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Répression

Deux agents Enedis en garde à vue : Libération immédiate et abandon des poursuites !

Deux agents Enedis ont été placés en garde à vue ce matin avant d'être libérés en début d'après-midi, accusés d'être responsables d'une coupure de courant revendiquée dans le cadre du mouvement de grève contre la réforme des retraites. Une attaque inacceptable du gouvernement contre les grévistes et le droit de grève.

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Crédit photo : Jean-Pierre Clatot / AFP

C’est le lendemain du discours prononcé par Edouard Philippe appelant à sanctionner les grévistes dans le secteur de l’énergie, qu’a eu lieu l’arrestation et la mise en garde à vue des deux agents Enedis à la gendarmerie de Neuvic en Dordogne. Si, pour justifier la répression policière et judiciaire, le parquet invoque la « mise en danger de la vie d’autrui » suite à la coupure de courant qui a touché un site « Seveso seuil bas » périgourdin le 10 janvier dernier, cela cache mal les velléités du gouvernement pour réprimer le mouvement de grève en cours contre la réforme des retraites.

En effet, après avoir usé de l’enfumage en jouant la partition du « compromis » avec la CFDT et l’UNSA, force est de constater que le gouvernement reste en butte face à la majorité de la population toujours opposée au projet de loi, et qu’il ne lui reste que la répression pour tenter de contenir la combativité exprimée par 49 jours de grève à la RATP pour le retrait pur et simple de la réforme, et qui semble désormais contaminer d’autres secteurs comme peuvent en témoigner les actions coups de poing des travailleurs de l’énergie, les opérations « ports morts » organisées par les dockers, la grève dans les raffineries, ou encore les blocages de lycées, et les grèves dans la magistrature.

L’arrestation des deux agents Enedis ce mercredi s’inscrit ainsi dans la continuité de l’appel du premier ministre à réprimer le mouvement de grève, dans la lignée de la généralisation de l’offensive du gouvernement contre les grévistes, comme l’ont montré les images de manifestants matraqués le 9 janvier dernier, à la suite des violences policières sur les piquets de grève RATP. Et si celle-ci s’abat aujourd’hui en particulier sur les grévistes d’Enedis, en étroite collaboration avec la direction de l’entreprise qui a déclaré par la voix de son directeur régional Thierry Gibert qu’elle « condamne fermement des actes tels que des coupures sauvages, susceptibles de créer des situations de danger » et « portera plainte systématiquement », cela n’est pas sans rapport avec les nombreuses actions menées ces derniers jours, paralysant le réseau électrique pendant plusieurs heures au siège de la CFDT lundi, dans le sud de Paris mardi sur le marché de Rungis, puis en perturbant le fonctionnement de la centrale de Grand Maison mercredi.

Face à ces tentatives pour réprimer les grévistes et leurs méthodes légitimes de lutte, les organisations syndicales et politiques se réclamant du mouvement ouvrier doivent se positionner pour la défense inconditionnelle du droit de grève, contre les intimidations du gouvernement. A l’instar de la député européenne France Insoumise, Anne Sophie Pelletier, qui a apporté son soutien aux agents Enedis mis en garde à vue et a dénoncé dans un tweet « la criminalisation des syndicalistes », mais aussi de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT qui a ainsi dénoncé : « il y a deux agents en garde à vue à Périgueux, il y en a eu deux à Orléans, trois à Bordeaux, il y a ceux de la RATP, etc. La conception de la négociation et de la discussion avec un mouvement de grève, c’est les gardes à vue. Je crois que ça, c’est jeter de l’huile sur le feu », ainsi que du rassemblement organisé dans la matinée devant la gendarmerie de Neuvic pour demander la libération des deux agents avec pus de soixante personnes.

Par ailleurs, les arguments sur « la mise en danger de la vie d’autrui » invoqués par l’appareil judiciaire ne sauraient culpabiliser les acteurs du monde du travail qui se battent contre la réforme des retraites et le projet de société néo-libéral et antisocial qu’elle incarne. Le gouvernement n’a à ce sujet aucune leçon à donner, lui qui a couvert le scandale Lubrizol en menant une opération de communication pour minimiser les conséquences sanitaires de l’incendie sur la population.

49 jours de grève à la RATP et à la SNCF, ainsi que la grève, la mobilisation et les actions dans d’autre secteurs du monde du travail tels que l’énergie, les ports et docks, les raffineries, les profs et la jeunesse, montrent la détermination de notre camp social. Contre la répression que Macron et son (im)monde emploient pour museler la contestation, le monde du travail et la jeunesse doivent répondre par la solidarité et l’unité à la base pour le retrait pur et simple, sans négociation, de la réforme des retraites.


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