de l’union des droites, mais l’on parle des questions de l’islam et de l’immigration, poursuit le président du mouvement Racines d’Avenir. Il est extrêmement difficile pour les oppositions, notamment face à Emmanuel Macron, dans cette période de débat sur l’immigration, de se positionner et d’afficher un front suffisamment clair pour montrer qu’il y a une opposition franche. Là-dessus, pour moi, c’est un véritable succès !  »

LR tenté par un repositionnement à droite ?

De fait, du côté des Républicains, l’heure est toujours à la désorientation depuis l’éviction de leur dirigeant Laurent Wauquiez et dans l’attente de l’élection d’un nouveau secrétaire général. Face à Macron qui chasse sur les terres de la droite avec la réforme du code du travail, de l’ISF, de la SNCF ainsi que les nouveaux fronts ouverts par l’exécutif sur les retraites, la possibilité de quotas d’immigration ou encore la restriction de l’aide médicale pour les sans-papiers, les Républicains ont bien du mal à se positionner.

« Le chef de l’Etat s’emploie à priver d’espace l’ex-UMP, relève Pierre-Alain Furbury dans Les Echos. Et de citer un responsable de LR : « On se retrouve dans la nasse. Et il nous siphonne [...] comment se distinguer de Macron sans tomber dans ce que fait le Rassemblement national ? » »

Pourtant, en dépit de ces doutes, la perspective d’une « union des droites » du type de celle prônée par la « Convention de la droite » n’est pour l’instant pas plébiscitée officiellement par les candidats à la présidence de LR. Julien Aubert a ainsi critiqué une Convention dont « le message qu’elle a envoyé n’est pas celui de la droite. C’est la droite de Jean-Marie Le Pen », tandis que Guillaume Larrivé et Christian Jacob n’ont pas vraiment commenté l’initiative.

Pour autant, le soutien affiché à Eric Zemmour dans le cadre de la mise en cause de ses propos par Aubert et Larrivé montre les solidarités qui peuvent se nouer entre LR et une droite apparemment plus radicale. Cependant, si elle pourrait devenir crédible à terme pour permettre à la droite d’exister face à Macron, ou pour faire face à une intensification de la contestation sociale appelant des réponses répressives et réactionnaires, l’option d’une « Union des droites » ne représente pas encore une perspective crédible pour la majorité de la droite.

Crédits-photo : Sameer Al-Doumy. AFP


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